Le Parlement turc, après le vote à une large majorité – 411 voix contre 103 – s’est engagé dans un processus de réforme de la Constitution, pour autoriser le port du foulard islamique dans de nombreux lieux publics, dont les universités. L’amendement constitutionnel voté ne dit pas explicitement cela. Il vise à garantir l’accès de tous à l’enseignement universitaire. Mais comme d’autres lois interdisent le port du foulard sur de nombreux campus universitaires, il faudra ensuite modifier la législation régissant le Haut conseil de l’enseignement, pour permettre le port du foulard.
Ces perspectives ont suscité en réaction des manifestations impressionnantes, au nom de la laïcité. Mais Ali Babacan, chef de la diplomatie turque, s’est justifié ainsi :
"La Turquie doit entreprendre des réformes politiques pour atteindre l’objectif stratégique de l’adhésion de plein droit à l’Union européenne".
Et d’ajouter que cette réforme est une nécessité pour aligner le régime de la pratique religieuse sur les normes européennes. Le foulard n’est pas interdit sur les autres universités européennes, et il ne peut le rester en Turquie.