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Homosexualité : revendication du lobby gay

13 janvier 2013 : le contre-Mai 68

Tugdual Derville revient sur la manifestation du 13 janvier :

"Je voudrais rassurer ceux qui craignent que la mémoire de cette
extraordinaire manifestation soit étouffée par le pouvoir ou par
certains médias, ou bien récupérée par l’opposition politique : le
président de la République sait parfaitement ce qui s’est passé
. […] Je crois qu’il est abusif de comparer notre mouvement à 1984, tant
sur le fond que par le mode d’émergence. A l’époque, c’était une liberté
concrète qui était menacée, avec un enjeu personnel pour les
manifestants : disposer des moyens financiers pour choisir l’école de
leurs enfants. 2013, qu’un journal italien a titré « révolution
française », a des ressorts plus profonds encore : la transmission d’un
repère universel propre à l’humanité : la précieuse filiation
homme/femme. Frigide Barjot a raison de comparer ce mouvement à Mai 68.
C’est le début d’un soulèvement contre la toute-puissance qui menace
l’être humain dans son essence
. Ce qui nous anime est irrépressible.
Notre nombre, mais aussi le style à la fois grave, paisible et festif de
notre mobilisation l’atteste.

Le pouvoir en place peut-il reculer ?

D’une certaine façon, je dirai que le président de la République peut
tout – hormis nous ignorer
. C’est lui qui a les cartes en main. Il sait
qu’il s’est laissé piéger par le lobby LGBT
, peut-être abusé par la
grenouille qui s’était enflée comme le bœuf. Et le voilà confronté à la
division des Français, lui qui accusait son prédécesseur de la
provoquer. Le voilà aussi empêtré à propos d’un projet de loi que 6%
seulement de nos concitoyens jugent prioritaire… A lui de trouver la
porte de sortie
. Quand les électeurs de gauche comme de droite
attendent  l’emploi pour tous, ou le logement pour tous, constater que
le Parlement perd son temps avec le prétendu « mariage pour tous » a un
énorme coût politique.

François Hollande va-t-il vous recevoir ?

Certainement. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais ce n’est
pas forcément là que l’essentiel se joue. Ce rendez-vous est d’abord
symbolique : il atteste que le président de la République reconnait la
validité d’un mouvement qu’il avait jusqu’ici ignoré
, sauf peut-être
devant le Congrès des Maires, avant de se dédire. C’est un homme
sympathique mais aussi un fin politique. Il voudra donc nous recevoir
dans des conditions les plus défavorables pour nous
. […]

A court terme, nous allons montrer que nous restons plus mobilisés
que jamais. La démonstration du nombre et de la qualité est faite. Il
reste à manifester notre ténacité.
Le facteur temps est essentiel en
politique. Certains tablent encore sur le feu de paille alors que notre
mouvement, qui couvait depuis longtemps sous la cendre, est en train
d’embraser la France. Les promoteurs du projet de loi misent toutefois
sur notre usure. A nous de montrer que nous ne lâcherons pas
.

Concrètement comment va se poursuivre la mobilisation ?

Nous avons décidé de retourner d’abord en région. Nous annonçons
d’ores et déjà des rassemblements dans tous les départements de France
le dimanche 3 février 2013
. Il y aura aussi des actions-surprises pour
marquer le débat parlementaire
. […] Tout cela nous
conduira, si le président de la République ne nous entend pas, à une
nouvelle mobilisation nationale, pour une date qui reste à fixer."

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