Michel Michel, auteur d’un ouvrage intitulé Le recours à la Tradition, a été interrogé dans L’Appel de Chartres. Sur le dernier Motu proprio, il déclare :
Qui a dit : « il ne suffit pas de souffrir pour l’Eglise, il faut encore souffrir par l’Eglise » ?
Le grand pape Benoit XVI a tenté de réduire la fracture, le pape François semble vouloir rallumer la guerre sur la liturgie et les mœurs et pour cela il est très courtisé par le monde médiatique. Pourtant cette stratégie est vouée à l’échec pour deux raisons : d’abord parce que le monde n’a besoin de l’Eglise qu’autant que l’Eglise ne tient pas le même discours que lui-même ; d’autre part, parce que le monde passe et que la modernité est en train de se dissoudre dans la postmodernité. L’individualisme cède du terrain aux reconnaissances communautaires de son identité, Les savants eux-mêmes ne sont plus rationalistes et plus grand monde ne croit au Progrès comme on y croyait au XIXe siècle.
La pastorale « adaptée » au monde des hommes « adultes et responsables » est comme le joueur de tennis pris à contrepied, perdant sur les deux tableaux, celui de la fidélité (la Foi) à la Révélation et à sa Tradition, et celui de l’efficacité de la prédication. En attendant, nous sommes dans la difficile situation de David persécuté par le roi Saül qui ne peut se révolter contre celui qui a été sacré :
“Je n’ai pas voulu porter la main sur le roi, qui a reçu l’onction du Seigneur” (I Samuel 26).
Mais qui a dit que suivre la voie du Christ était facile dans une Eglise où le bon grain de l’orthodoxie pousse avec l’ivraie des hérésies. Remercions la Providence de ne nous avoir pas trouvés indignes d’affronter cette époque et peut-être d’en triompher.