Depuis cet été, 3 jeunes filles se sont suicidées en Belgique. L’une d’entre elles a fait une demande d’euthanasie qui a été acceptée. Le point commun entre ces jeunes filles est qu’elles avaient, peu de temps auparavant, entamé une « transition de genre ».
Dans Les Ravages du genre, la journaliste Pauline Arrighi a analysé le faisceau de causes qui font que, depuis 15 ans, de nombreuses adolescentes sont amenées à qualifier leur mal-être de « dysphorie de genre ». Parmi ces facteurs, on peut compter une détérioration massive de la santé mentale des jeunes avec un assèchement des soins en psychiatrie, l’utilisation des smartphones et réseaux sociaux qui entament gravement le rapport au corps, un changement de définition à l’OMS qui a amené à une « inflation de diagnostics », ou encore une pression militante pour imposer la notion d’« identité de genre » jusque dans les écoles.
La chercheuse en santé publique Lisa Littman a forgé la notion de dysphorie de genre à apparition rapide (« rapid-onset gender dysphoria). Des groupes d’adolescentes se déclarent « transgenres » ou « non-binaires » quand rien ne le laissait présager ; alors que dans le cas des personnes transsexuelles, qui comptent surtout des hommes, documentés depuis des décennies, le sentiment d’inadéquation avec le corps sexué est prégnant depuis l’enfance.
Certains psychologues parlent de « contagion sociale par les pairs » et dressent un parallèle avec la vague d’anorexie des années 1990 et 2000. Est-ce que les jeunes filles anorexiques « osaient enfin être maigres » ? Personne n’avancerait une idée pareille. Au contraire, ces adolescentes étaient influencées par des sites web « pro-ana » (pro-anorexie) où elles étaient encouragées à maigrir toujours plus, en signe de maîtrise de soi, et où celles qui reprenaient du poids étaient considérées comme faibles.
A cette époque, aucun médecin n’aurait dit qu’il fallait « affirmer l’identité anorexique » des jeunes filles en leur prescrivant des coupe-faims. Pourtant, des médecins prescrivent à des adolescentes, et même des enfants, des bloqueurs de puberté en réponse à leur souffrance psychique.
D’une part, l’efficacité de ces traitements sur la santé mentale des patients n’a jamais été démontrée ; d’autre part, administrer des hormones destinées à « appuyer sur le bouton pause » du processus naturel de la puberté présente de nombreux effets secondaires graves connus. La liste des effets délétères est longue : stérilité, ostéoporose précoce, risque multiplié de cancer, infarctus, AVC ou embolie pulmonaire. La prise d’hormones a des effets secondaires définitifs, même après une interruption du traitement : chez les jeunes filles, on observe une voix masculine, une pilosité faciale, une atrophie vaginale qui rend les rapports sexuels quasiment impossibles ; et le développement du cerveau est entravé, ce qui a pour effet un risque de réduction du QI et des troubles cognitifs permanents.
« Et pendant ce temps, Nathan, Aero et Mélodie-Téo sont mortes, et leurs familles doivent traverser une douleur insoutenable. » Elles avaient 20, 18 et 16 ans.
Source : Gènéthique
