L’université d’été des Jeunes Populaires s’est terminée aujourd’hui. (On trouvera beaucoup plus d’informations sur l’événement sur le site de l’UMP que sur celui des Jeunes Populaires.) Elle avait pour thème "cap sur nos valeurs".
Après Dominique de Villepin hier, Nicolas Sarkozy en a prononcé aujourd’hui le discours de clôture (les deux interventions peuvent être vues ici.)
De ce discours (texte intégral), on peut retenir la promesse d’une "rupture" avec la pratique politique actuelle :
Vous le savez, je suis intimement convaincu que les Français attendent de nous que nous préparions non une alternance classique à laquelle ils ne croient plus, mais la rupture avec les habitudes, les conformismes et les insuffisances de la vie politique traditionnelle. L’UMP doit incarner le changement le plus profond et le plus rapide. Nous devons tirer les conséquences de ces trois crises majeures [21 avril 2002; régionales de 2004; 29 mai 2005] en proposant une stratégie de rupture avec les trente dernières années.
Sarkozy développe alors son "modèle social", centré sur une valeur dominante (alors qu’on en espérait plusieurs : "cap sur nos valeurs" !), le "travail."
(…) Il nous faut inventer un nouveau modèle français, (…)(u)n modèle où le nivellement, l’égalitarisme, le saupoudrage n’auront plus leur place, un modèle où le travail sera la base de tout, en étant récompensé, encouragé, favorisé. Un modèle où l’on n’éprouvera plus aucun complexe à rémunérer davantage celui qui travaille le plus et en même temps à aider davantage celui qui cumule le plus de handicaps.
Le président de l’UMP évoque ensuite quelques mesures concrètes en cohérence avec ce "nouveau modèle" : remplacer CDD et CDI par un contrat de travail unique; non-remplacement de tous les fonctionnaires partant à la retraite; mettre en place un "crédit hypothécaire" pour favoriser l’accession à la propriété; limiter, dans la Constitution, à 50 % des revenus du travail la part des prélèvements obligatoires… et instituer
…la discrimination positive à la française qui est loin de se réduire à la question des Français issus de l’immigration.. Le principe est simple : ceux qui cumulent le plus de handicaps, tous ceux qui cumulent le plus de handicaps, on les aide massivement (…).
On remarque que cette définition de la "discrimination positive" est excessivement large. Alors qu’aux Etats-Unis elle n’avait été instituée à l’origine que temporairement, afin de corriger les effets d’injustices historiques (notamment l’esclavage et la ségrégation), Sarkozy semble vouloir instituer comme un principe permanent la pondération des "handicaps" (d’origine, sexuels, raciaux… ?) dont souffirait chacun. Le modèle américain a déjà fait la preuve de son inefficacité et de ses effet délètères sur le tissu social : la très mauvaise idée de Sarkozy, si elle venait à être appliquée, pourrait avoir des conséquences pires encore.