Mardi 4 novembre, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale italienne, s’est rendu à Gaza à l’invitation du Patriarche de Jérusalem, puis à Sderot, ville israélienne voisine. Il déclare à l’AED :
"Allez-vous parler au Pape de la situation que vous avez vue en terre Sainte ?
Oui. Je lui dirai à quel point les gens l’aiment ici. Ils le remercient de la visite qu’il a entreprise ici cette année. Bien sûr, ils l’accueilleraient à nouveau avec joie une nouvelle fois. Ils se confient à la prière et aux paroles du Saint Père, mais aussi à l’influence dont il jouit grâce à son autorité dans les comités internationaux pour attirer l’attention du monde sur la situation dramatique en Terre Sainte et dans tout le Proche-Orient. Après tout ce dont j’ai entendu parler, il semblerait que des solutions soient envisagées. Elles consistent dans la création d’une alliance de tous les modérés dans cette région, afin de pouvoir isoler les extrémistes. S’il existait une telle union sincère et efficace des modérés, les extrémistes seraient isolés et perdraient du terrain. Ils seraient alors obligés de renoncer à leur projet diabolique d’attiser sans cesse le chaos et la violence et d’apporter ainsi la souffrance sur les peuples.
Croyez-vous que la chrétienté occidentale accorde suffisamment d’attention à la situation des chrétiens en Terre Sainte ?
Il n’y a pas de réponse globale à cette question. Mais je crois que l’Église catholique dans les différents pays d’Europe devrait prendre encore plus conscience de toute la portée du drame qui se déroule en Terre Sainte et dans tout le Proche-Orient. Elle devrait aussi réfléchir comment mieux exprimer encore sa proximité. Je crois que nous devons faire plus encore.
Avez-vous déjà des idées concernant des projets en mesure d’aider la communauté chrétienne ici ?
Nous continuerons à inspirer nos évêchés à la prière pour les peuples de Terre Sainte. Par ailleurs, nous voulons réaliser des actions concrètes de solidarité en fonction de nos moyens. Il en existe déjà beaucoup, comme des établissements scolaires, des hôpitaux et autres. Troisièmement, je crois que nous devons intensifier les pèlerinages en Terre Sainte. C’est tout à fait possible et il ne faut pas avoir peur. Nos communautés doivent surmonter leurs craintes et reprendre leurs visites des sites de la vie de Jésus-Christ. Cela constituerait une grande aide pour les communautés chrétiennes en Terre Sainte.
Au vu des événements en Syrie et en Irak, croyez-vous que les chrétiens ont encore un avenir au Proche-Orient ?
Il faut qu’ils aient un avenir. Toute autre option serait un désastre pour l’humanité, et pas seulement pour une religion. Cela reviendrait à l’échec de la civilisation, qui doit garantir et faire en sorte à travers son engagement que chaque personne puisse témoigner de sa propre croyance dans la paix et le respect de tous. Si cet échec survenait en plus à cause d’un projet concret, en l’occurrence l’extinction de la présence chrétienne dans ce pays ou dans d’autres pays du monde, ce serait encore pire. Cela ne doit pas arriver. Tous les êtres humains de bonne volonté et dotés de bon sens doivent empêcher la réalisation d’un tel plan d’extinction de la présence chrétienne au Proche-Orient."
