Les Italiens se sont massivement prononcés dimanche contre le projet de réforme constitutionnelle proposé par le président du Conseil Matteo Renzi, qui a aussitôt annoncé sa démission.
Le oui a obtenu 40,7 % contre 59,3 % en faveur du Non qui l'emporte dans presque toutes les régions. La consultation a suscité une grande mobilisation : la participation a atteint 68,27%, un taux bien plus large que prévu.
Le leader de la Ligue du Nord Matteo Salvini a parlé de «grande victoire de la démocratie» et de «résultat ne souffrant aucune équivoque». Les leaders du Mouvement Cinq Étoiles (M5S, populiste) ont tenu à la Chambre des Députés une conférence de presse pour dire que le Parlement devait voter une nouvelle loi électorale «aussi vite que possible» pour pouvoir provoquer des élections anticipées dès le mois d'avril 2017.
Les électeurs doivent répondre par oui ou par non à la question suivante :
« Approuvez-vous le texte de la loi constitutionnelle relative aux dispositions pour la fin du bicaméralisme paritaire, la réduction du nombre des parlementaires, la maîtrise du coût de fonctionnement des institutions, la suppression du CNEL et la révision du titre V de la 2e partie de la constitution, comme approuvé par le Parlement et publié au Journal officielno 88 du 15 avril 2016 ? ».
Cette réforme prévoyait la suppression du Conseil national de l'économie et du travail (CNEL), changeait le mode d'élection du président de la République et des juges de la Cour constitutionnelle. Le nombre de sénateurs diminuait de 315 à 100 membres. Ces derniers seraient élus non plus par la population directement, mais par les Conseillers régionaux et les maires. Enfin, ce nouveau Sénat aurait beaucoup perdu en pouvoir, mettant fin au bicaméralisme paritaire et servirait essentiellement à la représentation des institutions territoriales. La nouvelle loi électorale offrait également une forte prime majoritaire.
Les partisans du non dénoncaient un risque de concentration des pouvoirs entre les mains du chef du gouvernement et une remise en question de l'équilibre des pouvoirs mis en place en 1948.