Du dimanche 25 février au samedi 3 mars
Thème de méditation de la 5ème semaine : L'adoration des Mages
Pour aider à méditer sur le thème de cette 5ème semaine
L'Épiphanie
La fête de l'Épiphanie a été bien accaparée en Occident par des coutumes folkloriques : comme la galette et la fève qui désigne le roi… tout cela étant sans grand rapport avec l’Évangile… En soi, "épiphanie" signifie "manifestation" et, depuis les tous débuts de l'Église, on fête en ce jour la manifestation divine en notre chair du Verbe éternel qui s'est fait homme ! C'est le plus grand mystère du christianisme et l'Épiphanie fut historiquement la première fête de la Nativité. Traditionnellement, chez nos frères chrétiens d'Orient en particulier, on fête en ce jour de l'Épiphanie trois moments clé de la manifestation du Christ au monde : l'adoration des Mages qui souligne l'universalité de la mission de Jésus-Christ, le baptême de Jésus dans le Jourdain qui marque le début de la vie publique du Christ, et les noces de Cana qui marquent le début de sa mission de Salut du monde alors qu'il réalise là son premier miracle en transformant l'eau en vin des noces messianiques !… Et, même chez nous chrétiens d'Occident, une antienne de l'Épiphanie mêle ces trois événements : « Aujourd’hui, dans le Jourdain, l’Église s’est trouvée unie à son céleste Époux. Les Mages accourent à la fête avec des cadeaux, et les convives se réjouissent avec l’eau changée en vin ».
Si nos Frères chrétiens d'Orient insistent surtout sur l'Épiphanie pour méditer sur le mystère de l'Incarnation en ses différents moments clés, nous, chrétiens d'Occident, nous avons souligné de manière toute particulière le fait historique de la Naissance de Jésus, l’événement de Noël qui dans nos cultures notamment du nord de l'Europe a donné lieu à des réjouissances diverses liées avec la saison d’hiver de l’hémisphère Nord. Noël d'ailleurs a été placé par l'Église au solstice d’hiver pour manifester que Jésus est la lumière du monde et afin de concurrencer le culte du soleil qui a persisté dans le monde chrétien – en particulier en Occident – durant les premiers siècles et que l’empereur Constantin, même converti au christianisme, avait officialisé, notamment pour créer une place au dimanche ; en effet le 1er jour de la semaine dans la tradition gréco-romaine portait le nom de Jour du Soleil : dies Solis et Constantin en fit un jour de repos en 321, officiellement en hommage au "Soleil invaincu" divinisé alors, mais sans doute officieusement pour permettre aux chrétiens, auxquels l'empereur avait dès 313 autorisé la religion en étant lui-même chrétien de cœur, de célébrer leur culte facilement en ce jour de la résurrection. Pour les chrétiens le 1er jour de la semaine, jour de la Résurrection du Christ, devint le "dimanche" : le "Jour du Seigneur", (dies dominicus de dominus seigneur en latin), mais dans les pays de langue anglaise et allemande venus plus tard au christianisme il garda son nom de Jour du soleil jusqu'à nous jours : Sunday en anglais ou Sontag en allemand…
Si en Occident en particulier, on insista sur l'événement historique de la Naissance de Jésus, on ne perdait pas de vue bien sûr que la fête de la Nativité n'est pas qu'une monstrance de l'Enfant divin nouveau-né, et que si le Christ se montre à nous c'est qu'il veut venir vivre en nous, il veut naître en chacun de nous ! Et cet admirable échange de notre humanité avec sa divinité a été rendu visible à tous les hommes en quête de sens profond pour leur vie, c'est ce que signifie le récit de saint Matthieu sur les Mages venus d'Orient qui ne sont ni des rois ni des astronomes ni des magiciens mais des sages, des chercheurs de sens. Et, notons-le, Matthieu écrivait pour des chrétiens venus du judaïsme qui était alors grandement troublés par le refus qu’Israël opposait au Messie, or son récit montre que des sages de nations païennes reconnurent Jésus comme le Messie !…
De plus le récit de Matthieu montre à quel point la manifestation du Messie a été tragique puisque Hérode, inquiet pour son pouvoir et voulant le tuer massacra tous les petits enfants de Bethléem, et, pour fuir ce roi cruel, la Sainte Famille dut s'exiler en Égypte, faisant le chemin inverse des Hébreux qui avaient quitté l'Égypte pour fuir Pharaon… Pour des chrétiens issus du judaïsme c'était le monde à l'envers ! Alors que jadis le Pharaon d’Égypte faisait tuer les bébés mâles des Hébreux, c'était maintenant Hérode qui les faisait massacrer à Bethléem… véritable inversion de l'histoire car, même si Hérode n'était ni juif ni croyant, il était cependant – sous tutelle du pouvoir romain – le chef politique du peuple juif…
Ainsi, alors que jadis les Hébreux durent fuir l'Égypte où ils étaient esclaves en traversant la mer, l'Égypte devient cette fois pour le Messie et ses parents une terre d’accueil… et pour les premiers chrétiens issus du judaïsme cela apparait alors à première vue comme une inversion incompréhensible du sens de l'histoire !… Mais en fait c'est la mission qui commence ! C'est "l'épiphanie" la "manifestation" de Jésus au monde qui entraîne le Messie vers les païens appelés comme les Juifs au salut ! Matthieu interpelle donc ses frères juifs qui ont suivi le Christ afin que, membres du Peuple élu, ils ne manquent pas à leur belle mission et qu'ils sachent faire de la place aux nouveaux venus du monde entier issus des nations païennes et auxquels le Seigneur s'est manifesté comme aux Juifs en sa naissance, en sa prédication et en ses miracles de miséricorde notamment à Cana où il manifesta que l'Heure des noces de Dieu et de l'humanité avait sonné et que dès lors le vin des noces pouvait couler à flot pour tous les enfants de Dieu, Juifs ou Païens !
Il convient d'avoir tout cela à l'esprit en lisant le récit des Mages de Matthieu sans oublier donc ce contexte, car, si nous ne sommes pas juifs, nous sommes trop facilement des habitués du christianisme qui ont du mal à faire de la place aux nouveaux venus ! Alors sachons par notre vie, notre charité, nos paroles accueillir tous nos frères qui cherchent un sens profond à leur vie. Que la Lumière de la Nativité les illumine et nous illumine, qu'elle nous aide tous à relever les défis d'aujourd'hui en renaissant du Christ !
Frère Jean-Marc Miele sv
A dire chaque jour de la 5ème semaine du dimanche 25 février au samedi 3 mars
Dieu, viens à mon aide.
Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
Pour les siècles des siècles. Amen Alléluia !
Notre Père qui es aux cieux…
Prière : O très doux Enfant Jésus, révélé aux rois Mages par l'étoile leur servant de guide, et qui avez reçu sur le sein de votre Mère leurs adorations et leurs présents mystérieux, l'or, l'encens et la myrrhe, ayez pitié de nous.
Ayez pitié de nous, Jésus Enfant, ayez pitié de nous.
Je vous salue, Marie…
Prière du Père Cyrille de la Mère de Dieu (1590-1675)
Ô Divin Enfant Jésus, j'ai recours à Vous. Je Vous en prie, par votre Sainte Mère, assistez-moi dans cette nécessité, car je crois fermement que votre Divinité peut me secourir. J'espère avec confiance obtenir Votre sainte Grâce. Je Vous aime de tout mon cœur et de toutes les forces de mon âme. Je me repens sincèrement de mes péchés et je Vous supplie, ô bon Jésus, de me donner la force d'en triompher. Je prends la résolution de ne plus jamais Vous offenser et je viens m'offrir à Vous, dans la disposition de tout souffrir plutôt que de Vous déplaire. Désormais, je veux Vous servir avec fidélité, et pour l'amour de Vous, ô Divin Enfant, j'aimerai mon prochain comme moi-même. Enfant tout puissant, ô Jésus, je Vous en conjure de nouveau, assistez-moi dans cette circonstance ; faites-moi la grâce de Vous posséder éternellement avec Marie et Joseph et de Vous adorer avec les saints Anges dans la cour céleste. Ainsi soit-il. »
Invocations à l'Enfant Jésus
Ô Saint Enfant Jésus de Prague, je me prosterne devant vous.
Ô Saint Enfant Jésus aidez-nous à donner à notre pays des lois respectueuses de l'humain
Ô Saint Enfant Jésus aidez-nous à ne pas nous trouver esclave de la dictature de l'individu surpuissant qui voudrait fabriquer des enfants à sa mesure et pour son intérêt mercantile ou guerrier ou les sélectionner en fonction de critères subjectifs et eugénistes.
Je vous demande de protéger les enfants. Accordez-leur de grandir sous votre regard.
Je vous demande de protéger tous ceux que j’aime. Accordez-leur de vous connaître et de vous servir.
Je vous demande de protéger les familles, plus particulièrement celles qui vivent des situations difficiles. Accordez-leur votre paix.
Je vous confie tous ceux qui se sont éloigné de Vous. Accordez-leur la grâce de la conversion.
Je vous confie tous ceux qui souffrent. Accordez-leur d’unir leurs souffrances aux vôtres et réconfortez-les dans l’épreuve.
Je vous confie les âmes du Purgatoire. Accordez-leur sans tarder la gloire du Paradis.