Une étude vient de sortir qui examine la pratique catholique dans 66 pays, occidentaux ou pas. Elle analyse les enquêtes de l’ISSP (International Social Survey Program), individuelles et collectives, dont certaines remontant jusqu’à 1920. L’idée selon laquelle le concile Vatican II n’a fait que ralentir une chute de la pratique catholique qui avait commencé auparavant est mise à mal par cette étude.
Résumé :
Le taux de fréquentation des services religieux est une variable importante pour la sociologie et l’économie de la religion, mais les données mondiales et à long terme sont rares. Les questionnaires passés de l’International Social Survey Program (ISSP) permettent d’établir des taux de fréquentation des services religieux remontant jusqu’aux années 1920 dans 66 pays, dont la moitié dans le « Sud global ». Un certain nombre de vérifications confirment la fiabilité des informations recueillies. Un exercice démontre la cohérence entre les données passées et les données d’enquête contemporaines lorsque les deux se chevauchent. Une autre procédure montre que les valeurs passées sont similaires lorsqu’elles sont générées à partir des enquêtes individuelles de l’ISSP pour 1991, 1998, 2008 et 2018 (…). Les nouvelles données documentent une « grande divergence religieuse » d’un siècle entre le Nord et le Sud. Nous utilisons cet historique pour réaliser des analyses ponctuelles afin de déterminer les effets de deux événements majeurs sur la fréquentation des services religieux. Vatican II, en 1962-1965, a déclenché une baisse de la fréquentation catholique mondiale par rapport à celle des autres confessions. Alors que la fin du communisme au début des années 1990 n’a pas eu d’effet systématique sur la fréquentation des services religieux. Enfin, dans un vaste échantillon, la fréquentation des services religieux réagit positivement aux guerres et aux dépressions.
Selon les auteurs, la chute du communisme comme les guerres non seulement ne font pas baisser mais augmentent la pratique.