Aujourd’hui commence la semaine pour l’unité des chrétiens, qui est hélas trop souvent une occasion de relativisme, mais qui fut instituée en 1908 par Paul Wattson, ministre épiscopalien qui venait de créer une communauté franciscaine au sein de l’anglicanisme et allait se convertir au catholicisme l’année suivante, pour que l’unité se fasse autour de la chaire de saint Pierre. La semaine se tient traditionnellement du 18 janvier, fête de la chaire de saint Pierre dans le calendrier romain traditionnel, au 25 janvier, fête de la conversion de saint Paul.
Comme chaque année, je m’associerai volontiers à cette prière – sans rêver à une sorte de parlement des confessions chrétiennes qui déterminerait au scrutin majoritaire ce que devraient être la foi et la morale chrétiennes, mais en priant pour qu’autour du siège de saint Pierre, se retrouvent tous ceux qui croient au Dieu trinitaire et au Dieu incarné. Sans renier leurs légitimes traditions, mais en nous soumettant tous à la Vérité révélée par le Fils de Dieu lui-même et transmise par l’unique Eglise catholique.
Mais, comme chaque année, je suis frappé aussi par le fait que certains utilisent leur prétendue ouverture oecuménique pour taper sur leurs frères chrétiens. Je pense évidemment à l’ostracisme qui frappe depuis quelques mois le rite romain traditionnel (pourtant essentiel non seulement au sein même de l’Eglise romaine, mais aussi pour discuter avec les Eglises orientales séparées qui ne comprennent pas que, nous Latins, nous piétinions allègrement notre tradition liturgique). Je pense aussi à ceux qui imposent des fardeaux aux fidèles par une sorte de simonie qui consiste à utiliser une autorité spirituelle pour autre chose que le salut des âmes, et notamment pour parer des atours de la morale chrétienne ce qui relève du libre débat (spécialement en ces temps de délires vaccinaux aux évêques qui refusent l’accès aux sacrements aux non-vaccinés, voire à l’ahurissante déclaration de Justin Welby, archevêque de Canterbory, c’est-à-dire chef spirituel de l’anglicanisme, selon lequel refuser le vaccin contre le covid irait contre le commandement du Christ d’aimer son prochain).
Je précise au passage que tous les échos que j’ai vus en français de la déclaration de Justin Welby traduisent qu’il aurait dit que les non-vaccinés n’étaient pas chrétiens, ce qui n’est pas exactement ce qui ressort de l’article original de Breitbart, qui dit “simplement” (mais c’est déjà insensé!) que refuser le vaccin va contre la morale chrétienne et donc serait un péché.
En tout cas, il me semble que, pour un véritable oecuménisme, il faut plusieurs éléments et au moins ceux-ci:
- d’abord l’amour de la Vérité (et donc de la Tradition qui nous transmet cette vérité);
- ensuite un refus de mettre sur le même plan les choix humains (même légitimes) et ladite Vérité;
- lutter contre ses propres péchés plutôt que battre sa coulpe sur la poitrine des aïeux qui nous ont transmis la foi – ou de nos prochains que nous ne comprenons pas;
- enfin, un véritable amour du prochain et pas l’espèce de vague solidarité pour le lointain qui en tient lieu dans nos sociétés déchristianisées.
Comme dit l’adage traditionnel: In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas (dans les choses nécessaires – c’est-à-dire la foi et les moeurs – l’unité, dans les choses douteuses la liberté, en tout la charité). Inutile de dire que nous n’avons pas trop d’une semaine par an pour nous conformer à l’objectif!
Guillaume de Thieulloy
Chouan85
Faut oser! De la part d’un hérétique, dire que les non vaccinés sont en état de péchés. Qu’il regarde d’abord la poutre dans son oeil.
Michel
Faire l’unité avec ce genre de chrétien, qui est archevêque comme moi danseur de claquettes au Lido, c’est bien une idée farfelue de pontife conciliariste… Voilà qui ne fait que renforcer nos convictions tradies… si besoin était !