Alors que vous avez encore jusqu'à demain après-midi pour voter pour les meilleures crèches des lecteurs du Salon Beige, Benoît-et-moi a traduit un entretien de Corrado Gnerre, professeur d'histoire de la théologie à l'Université Européenne de Rome, sur le sujet. Extraits :
"La crèche est étroitement liée à la particularité du christianisme et, en particulier, au mystère de l'Incarnation, réalité historique humainement inconcevable, à travers laquelle Dieu n'apparaît pas comme un homme, mais se fait vraiment homme. Le christianisme, ainsi, n'est pas une religion spiritualiste, mais, au contraire, accorde une attention au caractère charnel et concret des signes. Saint Bernard de Clairvaux affirmait que, puisque nous sommes charnels, le Seigneur fait en sorte que notre être se manifeste aussi dans les choses.
Le Moyen Age, époque où est né l'art de la crèche, se caractérise par une culture marquée par le caractère charnel: qu'on pense au culte des reliques. […] En ce qui concerne la crèche, il est connu que la première représentation de la Nativité a été construite par saint François à Greccio, en 1223. Un collègue de Saint François avait demandé s'il était juste d'observer l'abstinence de viande, vu que cette année-là, le 25 Décembre tombait un vendredi. La réponse du saint patron de l'Italie fut sans équivoque: "Aujourd'hui, même les murs doivent manger de la viande, doivent être recouverts de viande."La culture séculariste tend à dévaloriser l'art de la crèche. Quelles en sont les causes?
C'est un phénomène typique de la mentalité protestante qui rejette à la fois la représentation symbolique du sacré et la dévotion mariale. La Vierge Marie est un protagoniste essentiel de la crèche. En fin de compte, le catholicisme, s'articulant sur la dévotion mariale, est en harmonie avec la psychologie féminine qui attribue de l'importance à la valeur des signes et des symboles concrets, alors que la mentalité masculine est plus portée à l'abstraction.
Pourquoi, encore aujourd'hui, est-il bon de valoriser la crèche?
D'abord, parce que l'art de la crèche est un signe d'identité culturelle qui se manifeste publiquement: le christianisme n'est pas destiné à être confiné dans les profondeurs de notre conscience. La mentalité séculariste d'aujourd'hui tend, au contraire, à effacer la valeur publique de l'expérience chrétienne et à transformer le christianisme en un mythe.
En second lieu, la crèche peut aider à retrouver l'essence même de la théologie catholique, c'est-à-dire la théologie du regard. Regarder un objet, c'est confronter l'intelligence à la réalité que nous observons. Le regard aide à connaître la réalité sans pour autant prétendre à la comprendre pleinement, en gardant l'élément de surprise, typique de l'enfance. Ce n'est pas par hasard que Jésus dit: «Si vous ne redevenez pas comme des enfants, vous n'entrerez jamais dans le royaume des cieux" (Mt 18, 3).
[…]Dans quelle mesure la crèche peut-elle devenir un instrument de dialogue interreligieux et d'apostolat dans une société multiraciale et multiculturelle?
La société multi-raciale est une réalité, tandis que la société multiculturelle est dangereuse, comme prélude et symptôme du relativisme. Par conséquent, valoriser l'art de la crèche peut aider à récupérer l'affection pour notre culture et à renforcer notre identité, évitant que la société multi-raciale ne dégénére en société multiculturelle."
Jean Theis
Les crèches dans l’espace public sont illégales.
Si on parle de “valoriser l’art de la crèche” on est complètement dans l’illégalité et donc bientôt passibles d’amendes, voire de prison.
Réveillez-vous !
C.B.
A l’attention de Jean Theis
Vous dites
“Les crèches dans l’espace public sont illégales”
Pouvez-vous, s’il vous plaît, nous citer la référence, et si possible le texte, de l’article de loi qui prohibe les crèches dans l’espace public?
Car somme tout qu’est-ce qu’une crèche sinon
-la représentation symbolique, généralement artistique, de l’importance de la famille, et en particulier de la femme, dans la société
-la manifestation du respect que l’homme doit aux animaux (une saine écologie bien comprise)
-la mise en valeur d’une fraternité qui ignore les différences sociales: un enfant-dieu côtoie un artisan, des bergers, auxquels viennent se joindre des savants peut-être au sommet de l’échelle sociale (ces mages qui s’adressent d’égal à égal au roi Hérode –le Nicolas Sarkozy de l’époque, ils vont “toquer” à l’Élysée– pour terminer leur périple)
-l’affirmation (plus récente, mais traditionnelle) de l’égalité des races (nos rois-mages sont l’un noir, l’autre jaune et le troisième blanc; une légende raconte qu’il y en eut un quatrième, à la peau rouge, hélas arrivé trop tard!).
Qu’y a-t-il de plus universel qu’un tel message?
Roxane
On raconte…
…qu’apres avoir fait sa premiere creche, saint Francois d’Assise etait en contemplation devant ses petits santons, quand soudain sur la creche, bondit un chat qui brisa et renversa tout le travail de notre Saint.
Patiemment, ce dernier se remit au travail et en fit une encore plus belle…
Mais depuis ce temps-la, les chats sont maudits de la creche et il est encore difficile de trouver les chats en santons (a moins que ce ne soit des chatons) ;)
Legende ou Tradition?
P.S. sorry pour l’orthographe, mon clavier n’est pas francais.