Le sociologue Philippe d’Iribarne, auteur d’un ouvrage critiquant le concept d’islamophobie, analyse dans le Figarovox l’autocensure des Français sur l’islam. Extrait :
[…] La gauche s’affirme passionnément attachée à la liberté et à l’égalité. Or, les pays musulmans témoignent jour après jour du fait que l’islam fait mauvais ménage avec l’une et l’autre. La liberté de conscience y est malmenée : aucun ne reconnaît le droit pour un musulman de se convertir à une autre religion. Aucun n’accepte pleinement dans la loi l’égalité entre hommes et femmes. Même la Tunisie, en pointe dans ce domaine au sein du monde musulman, jusqu’à autoriser depuis peu une musulmane à épouser un non-musulman, n’a pas osé à ce jour (quoique ce projet ne soit pas abandonné) mettre un terme aux inégalités en matière d’héritage. Cela serait une transgression majeure tant le Coran est explicite en la matière : «Voici ce qu’Allah vous enjoint au sujet de vos enfants: au fils, une part équivalente à celle de deux filles.» (Coran, IV, 11).
On pourrait donc s’attendre à ce que la gauche dénonce massivement cette hostilité aux valeurs de la République. C’est bien ce que fait une partie d’entre elle, que l’on peut qualifier de républicaine. Mais la majorité d’une gauche dite antiraciste dénonce plutôt ceux qui jettent sur le monde musulman un regard empreint de réalisme. C’est que toute une conception de ce que c’est qu’être de gauche, d’avoir une identité de gauche, est à l’œuvre.
[…] Les musulmans qui sombrent dans le terrorisme ont des problèmes psychiatriques ou sont victimes de sociétés qui les rejettent. Alors que la colonisation française du Maghreb est déclarée «crime contre l’humanité», la colonisation musulmane de l’Espagne est présentée comme éminemment civilisatrice, facteur de culture et de paix. Une option minimale permet de reconnaître l’existence d’aspects sombres de l’islam, tel le fait de réserver aux femmes un statut inférieur, mais à condition de déclarer que toutes les religions font de même.
Et puis, comme la meilleure défense est l’attaque, ce sont ceux qui prêtent attention aux aspects problématiques de l’islam qui sont dénoncés, déclarés islamophobes, accusés d’être aveuglés par une hostilité viscérale envers l’islam en soi et les musulmans en tant que tels. Là encore, le discours ne veut rien connaître des faits.
Une observation attentive montre que ce que les sociétés occidentales rejettent massivement n’est nullement l’islam comme foi mais un ordre social islamique, ennemi de leurs valeurs cardinales de liberté et d’égalité. Loin d’être hostiles de manière indiscriminée aux musulmans, elles réservent un bon accueil à ceux qui cherchent à s’y intégrer. Mais, dans une vision de gauche, le simple fait de scruter sans a priori la réalité du monde musulman fait scandale, car cela risque de conduire à «stigmatiser» un groupe particulier de citoyens.
Face à cette construction idéologique, la droite s’unirait-elle pour construire un discours de vérité? Il n’en est rien. Certes, opérer des distinctions entre les citoyens ne la choque pas. Sa vision de l’égalité reste largement celle d’Aristote: traiter de manière égale ce qui est semblable et de manière inégale ce qui diffère. Prêter attention aux spécificités du monde de l’islam s’impose donc. Mais elle est engluée elle aussi dans des imaginaires qui diffèrent, pour reprendre la distinction classique de René Rémond, entre les trois droites.
Pour la droite légitimiste, attachée à l’héritage de la France de toujours, l’islam est un corps étranger, à considérer en bloc ; les musulmans doivent s’assimiler jusqu’à respecter scrupuleusement les us et coutumes de leur nouvelle patrie et l’idéal serait qu’ils disparaissent en changeant de religion. La droite bonapartiste croit à la toute-puissance de l’État et considère qu’il va de soi que si celui-ci se montre suffisamment ferme, les musulmans se comporteront en bons citoyens tout en pratiquant dans le privé une religion qui a, en soi, trop peu d’importance pour mériter qu’on s’y intéresse. Pour la droite orléaniste, les musulmans forment une collection d’individus indépendants dont chacun a le droit d’agir à sa guise, et il n’y a pas lieu de prêter attention à l’emprise collective d’un islam social et politique.
La confusion qui en résulte sur la question de l’islam est d’autant plus grande que des visions très diverses peuvent coexister au sein d’une même famille politique, surtout quand ses racines sont «en même temps» à droite et à gauche. Cette confusion s’ajoute à d’autres facteurs qui rendent difficile d’aborder avec quelque objectivité ce qui touche à l’islam. Toutes sensibilités politiques confondues, les pouvoirs publics veulent éviter, en prêtant le flanc à l’accusation de «maltraiter l’islam», de mettre en danger leurs relations avec les pays du Golfe. […]
Meltoisan
Il est interdit de manifester sur la voie publique sans autorisation préalable et exceptionnelle et de bloquer, d’entraver des voies de circulation…
Enfin, interdit mais pas pour tous…
DUPORT
Encore un lobotomisé qui malgré l’évidence, malgré la création de l’UMPS, malgré toutes les trahisons en paroles et en actes, voit encore de “la droite” là ou il n’y en a pas !
“droite bonapartiste”, “droite orléaniste”, droite ceci et droite cela pour désigner les mêmes éternels gauchistes ralliés à Macron officiellement ou officieusement.
Sociologue ! Et moi je suis Napoléon Bonaparte !
philippe paternot
la droite? quelle droite? islamocompatible jusqu’à l’égorgement final ou la soumission totale
Thibault Doidy de Kerguelen
L’aveuglement des zélites quant à l’islam n’a rien de nouveau en soi. Ils sont “cryptomusulmans” comme hier ils étaient cryptocommunistes. Ces ont les mêmes qui hier nous disaient que les pays communistes ne l’étaient pas “vraiment” qui nous disent aujourd’hui que les pays musulmans ne le sont pas “vraiment”… Mais nous, chrétiens connaissons l’enseignement de NSJC qui, à travers les saints évangiles nous a enseigné : “Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits.…” Matthieu 7:16
De même qu’hier il convenait de juger le communisme non à ce qu’il prônait mais à ce qu’il construisait partout où il était au pouvoir, il convient aujourd’hui de juger l’islam aux fruits qu’il produit partout où il est dominant…
Meltoisan
Attention à la figue de barbarie dont certaines sont délicieuses mais couvertes de minuscules épines agressives (expérience tunisienne). Elles poussent sur un cactus épineux. Importées d’Amérique, elles ne devaient pas exister au Moyen-Orient à l’époque du Christ. Et puis, ce ne sont pas vraiment des figues…
J’écris ça, simplement pour illustrer le propos