De François Billot de Lochner pour les lecteurs du Salon Beige :
À la veille d’élections qui devraient être déterminantes, la France est plongée dans le désarroi. Les Français s’interrogent. Sur quel fondement voter dimanche ? Sur les programmes des candidats ? Sur la confiance envers ces derniers ? Sur de brillants calculs de premier et second tour ? Sur ceci, sur cela, sur… quoi ?
Nous sommes « en guerre » politique, économique, sociale, morale, culturelle. Une guerre ne peut se gagner qu’avec des moyens appropriés, mis en œuvre par des dirigeants appropriés, élus par un vote approprié. Elle ne peut être gagnée par la mise en œuvre de considérations décalées, aussi intéressantes soient-elles, sur le vote « prudent », ou sur le vote « pacifique », ou sur le vote du « moindre mal », ou sur le vote « charitable », ou sur d’autres considérations peu ou pas adaptées aux temps actuels.
Le fondement de notre vote ne doit-il pas être, tout simplement : voter en vérité ?
Prenons l’exemple simple de la loi Taubira, changement de civilisation avéré. Regardons froidement ce que disent les candidats sur ce sujet. Fillon conserve cette loi, car le « mariage » homosexuel lui convient. Marine l’abroge, pour la raison inverse. Telle est la vérité.
Pourtant, tripatouiller la vérité sur ce sujet est devenu un sport national, notamment à droite. Comment peut-on entendre un peu partout en France : Fillon conserve la loi, mais ne veut ni de la PMA, ni de la GPA, et est donc irréprochable sur la question. À l’inverse, comment peut-on entendre : certes, Marine abroge la loi, mais comme elle représente un danger public, sa position ne compte pas ?
La liberté en vérité consiste à dire tout simplement : si je vote Fillon, c’est mon droit, c’est mon choix, mais ce n’est pas parce qu’il défend la vie, puisqu’avortement et loi Taubira ne lui posent aucun problème. Je vote donc pour lui pour d’autres raisons, estimant que la défense de la vie sous tous ses angles est secondaire. Les trop nombreux catholiques qui ont décidé de masquer la vérité sur la position réelle du candidat sur ce registre se mentent à eux-mêmes, purement et simplement, et sont acteurs de la déconstruction de la France par leur mensonge.
Les Français ne supportent plus les mais, les si, les peut-être, les pourquoi pas, par lesquels tout est dit, et son contraire. Chacun a le droit le plus strict de se passionner pour tel ou tel candidat, mais cette passion ne peut se fonder sur des arguments faux. En ce qui concerne Fillon, cette passion ne peut se fonder sur la défense de la vie ou du mariage naturel, puisque ce candidat cautionne ouvertement l’avortement, droit fondamental, et la loi Taubira, qui détruit très sûrement notre civilisation chrétienne.
La vérité doit être exprimée clairement, afin que personne ne puisse être trompée. Les candidats y gagneront en crédibilité.