Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la Vie, a écrit une tribune à Emmanuel Macron :
Le Président du groupe LREM à l’Assemblée Nationale, Monsieur Christophe Castaner, souhaite faire examiner, à nouveau, d’ici fin novembre une proposition de loi, pour étendre le délai d’une IVG de 12 à 14 semaines, supprimer la clause de conscience spécifique, ou permettre la réalisation d’IVG chirurgicales par les sage-femmes notamment.
Nous sommes consternés de voir que, malgré une situation démographique préoccupante dans notre pays, certains idéologues n’envisagent le droit des femmes qu’avec une extension de la durée légale d’autorisation de l’avortement. Force est de constater que l’avortement, alors qu’il devait rester une exception dans la loi Veil, que nous ne pouvons approuver, est devenu une méthode de contraception comme une autre. Il nous semble urgent de revoir les politiques d’accueil de la vie. Vous avez proposé de faire des 1000 premiers jours de l’enfant une priorité de l’action publique, ce dont nous nous réjouissons. Mais il est aussi important de penser à l’accueil de la vie pendant toute la période gestationnelle. Les députés de votre majorité devraient plutôt travailler pour que l’avortement ne devienne jamais une fatalité pour des raisons économiques.
Le cœur d’un bébé bat à partir de 6 semaines. De 12 à 14 semaines la taille du fœtus passe de 8,5 à 12 cm. A 14 semaines, l’avortement consiste à démembrer un corps formé et à écraser une tête déjà ossifiée. Nous connaissons, par ailleurs, les risques que l’avortement crée en matière de santé pour la femme, qu’ils soient psychologiques ou physiques. Le président du collège national des gynécologues et obstétriciens français, indique lui-même que « plus l’IVG est tardive, plus elle est dangereuse pour la femme ». Cet allongement est rejeté par l’immense majorité des professionnels. Vous avez d’ailleurs signifié votre opposition à l’extension de la durée légale de 12 à 14 semaines, dans le cadre d’un interview au magazine Elle, le 1er juillet dernier.
Nous en appelons à votre conscience, à votre humanité, à votre autorité. Nous vous prions de faire retirer ou rejeter cette proposition de loi inscrite par votre majorité pour discussion à l’Assemblée nationale fin novembre. Nous vous demandons de mettre en œuvre une politique de prévention de l’avortement, en ligne avec les conventions internationales que la France a signées.
Nous sommes à votre disposition pour vous rencontrer et vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’expression de notre haute considération.