Communiqué des veilleurs de Lille :
"Le mouvement « des veilleurs » est né d’une initiative de jeunes manifestants parisiens de la Manif pour tous. Son
déploiement est exponentiel dans toutes les villes de France (plus d’une centaine depuis mars dernier). Il reçoit le
soutien du collectif La Manif Pour Tous.
Hier, le mouvement des veilleurs lillois avait décidé de se retrouver pour une 13ème veillée pacifique et dans le calme
pour défendre le droit des enfants à avoir un père et une mère. Alors qu’ils débutaient leur veillée, assis, une bougie
à la main, un groupe d’une cinquantaine d’individus sont venus les agresser."
Témoignage :
"« Je m’appelle Benoit, j’ai 30 ans et suis père de deux enfants.
(…) Mardi soir pour la 13ème nuit des veilleurs, l’organisateur
des veilleurs m’a demandé si je voulais bien animer, ce que j’ai
bien sûr accepté (…) Après l’arrivée des quelques retardataires,
nous décidons de démarrer la veillée, nous sommes une
vingtaine. A ce moment, les contestataires se ruent sur nous
en hurlant, certains partant dans une danse en chantant du
Michel Sardou. Un contestataire arrive en courant, s’empare
des drapeaux au sol, renverse les bougies et s’enfuit. Nous
chantons l’Espérance en rallumant les bougies. Plusieurs
pétards éclatent, très proches de nous (1 mètre) mais
heureusement sans toucher personne. Nous avons peur. La
police est prévenue.
Dès que nous commençons à parler, les contestataires
reprennent leurs chants, leurs slogans, leurs insultes, afin de
couvrir notre voix. Dès que nous faisons silence, ils tournent
autour de nous, menaçants, l’un d’eux vient me susurrer à
l’oreille que « j’avais une bonne gueule de catho », un autre
commence à éteindre nos bougies, puis décide de nous les
prendre « parce que je n’en ai plus chez moi ».
(…) Admirablement, les veilleurs font face, en silence, ne
répliquent pas. Pour certains, c’est très difficile et je le vois sur leur visage. Les insultes continuent, les slogans
fusent, un groupe de contestataires tient une banderole que je n’arrive pas à lire et tourne autour de nous, en
chantant et en dansant. Le drapeau des veilleurs nous est relancé, déchiré et sali. (…)
Vers 21h45, la police arrive, d’abord 4 ou 5 policiers, puis un second fourgon rejoint le premier(…). 30 minutes durant,
nous subissons moqueries, hurlements, bruits de casseroles et de tambours, insultes, sans réagir. Le tintamarre
continue. Le groupe de musique joue pendant des périodes de plusieurs minutes, de la musique uniquement de
percussions. Dès que la musique s’arrête, nous reprenons le chant de l’Espérance. Et leur réaction est immédiate :
moqueries, cris, insultes, pour couvrir notre chant (…)Nous négocions avec la police pour rester jusque 22h15. A l’heure dite, je conclus en remerciant tout le monde. Nous
choisissons de partir tous ensemble, escortés par la police.
De cette soirée, je retiens plusieurs choses : D’abord, nous avons eu l’occasion, pour la première fois à Lille, de
prouver que notre calme, notre paix et notre détermination sont à toute épreuve, même parmi un environnement
particulièrement hostile. Par ailleurs, malgré leurs cris de victoire quand nous avons quitté la place, il me semble que
nous avons remporté la bataille. A leur provocation, leurs insultes, leur agressivité, ils n’ont eu pour retour que le
calme et le silence, seules armes des veilleurs »
Autre témoignage :
"Une horde d'individus cagoulés nous ont attaqué (…). Ils ont déchiré nos banderoles et le bruit des pétards ont
résonné dans toute la ville. Ils nous ont jetés des préservatifs, et nous ont arrosés de lubrifiant Durex".