Présentation de la 8e mesure par François Billot de Lochner:
La loi Veil autorisant l’avortement, censée répondre à des situations de détresse, a en réalité fait augmenter le nombre des avortements dans des proportions considérables: d’environ 50.000 en 1974 à environ de 230.000 par an aujourd’hui. Cet acte est devenu tellement banal que deux femme sur cinq y auront recours dans leur vie.
Il est scientifiquement admis que tous les attributs de la vie existent dans leur intégralité dès la conception de l’enfant. Comment s’étonner, dès lors, que les chirurgiens soient de plus en plus nombreux à refuser de réaliser un acte de mort ? Et comment s’étonner que, selon de nombreuses études, 80% des femmes ayant subi une IVG portent en elles une blessure psychologique inguérissable ? Pourtant, depuis presque quarante ans, le débat autour de cette question a été confisqué.
Je propose de demander aux candidats de 2012 de s’engager a créer un Haut comité national consultatif chargé d’établir un bilan précis des trente-huit années d’application de la loi Veil. Des débats publics devront accorder une égalité de traitement aux tenants et aux adversaires de l’avortement légal, et le CSA veillera à ce que cette égalité soit respectée dans les médias audiovisuels. Cette consultation débouchera en décembre 2012 sur un rapport et un débat parlementaire exceptionnel.
François Billot de Lochner est l’auteur de 12 mesures pour 2012 et l’initiateur d’Audace 2012.
Commentaire de Jeanne Smits:
Le constat est juste : la loi Veil est responsable du quadruplement du nombre d’avortements en France depuis 1974, comme en attestent désormais les chiffres de l’INED. En parler en termes de fatalité – « deux femmes sur cinq y auront recours dans leur vie » – est déjà une manière de partir battu d’avance.
François Billot de Lochner note ces statistiques terribles, et l’existence d’un traumatisme post-abortif qui affecte la grande majorité des femmes ayant eu recours à l’« IVG ».
Si tout cela est si bien connu, et même scientifiquement établi, pourquoi créer une énième commission, un « Haut comité national consultatif » (avec quels membres ?), pour établir ce bilan qui existe déjà, comme si l’avortement était avant tout une affaire de chiffres, et non de principe ? Imagine-t-on de proposer l’évaluation du bilan de la Shoah, et un débat parlementaire pour décider de continuer ou non l’extermination des juifs ? C’est déjà du relativisme.
La confiscation du débat est réelle. Je vois bien l’idée de François Billot : le tabou est aussi d’ordre médiatique, parler de l’avortement comme d’un crime disqualifie d’emblée le candidat ; en instituant donc un débat public obligatoire, le tabou sera levé, et par la grâce de la parole et du travail de persuasion sur les parlementaires enfin conscients des dégâts causés par l’avortement, un « débat parlementaire exceptionnel » pourra aboutir. Mais je réponds : à quoi ?
Car c’est déjà s’en remettre à la loi du nombre. On n’est pas si éloigné du programme présidentiel de Jean-Marie Le Pen qui avait inventé d’organiser un grand référendum national sur la question.
Et si ça rate ? Eh bien, le « droit » à l’avortement sera gravé encore davantage dans le marbre. D’autant que cela serait « justifié » par la tenue d’un débat égalitaire, minuté, mettant sur un plan de stricte équivalence tenants et opposants de l’avortement. Dont il faut rappeler – Audace 2012 ne le fait pas – qu’il est devenu, depuis les lois Aubry de 2001, une opération de plein droit doté d’une protection spéciale.
Je ne prétends pas avoir de solution toute faite à ce douloureux et tragique problème. Mais qu’au moins Audace 2012 soit audacieuse jusqu’au bout – « N’ayez pas peur ! » – en proposant aux candidats de définir clairement l’avortement comme la mise à mort volontaire, avec la complicité de la loi et des pouvoirs publics, d’un être humain unique, irremplaçable et innocent. En vertu de quoi l’urgence d’agir s’imposerait d’elle-même.
Jeanne Smits, directrice du quotidien Présent, tient Le Blog de Jeanne Smits, spécialisé dans l’actualité du respect de la vie.
Philippe Edmond
D’accord, mais avec les réserves de Jeanne Smits
Il faut aussi accompagner la lutte contre l’avortement d’un engagement de la société en faveur de la maternité,.
Une assurance grossesse obligatoire payée par les vendeurs de contraception serait aussi utile.
Jacques
Je réponds “oui avec réserves”, car comme Mme SMITS je pense que la question de la nture de cet acte est bien tranchée, et qu’au lieu de lancer de grands débats il faut agir, les mentalités seront très longueà changer, et il ne faut pas attendre de les avoir changées pour arrêtre le massacre
Marie
Même si cette mesure n’est pas suffisante comme le souligne Jeanne Smits, elle permet de remettre sur la place publique ce sujet primordial.
Demander à tous les candidats de s’opposer à l’avortement serait une utopie ; on n’en est pas là. En revanche, la proposition d’Audace 2012 permettrait de fissurer un peu plus l’omerta existant sur le sujet dans notre pays. Après elle a raison, rien n’est gagné d’avance. Mais à part qqs idéologistes d’arrière-garde, plus grand monde ne considère l’avortement comme une victoire et une réussite.
Ainsi, dans un premier temps, si cette mesure ne conduirait pas à supprimer purement et simplement le nombre d’avortements, elle pourrait en favoriser largement la diminution ; ce qui constitue déjà une magnifique victoire de la vie sur la mort.
Précy
Très juste commentaire de Jeanne Smits.
Alors que les gauchistes, les féministes, le lobbye homosexuel, etc. n’hésitent jamais à réclamer, hurlements à l’appui, les mesures les plus extrémistes, nous autres, catholiques, osons à peine, sur la pointe des pieds, demander qu’on veuille bien accepter d’écouter sans se boucher d’avance les oreilles les arguments rationnels qui nous semblent demander l’instauration d’un débat sur l’opportunité de continuer à financer l’assassinat des bébés dans le sein de leur mère.
C’est sûr qu’avec une telle pugnacité, nous avons des chances de gagner !!!
Tout le monde sait que, dans une négociation, il faut commencer par demander beaucoup pour obtenir finalement quelque chose.
Mais nos catholiques font l’inverse : sur des points qu’ils qualifient de “non négociables”, ils commencent par diviser déjà eux-même par deux, avant tout débat, l’énoncé de qu’ils prétendent obtenir. Ils s’imaginent que cette autocensure sera prise pour une preuve de responsabilité et de respectabilité, et qu’elle leur permettra d’être écoutés plus facilement.
En fait, c’est l’inverse : nous manifestons déjà notre faiblesse. Les interlocuteurs politiques comprennent nous acceptons d’avance d’être satisfaits par des ombres de demi-mesures, voire complètement trahis, comme si nous doutions nous-mêmes de la possibilité d’appliquer des mesures que nous demandons uniquement pour tranquilliser notre conscience.
Bref, je vote NON.
Cette tactique libérale ne nous mènera jamais à rien.
(D’ailleurs, ce libéralisme est déjà visible dans le fait qu’aucune des 12 mesures n’attaque si peu que ce soit notre ennemi numéro 1 : le laïcisme qui tue la France depuis plus d’un siècle. Cette abstention, alors qu’encore une fois les gauchistes, eux, n’hésitent jamais à exiger les mesures plus extrémistes, me fait considérer ces 12 demandes comme une manœuvre de diversion, détournant de l’essentiel.)
Antoine
le plus étonnant, c’est que 40% des lecteurs du Salon Beige, qui sont à priori “catho”, sont soit hésitants soit contre cette mesure !
[Avoir des réserves, ce n’est pas nécessairement hésiter… LSB]
Ethos
D’accord avec Jeanne SMITS.
Il y a bien eu l’abolition de l’esclavage.
Pourquoi n’y aurait-il pas celui de cette loi génocidaire, dès lors que les bonnes gens auraient toutes pris conscience de ce qu’est l’avortement, dans toutes ses dimensensions :
– meutre d’un innocent
– traumatisme irréparable de la mère
– détournement de la profession médicale
de sa fin
– dépeuplement du pays, donc apauvrissement
d’iceluy
Etc.
Coupiac
D’accord avec Ethos.
Je prie pour qu’un jour on célèbre l’abolition de l’avortement comme on célèbre aujourd’hui l’abolition de l’esclavage.
Les deux sont basés sur les mêmes mensonges: “les noirs n’ont pas d’âme!” , “le foetus n’est pas un homme!”
rémy
Je vote NON car on en a assez des débats sur l’avortement. Il est temps de condamner ce crime. On ne discute pas sur 600000 meurtres, on les condamne et on légifère pour mettre fin à cette barbarie.
Bernard S
Décidément beaucoup de vent, ces 12 mesures…
Emma
Se mobiliser pour que la vie soit reconnue et défendue dès la conception : OUI sans réverves
Créer une commission dont on sait déjà qu’elle sera inefficace : NON sans réserves !
Barbara
Un débat ? Ca servira à quoi ? Chacun campera sur ses positions.
Je pense qu’on ne peut pas supprimer la loi Veil compte tenu de l’état actuel des consciences.
Mais on peut quand même agir.
mesure 1 : aucun personnel médical ne pratiquera les avortements. Cette tâche sera confiée au corps des avorteurs. Un membre des professions médicales pourra faire ce choix, mais alors il renonce à toute tâche médicale.
mesure 2 : les centres d’avortements seront situés dans des lieux séparés des hôpitaux, cliniques et maternités. Et on ne camouflera plus leur rôle sous le nom trompeur de centre d’orthogénie.
mesure 3 : l’avortement ne sera plus remboursé et pour accéder à l’avortoir il faudra préalablement visionner un film montrant la réalité d’un avortement.
mesure 4 : la politique familiale sera améliorée de façon à ce que toute mère puisse faire le choix de garder l’enfant ou de le donner à l’adoption.
Antoine Vaudey
Je vote non, parce que cette mesure est une non mesure et qu’en effet elle risque d’aboutir à ce que l’avortement soit encore d’avantage gravé dans le marbre, comme le fait remarquer très justement Jeanne Smits.
Claude
“que votre oui soit oui ,que votre non soit non” pas de débat, pas de dialogue possible: l’avortement est un MEURTRE, un point c’est tout. D’accord avec Jeanne Smits a 100% et non a cette 8eme demi-mesure!!!
PG
”Et si ça rate ?” Question que pose Jeanne SMITS.
Comment penser que des mesures favorisant la vie, et faisant diminuer le nombre annuel d’avortement pourraient ”rater” ?
Car s’il s’agit de ne modifier que les délais et de créer une information préalable sans apporter un soutien réel, matériel social, psychologique etc… à la femme souhaitant avorter, il est certain que ce sera un échec.
Or dans les propositions de la plate forme d’Audace 2012, il est prévu ce type de mesures en faveur des femmes, des familles et des mères.
Refuser le débat national préalable permettrait-il de justifier ces mesures ? Car il faut faire progresser à la fois les convictions pro vie et les réalisations concrètes qui défendent la vie, l’enfant et la famille. C’est un tout, et vouloir dissocier les principes, les PNN et les réalisations concrètes conduira à l’échec.
Laguérie Gérard
Qui disait : ” quand on veut enterrer un problème, on créé une commission ” ( ou un comité. Et plus il est ” Haut “, plus profond est l’enterrement ) ? Comité Théodule aurait dit de Gaulle qui s’y connaissait fort bien. Digression, diversion. Tout à fait d’accord avec Jeanne Smits : il est question ici d’une valeur non négociable, donc non démocratisable. Cela, il est vrai, même si ça tombe sous le sens, n’a jamais été exprimé ainsi, et c’est fort dommage. L’autorité qui a inventé cette notion de valeur non négociable aurait été mieux comprise et n’aurait pas laissé une échappatoire aux petits malins qui n’ont pas envie d’entendre ce qu’on leur dit.