Alors que les forces de la Coalition internationale s'attaque à l'Ouest de la ville de Mossoul, Frédéric Pichon note dans Le Figaro que le discours humanitaire en vigueur pour Alep se fait plus discret en Irak :
"[…] La dissimulation des centres opérationnels ou de commandement dans le tissu urbain ne peut que donner les «dommages collatéraux» inévitables à ce type d'opération, mais qui sont devenus le principal problème des guerres modernes à l'heure de la société de l'information. Ajoutons que l'usage massif et très poussé de la communication informationnelle, à base d'intoxication ou d'images chocs, est une partition dont sait jouer à merveille l'organisation terroriste.
Mais bizarrement, personne n'a l'air de s'étonner ni de s'émouvoir que les frappes de la Coalition (essentiellement américaines) aient pu viser un hôpital dans la partie ouest de Mossoul le 18 février dernier: les djihadistes font état d'un bilan de 18 morts, principalement femmes et des enfants tandis que le Pentagone (et les médias occidentaux) parlent d'une «cible militaire importante», cet hôpital étant camouflé en centre de commandement. La dépêche Reuters précise même: «Les djihadistes se sont retranchés parmi les civils dans la partie occidentale de la ville, stockant des armes dans des hôpitaux, des écoles, des mosquées et des églises pour se protéger». Jamais personne n'avait osé admettre cela quand il s'est agi de la reprise des quartiers Est d'Alep en décembre dernier, où la même stratégie était pourtant à l'oeuvre.