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France : Société

11 Novembre… Et après ?

11 Novembre… Et après ?

Extraits de la conférence d’Alain Toulza donnée le 8 novembre devant 300 élèves des classes de troisième de deux collèges catholiques parisiens :

« C’est par ce message du légendaire aumônier de Verdun, l’abbé Thellier de Poncheville, prononcée le 11 novembre 1916, devant les tombes de ses camarades tombés « la face contre terre » que se conclut mon ouvrage (La Grande Guerre des Hommes de Dieu) :

« Tant qu’il restera debout un survivant de nos mêlées, tous nos morts devront revivre avec lui et se dresser devant les fils des générations nouvelles, pour leur ordonner de se consacrer généreusement, comme nos camarades l’ont fait eux-mêmes, au bien de leur patrie. Car ils ne se sont pas consumés dans l’abîme de leurs longues fatigues et de leur immolation pour assurer à d’autres le droit de jouir en égoïstes d’une tranquillité si durement conquise. Ils attendent de cette promotion de la paix qu’elle témoigne par ses œuvres qu’ils ont eu raison de se sacrifier pour elle.

« Selon ce que leur pays deviendra aux mains de leurs successeurs, ils sauront si, oui ou non, il valait la peine de mourir pour le succès de son drapeau (…). Nous leur épargnerons la déception qui accablerait leur repos en trahissant leur espoir. Notre patriotisme veillera à faire rendre à leur effort tout son fruit. De ceux qui viendront après nous et qui seront dispensés d’être les ouvriers d’une épopée militaire, nous voudrons qu’ils soient, avec le même courage, les artisans de notre rénovation nationale. Et Dieu, qui va bénir les tombes de ces grands Français, bénira la résurrection de notre grande France ! »

Permettez-moi, cependant, d’y ajouter, pour conclure mon propos de ce jour, cette double exhortation prophétique du célèbre Charles Péguy mort au champ d’honneur dans la première bataille de la Marne :

«  De plus en plus, d’année en année, et pour de longues années peut-être, le grand public s’abandonne et on l’abandonne, le public est abandonné à toutes les bassesses. Nous sommes des vaincus. Le monde est contre nous. Tout ce que nous avons défendu recule de jour en jour devant une barbarie, devant une inculture croissantes, devant l’envahissement de la corruption politique et sociale. Nul ne nie plus ce désordre, ce désarroi des esprits et des cœurs, la détresse qui vient, le désastre menaçant. Une débâcle. C’est peut-être cette situation de désarroi et de détresse qui nous crée, plus impérieusement que jamais, le devoir de ne pas capituler » (20 juin 1909, à nos amis, à nos abonnés) ; exigence prémonitoire qui faisait écho à cette invitation pressante lancée quatre ans plus tôt : « Nous devons nous élever de toutes nos forces et inlassablement contre les envahissements de toutes les barbaries » (26 novembre 1905, Introduction au Congo léopoldien)

Que restera-t-il de ces moments exceptionnels où les cérémonies du centenaire de l’armistice vont permettre à une partie de la jeunesse de communier dans le souvenir de ses aînés morts pour lui permettre de vivre ? C’est à chacun de vous d’y répondre dans le silence de sa conscience. »

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