De Mgr Samir Nassar, archevêque Maronite de Damas
DIX ANS DE CALVAIRE : Le recul des violences en Syrie cède la place à une guerre économique des plus dures. Le blocus mondial depuis dix ans, fortifié par la ”Loi César” qui pénalise les personnes et les Etats qui viennent en aide à la Syrie en ruine. D’où une suite de pénurie et des queues interminables devant les boulangeries, les stations d’essence, de gaz domestique, l’inflation galopante sans oublier l’argent des Syriens bloqués dans les banques libanaises depuis octobre 2019.
Le Covid-19 complique la vie sociale et ajoute à la peur et la solitude. La fermeture des frontières avec les pays voisins et le test Corona obligatoire et couteux à chaque passage affectent la vie familiale, les taxis immobiles, les ouvriers sans travail ni ressources. Le drame surtout se manifeste dans le secteur médico-hospitalier qui affronte avec inquiétude l’exode des médecins et les rares médicaments encore disponibles.
RESISTANCE ET RENOUVEAU :
Face au Covid-19 les fidèles se sont révoltés contre les églises fermées et ont tenu à venir nombreux à la messe quotidienne et au lieu de prendre la communion à la main selon le conseil de l’épiscopat, ils ont insisté à prendre la communion sur la langue comme d’habitude défiant la pandémie, faisant totale confiance en la Providence Divine.
Quand au Renouveau, l’Eglise de Damas est en Synode lancé le Dimanche de Pentecôte 31 Mai, un temps de prise de conscience pour revoir les blessures, les points de souffrance et lancer un nouveau dynamisme pastoral à la recherche des fidèles dispersés dans les périphéries assoiffées de l’Evangile et d’une Eglise plus proche de leur vie quotidienne.
Saurons-nous conduire ce chantier Synodal pour fêter le Pardon devant l’Enfant Divin ?