J’espère ne pas ennuyer le lecteur en revenant sur la récente dénonciation de Yalta par Bush. Sans aller jusqu’à nier les arrière-pensées qu’on lui attribue, je crois qu’on peut vivement se réjouir de son attaque contre la faiblesse de l’Occident face à la prise de pouvoir communiste en Europe centrale et orientale.
La rédaction de National Review répond à ceux qui critiquent ce geste :
Les défenseurs indignés de Yalta sont passés à l’offensive. Jacob Heilbrunn, dans le Los Angeles Times, a adressé à la vision qu’a Bush de l’histoire deux reproches typiques : d’abord, que l’occupation soviétique en Europe de l’Est était inévitable parce que "le territoire était déjà en leur possession"; ensuite que refuser de parvenir à un accord avec Staline "aurait sérieusement compromis la bataille commune contre l’Allemagne (à un moment où Roosevelt était soucieux d’obtenir le soutien soviétique dans la guerre contre le Japon, et l’a obtenue.)"
Le deuxième argument n’est pas convaincant. Staline avait tout aussi envie que Roosevelt et Churchill de battre Hitler, et quand les Alliés se sont réunis à Yalta en février 1945, le Troisième Reich était déjà à l’agonie. Concernant le Japon, les Etats-Unis étaient tout à fait capables de gagner en Asie sans le "soutien" russe.
Le premier argument, en revanche, est en partie vrai. Mais si la proximité des états baltes avec la Russie rendait leur annexion par l’URSS presque inévitable, le sort de la Pologne, de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie, de la Roumanie et de l’Allemagne n’étaient pas nécessairement scellé. Même s’il n’était pas possible de prévenir leur occupation, (…) les démocrates en Europe de l’Est auraient été renforcés par des encouragements précoces venant de l’Occident. (…) Donc Bush a eu raison de regretter Yalta. (…) La Russie baigne dans la nostalgie des bons vieux jours du communisme soviétique : Vladimir Poutine a déclaré récemment que l’éclatement de l’URSS avait été "la plus grande catastrophe géopolitique du siècle", et des statues de Staline apparaissent à travers le pays. (…)