Le Front national a tenu ce week-end son Université d’été à Bordeaux, sur le thème "Défis planétaires, réponses nationales" (Programme.)
Le discours de clôture par Jean-Marie Le Pen (texte complet) est résumé par les médias à son seul passage sur l’immigration; ils retiennent en particulier l’utilisation de l’expression "immigration "invasion" lancée par Giscard (Le Figaro magazine du 21/09/1991).
Le discours porte en réalité beaucoup plus sur la problématique de la place des états-nations dans la "mondialisation" : la thèse de Le Pen est d’abord que la mondialisation actuelle n’est nouvelle : "je ne comprends pas du tout ce battage autour de la globalisation, de la mondialisation, de la planétisation"; ensuite que, si mondialisation il y a, elle ne met pas en cause la validité de l’état-nation. L’abolition de certains attributs de ce dernier, en particulier les frontières, est pour Le Pen "la cause prinpale l’essentiel des maux dont souffrent les peuples, et particulièrement aujourd’hui le peuple français." Il attribue à l’immigration la remise en cause "de notre modèle républicain, scolaire et familial."
Le discours se termine sur une promesse faite aux patriotes "iraniens, syriens, taïwanais" qu’ils seront soutenus par le Front national s’ils devaient être persécutés. On imagine par qui les Taïwanais ont à craindre d’être attaqués, et ils bénéficieraient effectivement, si cela arrivait, de l’impuissante sympathie de beaucoup de monde en France. Mais les Iraniens ?
PS : le texte du discours mis en ligne par le FN semble ne pas (sauf erreur de ma part) inclure certains passages, sans doute rajoutés tardivement, relevés par les médias : ils citent par exemple un appel anti-atlantiste à une "coopération privilégiée avec les Nations du continent boréal, c’est-à-dire qui va de Brest à Vladivostok".