"Vive la France !", s’écrie l’un des chefs de file du mouvement néoconservateur américain, Bill Kristol, dans un éditorial du magazine Weekly Standard. A l’en croire, c’est une "libération" : l’Europe se libère de vieux régimes "arrogants" et "loin de la population". C’est l’effondrement d’un modèle, le moment est venu pour l’Europe d’ouvrir le débat sur "ses Etats-providence en faillite, ses économies sans croissance qui n’encouragent pas à grimper les échelons, ses politiques de l’immigration en faillite"…
En l’absence de réactions officielles dimanche soir, en plein milieu du traditionnel week-end du Memorial Day, les blogs ont donné le ton chez les conservateurs. "Bravo à tous les Jacques et Jeannette qui ont mis leur doigt dans l’oeil des énarques et du reste de l’élite française", écrit l’un des bloggeurs des Chicago Boyz, ces admirateurs de l’école des penseurs économiques conservateurs de Chicago. L’antiaméricanisme de certains partisans du non ne le gêne pas : "cela m’est égal que les gens nous aiment. L’important, c’est qu’ils décident eux-mêmes. Si les Français ne veulent pas du capitalisme sauvage ou à l’anglo-saxonne ou d’hyper-libéralisme, c’est très bien. Ils sont libres d’avoir autant de socialisme qu’ils peuvent ingurgiter."
Dès samedi, le très conservateur George Will, du Washington Post, prévoyait que "les élites politique, économique et médiatique risquaient de mesurer la limite de leur habileté à imposer leurs marottes". Dans le Los Angeles Times, Gary Schmitt a mis aussi en cause un déficit démocratique en Europe. Il ne cachait pas qu’il ne pleurait pas la Constitution : "Si elle meurt, c’est la vie."