Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"Une jeune femme irlandaise poursuit actuellement le gouvernement de
son pays pour avoir été soumise à un avortement forcé après être tombée
enceinte à la suite d’un viol particulièrement violent. « Mary » était
mineure à l’époque des faits. Elle n’avait que 13 ans. Aujourd’hui, 16
ans plus tard, elle n’a pas fini de souffrir. Et c’est son avortement
qui lui laisse le pire souvenir : pire que le viol lui-même.
La jeune femme atteste qu’à la suite de l’avortement, elle est tombée
dans une spirale de « dépression et de chaos » – alors même que
l’avortement avait été justifié par des travailleurs sociaux au motif
que la jeune fille menaçait de se suicider.
Tout s’était passé sans que la petite « Mary » ait eu son mot à dire.
Elle se souvient avoir été emménée chez le médecin, qui lui apprit
qu’elle était enceinte. « Ça veut dire quoi, enceinte ? » Elle ne le
savait pas. On lui dit qu’elle allait avoir un bébé. Elle ne comprenait
pas comment cela pouvait se faire. On l’éloigna de sa maison. Quelques
semaines plus tard, des travailleurs sociaux l’embarquèrent dans un
avion pour Londres. Là elle se souvient d’avoir eu très mal, d’avoir eu
une piqûre et de s’être profondément endormie. « Quand je me réveillai,
la douleur était partie et ils finirent par me dire que le bébé était
mort. »[…] En application de la jurisprudence de la Cour suprême irlandaise de
1992, le fameux « Cas X », qui autorisait l’avortement à l’étranger pour
les femmes irlandaises enceintes menaçant de se suicider si elles
étaient obligées de poursuivre leur grossesse, une autorité sanitaire,
l’Eastern Health Board, argua que « Mary » était dans cette
situation et qu’elle voulait obtenir un avortement. […]
En 1998, le
violeur de « Mary » fut condamné à 12 ans de prison […].
Aujourd’hui « Mary » a 29 ans et deux enfants à elle. Et c’est ce
fait qui lui a fait prendre conscience des souffrances causées par son
avortement. « Je ne voulais pas devenir mère à 13 ans, mais je me rends compte
maintenant que le bébé ne méritait pas de mourir. J’aurais aimé pouvoir
le donner à adopter, à quelqu’un qui voulait vraiment avoir des enfants
et qui ne le pouvait pas. Elle serait adolescente aujourd’hui et
peut-être qu’on aurait pu être amies, même si elle ne m’appelait pas
Maman… »
[…] (Et le violeur ? On apprenait en 2005 qu’il venait d’être condamné à 21 ans de prison pour avoir violé une femme de 86 ans…)