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L'Eglise : L'Eglise en France

Le mode de vie des prêtres diocésains doit être révisé

Le mode de vie des prêtres diocésains doit être révisé

Mgr Marc Aillet a été interrogé dans La Nef à propos de son dernier ouvrage. Extrait :

Vous expliquez que le « problème des vocations » est d’abord une « crise d’engendrement » : pourriez-vous nous expliquer cela et en quoi est-il important pour vous d’avoir ouvert votre propre séminaire diocésain ?

Un prêtre ordonné à la fin des années soixante me confiait un jour, attristé : « Notre échec, c’est que nous n’avons pas réussi à ce que des jeunes deviennent prêtres comme nous. » Sans doute est-ce lié à une époque où les prêtres étaient pour beaucoup en crise d’identité, sous la poussée d’une mentalité de rupture avec le passé, parfois jusqu’à « tuer le père », ce qui ne les empêchait pas pour autant d’être généreux. Du coup, ils ont eu du mal à exercer une paternité. En revanche, combien de séminaristes, touchés par le témoignage de prêtres bien identifiés, enracinés dans la Tradition de l’Église, tout donnés au Seigneur et aux hommes, se sont dit : « J’aimerais être prêtres comme eux. » On ne peut nier que certaines personnalités sacerdotales ont pu engendrer, par attrait, des vocations.

Pour moi, ouvrir un séminaire diocésain, c’était permettre aux séminaristes de grandir dans une proximité de bon aloi avec l’évêque et des figures sacerdotales capables d’exercer une vraie paternité. Si la personne de l’évêque a pu être un élément déclencheur de l’ouverture du séminaire diocésain, je me réjouis de voir que les jeunes prêtres issus du séminaire sont devenus des relais facilitateurs de vocations sacerdotales. Un jeune me confiait, en me parlant d’un jeune prêtre, côtoyé durant les JMJ : « J’aimerais être prêtre comme lui ! »

Comment voyez-vous l’organisation des paroisses et l’évangélisation dans le contexte actuel de manque de prêtres ?

Le manque de prêtres est une opportunité, me semble-t-il, pour réviser le mode de vie des prêtres diocésains, ce que le séminaire doit prendre en compte. Quand Jésus envoyait ses apôtres en mission, il les envoyait deux par deux, et pour s’entraider et pour exercer l’un sur l’autre une vigilance mutuelle. L’histoire des missions ad gentes montre que les missionnaires étaient le plus souvent envoyés en équipes d’au moins trois. Ma conviction, c’est que l’évangélisation d’un monde de plus en plus éloigné de l’Église exige que les prêtres vivent leur apostolat en commun : ils puiseront dans la vie commune, fortement recommandée par le concile Vatican II aux prêtres diocésains (cf. Christus Dominus n. 30), qui facilite la prière commune, le partage fraternel et la mutualisation des charismes, une nouvelle audace missionnaire en direction de ceux qui sont loin, en donnant le témoignage de leur charité fraternelle.

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