Lu sur Boulevard Voltaire :
"Dimanche, 13 h 10. À l’heure où je commence à rédiger ce papier, nous ignorons l’identité du tueur de Bruxelles, auteur de la « fusillade » au Musée juif de Belgique. En parcourant les dépêches du jour, j’apprends en outre que deux jeunes hommes juifs ont été roués de coups, samedi soir, alors qu’ils se rendaient à la synagogue de Créteil. Dans les deux cas, doute et prudence sont de rigueur dans les miradors de l’information. Pas d’amalgames… Nous flairons déjà, dans ce silence obtus, la piste du criminel à barbe. Nul besoin d’un profond « décryptage ». […]
17 h 45. À Bruxelles, la quatrième victime est morte. La police fédérale belge révèle que l’assassin « est de corpulence moyenne, athlétique et se déplace souplement » ; mais les vidéos ne permettent de tirer aucune conclusion quant à son « profil ». Un témoin parle d’un « barbu de type européen ». Je lis d’autre part que le tireur a pointé directement sa kalachnikov – arme de prédilection des djihadistes – sur le visage et la gorge. Les criminologues appelleraient cela une « signature ». Merah tirait dans les têtes à bout portant.
[…] Parallèlement, les victimes de Créteil attestent que leurs agresseurs étaient « deux jeunes Maghrébins ». Surprise de taille. Soral et Dieudonné sont blanchis. Pour éviter tout débordement, cette nouvelle a été fermée aux commentaires. […]
Lundi, 16 h 30. À propos des faits de Créteil, le ministère de l’Intérieur diffuse un communiqué qui « ne donne pas de précision sur les circonstances de l’agression ». À Bruxelles, « la piste terroriste est privilégiée ». L’homme serait proche des milieux islamistes radicaux. Signe qui ne trompe pas : il a filmé son crime avec une petite caméra « GoPro ». La vérité éclate au grand jour : l’heure est venue pour les médias de se taire."