C'est en tout ca le scénario qui se profile à l'horizon après que Brice Hortefeux a été pris la main dans le sac du politiquement incorrect par la diffusion de ses propos sur internet.
C'est Jean-François Copé qui est monté au créneau ce matin en déclarant :
"On a dit beaucoup de choses sur Brice Hortefeux (…), et du coup on a oublié de dire autre chose sur quelque chose qui pourtant me paraît essentiel aussi, Internet. Nous qui sommes si attachés à réguler tant de choses, à essayer d'organiser pour que les uns et les autres puissent vivre dans une démocratie où chacun est entendu et respecté, cet immense espace qu'est internet dans lequel on peut finalement diffuser n'importe quelle image, la tronquer dans tous les sens… Je vous avoue que j'ai pensé à ceux qui font votre métier, ceux qui sont preneur de son, cameramen, reporter… qui font des vrais reportages… Là, on a été sur autre chose."
Au delà du fait que Jean-François Copé dit n'importe quoi puisque les "faux preneurs de son, cameraman et reporters" en question appartenaient à la chaîne Public Sénat, il n'est pas difficile de voir, derrière, la main de Nicolas Sarkozy comme l'analyse Guillaume Champeau :
"Petit à petit, les pièces du puzzle s'assemblent et l'image se révèle sous nos yeux. Le projet de loi Création et Internet n'a pas encore été promulgué que déjà le morceau suivant s'apprête à faire son apparition. Projet de loi après projet de loi, décret après décret, nomination après nomination, Nicolas Sarkozy prépare méthodiquement les moyens pour le gouvernement de contrôler Internet… et les internautes (…) . C'est d'ailleurs en partie elle qui a justifié l'obsession du Président à maintenir contre vents et marée la loi Hadopi. Car "le président de la République actuel a un plan" (…) elles laissent peu de doute sur la volonté de Nicolas Sarkozy de contrôler le net, aussi bien dans son contenu que dans son infrastructure (…)
Très tôt dans sa carrière politique, Nicolas Sarkozy n'a eu qu'une obsession : devenir président de la République. Et une vision : pour y parvenir, il fallait contrôler les médias (…) il s'efforce de faire entrer rapidement dans son cercle d'amis proches les Martin Bouygues, Lagardère (père et fils) et autres Dassault qui le conduiront par leur amitié complice au sommet du pouvoir. C'est d'autant plus facile que ces capitaines d'industrie, propriétaires de médias, dépendent pour l'essentiel de leurs revenus des commandes de l'Etat (…)
Le coup de Trafalgar du refus de la Constitution européenne par les Français avait montré pour la première fois au monde politique les limites des médias traditionnels face à Internet, où l'opposition au texte européen fut virulente. Les amis de Nicolas Sarkozy dans les grands médias et l'industrie culturelle l'ont très vite convaincu qu'il fallait faire quelque chose (…) Derrière les apparences d'une première loi contre le piratage sur Internet (…) c'est une alliance à trois qui s'est formée entre le pouvoir politique, le pouvoir médiatique et l'industrie culturelle (…) Avec la loi Hadopi, qu'il a maintenu jusqu'à mettre en péril la cohésion du groupe UMP, le chef de l'Etat a réussi à imposer à tous les foyers français l'installation d'un "logiciel de sécurisation", qui, sous la forme d'un mouchard, aura pour but de filtrer les sites internet et certains logiciels (…) Les sites de presse professionnels feront bien sûr partis un jour des sites labellisés, tandis que la multitude de blogs ou de sites édités par des journalistes non professionnels verront leur crédibilité mise en doute (…). Il suffira d'étendre par décret la liste des fonctionnalités exigées pour que la censure se fasse de plus en plus large et précise, hors du contrôle du législateur ou du juge (…)
Si elle prévoit la création de ce logiciel de sécurisation, et suggère fortement son installation, la loi Hadopi ne fait cependant pas de son installation une obligation. Le risque d'inconstitutionnalité serait trop fort. Il faut donc compléter le tableau, en organisant un filtrage au niveau de l'infrastructure du réseau (…) Entre autres choses, la Loppsi va imposer aux FAI une obligation de filtrage de résultat. Ils auront le devoir de bloquer l'accès à des sites dont la liste sera déterminée par l'administration, sous le secret (…)
Encore faut-il que ces idées de contrôle du net puissent se mettre en place sur le terrain, ce qui nécessite des hommes et des femmes peu regardants. C'est dans cet art que Nicolas Sarkozy excelle le plus (…) Dès 2006, Nicolas Sarkozy a compris qu'il aura besoin de verrouiller son gouvernement et les télécoms pour mettre en place son plan de contrôle d'internet (…) Enfin, Nicolas Sarkozy s'est également assuré de contrôler les institutions qui pourraient lui faire de l'ombre. La CNIL, qui s'est opposée à l'Hadopi, n'aura pas le droit de siéger au sein de la haute autorité. Les amendements le proposant ont été refusés (…)"
Profitez pleinement de la lecture sur Le Salon Beige tant que cela est permis….
Greg
Ancien sondage de marianne: 96% des journalistes votent gôche ou extrême-gôche.
Hexagone: pays de liberté.
les gôchos disaient il y a 30 ans: “la dictature, c’est ferme la!, la démocratie, c’est cause toujours!”.
Ils utilisent pleinement leur slogan, mais il n’est même plus autorisé de causer d’ailleurs…
Il reste quelques territoires libres sur la toile,pour l’instant, certes. Mais plus pour longtemps. Comme vous dites, il faut en profiter.
Papon
Il est evidemment insupportable qu’il existe un media qui ne soit pas sous contrôle; la nature profonde de la democratie pousse à toujours plus de surveillance des citoyens afin de preserver le pouvoir de l’oligarchie, il est dejà assez desagreable de devoir encourir un leger risque de desapprobation à l’occasion de ce spectacle que l’on nomme election.
SD
“Nous qui sommes si attachés à réguler tant de choses”, enfin honnête.
“à essayer d’organiser” l’Etat s’occupe de tout, comme dans “1984”
“pour que les uns et les autres puissent vivre dans une démocratie où chacun est entendu et respecté”, rions aux éclats, faute de mieux. Droite traditionnelle, 15% : combien de radios ou TV hertziennes ?
Pas de débats sur l’entrée de la Turquie en Europe, l’immigration, l’éducation et j’en passe, silence total sur les persécutions de Chrétiens dans le monde, sur la destruction de notre patrimoine, dont beaucoup d’églises, sur les méfaits du communautarisme, information biaisée dans tous les domaines notamment l’information internationale (où la vision du Quai d’Orsay semble passer systématiquement avant la vérité), le catholicisme, l’économie ou la pseudo écologie.
Parions déjà que les restrictions de liberté ne toucheront pas tous les courants de pensée de la même façon.
Chine communiste, France, même combat? Copé va-il devenir le nouveau Guépéou ? (j’avais une autre comparaison avec un bureau de contrôle de l’informations d’un pays étranger dans les années 30, mais je n’ai pas voulu encourir de risques judiciaires: en France, le communisme est toujours très bien vu, c’est moins risqué) Et Sarkozy le Grand Timonier ?
Sarkozy contrôle les patrons de presse, mais toujours pas les journalistes. Sa force, c’est d’abord la faiblesse des autres.