Michel de Poncins écrit dans Tocqueville magazine :
"Monsieur Yvon Gattaz a écrit un article dans le Figaro sous le titre : «La fin des syndicats et du patronat». Il sait de quoi il parle, puisqu'il est fondateur de Raddial firme familiale dont la prospérité est connue, ancien président du CNPF, aujourd'hui Medef, et qu'il anime un groupement d'entreprises familiales dont il montre que la bonne marche repose précisément sur le caractère familial. Pour bien situer les problèmes nous allons citer textuellement certains passages de l'article.
«Les performances des entreprises sont inversement proportionnelles à leur taux de syndicalisation». Dénonçant l'invraisemblable sanctification des syndicats, il prône l'abandon du dialogue social trop organisé pour privilégier le dialogue humain et le dialogue personnalisé, ceci à la base au niveau de l'entreprise. Il pense que
«ce traitement de choc permettrait à la France de retrouver non seulement une certaine harmonie sociale, mais les performances économiques plus étroitement liées qu'on ne le croit au climat social des entreprises. Les meilleures entreprises françaises ont montré l'exemple. Elles ont supprimé ou réduit l'action des syndicats, mais elles l'ont remplacé obligatoirement par une politique humaine, individualisée, personnalisée, compréhensive, attentive aux besoins de salariés».
Il ajoute :
«Il est curieux que les présidents du Medef soient tous tombés dans le piège syndical, au point de réserver la presque exclusivité de leurs actions aux problèmes syndicaux…»… «Si le Medef se libérait de ces contraintes, il pourrait alors entièrement s'intéresser à l'entreprise en consacrant ses forces à de nombreux problèmes qui vont de la mondialisation à la recherche en passant par le financement ou le développement durable».
Il est frappant de constater que ce texte qui est un véritable brûlot n'a pas eu l'écho qu'il aurait dû recevoir dans la presse et les médias. Cela en dit long sur le pouvoir incroyable des syndicats qui va jusqu'à jouer un rôle majeur dans l'élaboration de la Pensée Unique Totalitaire (P.UT) : il est probable qu'on a dû penser en haut lieu qu'il valait mieux courber l'échine et laisser passer l'orage afin de ne pas attirer l'attention. L'objectif est atteint puisque l'article est pratiquement passé dans les oubliettes."
trahoir
Très juste analyse.
On peut en plus rajouter la tentative de prise en main de certains syndicats par des “communautés” plus ou moins barbues, faisant de l’entrisme, plus ou moins gauchiste.
Ethos
Je partage ce point de vue après plusieurs longues années à donner dans la relation au sommet avec les soit-disant “partenaires sociaux”…
Monsieur Gattaz dit tout haut, comme d’autres, ce qui doit cesser pour rebâtir.
Bien qu’Académicien, on ne l’écoute pas.
C’est épatant, vraiment.
Le virage du dicussionisme est pris de longue date, ce n’est plus le CNPF. Quant au successeur de M. GATTAZ… chut.
Merci au salon beige de publier ce texte.
VD
Quand M. Gattaz a-t-il écrit cet article ? Est-ce directement lié aux manifestations actuelles ?
avenir
Dommage que nous n’avions pu entendre M.Gattaz à l’Université d’été du Medef la semaine passée, il aurait fait un carton, nous l’aurions ovationné. Mais a-t-il seulement été invité ? Pas comme speaker en tout cas.
Vincent
Stupide… Du capitalisme à la papa… Le Cnpf a financé nombre de partis politique au lieu de payer les cotisations des employés de ses branches.
“une politique humaine, individualisée, personnalisée, compréhensive, attentive aux besoins de salariés”…
une politique à la tête du client, en fait.
Nicolas
Monsieur Gattaz écrit : Les meilleures entreprises françaises ont montré l’exemple. Elles ont supprimé ou réduit l’action des syndicats, mais elles l’ont remplacé obligatoirement par une politique humaine, individualisée, personnalisée, compréhensive, attentive aux besoins de salariés.
Plusieurs observation :
1- Monsieur Gattaz fut pendant longtemps le président d’une confédération syndicale. Renie-t-il ce passé, est il pour la réduction du role et de l’influence des syndicats patronaux également.
2- Comme le font remarquer les militants syndicaux des syndicats de salariés lorsqu’il cherchent à recruter des adhérents “Vous n’etes pas syndiqué, mais sachez que votre patron l’est”. Le taux de syndicalisation des employeurs est très supérieur à celui des salariés, demandez vous pourquoi !
Nicolas
3- Les entreprises française qui ont supprimées ou réduit l’action les syndicats ne peuvent evidemment l’avoir fait que de manière illégale puisque la loi française protège la liberté syndicale. Peut on faire confiance à ces entreprise qui se sont placées volontairement dans l’illégalité pour mener une action plus huamine ?
4- Et même en admettant que ce soit le cas. En l’absence de syndicat, comment un salarié peut il se défendre efficacement si l’entreprise ne se montre ni humaine, ni compréhensive, ni attentive ?