Le Père Neuhaus (oui, je le cite beaucoup…) remarque dans First Things la déclaration suivante du président d’une université américaine :
Nous devons nous souvenir que l’Université de Marquette est d’abord et avant tout une institution académique. Nous bénéficions d’un grand élan qui découle des accomplissements de nos étudiants, du corps enseignant et des anciens élèves ces dernières années. Rien que l’an dernier, nous avons reçu la plus importante donation de l’histoire de l’université, avec un don de 28 millions de dollars qui va transformer notre Faculté de Communication. Pour la troisième année consécutive, nous célébrons le fait qu’un nombre record d’étudiants postule à Marquette. Marquette a progressé dans le classement national des universités. Le campus a été physiquement transformé, et Marquette a connu la collecte de fonds la plus réussie de son histoire, sa campagne générale en cours rapportant plus de 300 millions de dollars. Ce sont là les vrais critères d’une grande université.
Le problème, c’est que l’Université de Marquette est une université catholique. Et que celui qui parle est un Père jésuite !
On pourra recommander à ce Père de relire Ex Corde Ecclesiae, la constitution apostolique de 1990 sur les universités catholiques. Jean-Paul II y avait omis de mentionner le succès des collectes de fonds comme "critère d’une grande université." Il y disait plutôt ceci (§4) (je traduis de la version anglaise sur le site du Vatican) :
C’est l’honneur et la responsabilité d’une université catholique que de se consacrer sans réserve à la cause de la vérité. C’est sa manière de servir en même temps la dignité de l’homme et le bien de l’Eglise (…). Sans négliger en aucune manière l’acquisition de savoirs utiles, une université catholique se distingue par sa libre recherche de la pleine vérité à propos de la nature, de l’homme et de Dieu.