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France : Société

A propos des suicides chez France Telecom

Le Conservateur a un autre point de vue que celui qu'on entend dans les médias :

"Désolé, mais je n'y crois pas … France Télécom serait donc pire qu'un camp de travail stalinien dont on ne pourrait s'échapper ? Les employés, tous compétents, y seraient persécutés jusqu'à la mort par des sous-chefs, incompétents et très laids ? Et le même schéma déjà fort improbable se répéterait d'un bout à l'autre de la France, et uniquement chez FT ?"

La suite.

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20 commentaires

  1. Le taux de suicide des nombreux employés de France Télécom est inférieur au taux de suicide dans la population française.

  2. L’article du figaro indique un taux moyen de 1,6 pour 100 000. Selon Wikipédia, c’est 10 fois plus : 16 pour 100 000.

  3. …un taux NATIONAL moyen, pardon.

  4. Je bosse chez FT et ce n’est ni plus ni moins qu’une psychose collective.
    Pour abonder dans le sens de Philippe Edmond, j’ai fait le calcul:
    23 suicides à FT en 19 mois (depuis février 2008), pour 106000 salariés (effectifs français uniquement), cela nous fait 23/106×12/19 = 0,14 suicides pour mille par an.
    Or la moyenne nationale est à 0,17 pour mille par an (selon l’INSERM).
    Il faut donc croire qu’on est mieux lotis à FT que la moyenne…

  5. tout à fait d’accord avec le post précédent
    ainsi qu’avec l’analyse du Conservateur
    il y a
    -exploitation médiatique de ces suicides (une forme de grippe aviaire ou porcine mentale)
    – un non-dit sur le reste de la population

  6. Après un rapide coup d’oeil sur Doctissimo :
    “En 30 ans, le taux de suicide a fortement augmenté : il est passé de 1,73 à 2,13 pour 10 000 habitants.”
    Avant de tomber dans un clivage gauche/droite ou privé/public la question de fond est pourquoi le taux de suicides en France a t-il autant augmenté ses dernières années ?
    Ou encore, pourquoi la France est-elle le plus grand consommateur au monde d’anti-dépresseurs ?
    Si ce type d’incidents chez FT nous permettait de constater les nombreuses réalités qui s’imposent.

  7. Appréciable conclusion du ”Conservateur” :
    “Tiens, j’allais oublier. Quand un petit patron se fait sauter la cervelle parce que le Fisc l’a ruiné et détruit son ménage, BFM TV et France 3 ne se déplacent pas …”
    Idem pour les agriculteurs qui se suicident ruinés par le Crédit Agricole et les changements de politique de subventions européennes, les patrons pécheurs il y a peu, etc…….
    Quand on apprend qu’une employée de FT a tenté de se suicider parce qu’en fin de stage, elle a appris que son poste serait mobile, on croit rêver…..

  8. Hé ho les libéraux,
    On se calme un peu!
    Je ne connais pas ou peu le ou les problèmes spécifiques à France Télécom, mais le suicide dans l’entreprise je connais!
    Je viens de sortir d’une entreprise anglaise ou en quatorze mois, j’ai appris quatre suicides de cadres moyens et d’employés!
    En plus de trente ans de métiers et de nombreuses entreprises, je n’avais jamais connu ça.
    Les conditions de travail, la pression et surtout le mépris affiché par les directions nationales et régionales, n’y étaient pas étranger!
    La réalité, c’est que plus une entreprise est grosse, moins les cadres intermédiaires prennent leur responsabilité et plus ils mettent la pression sur les employés !
    La réalité c’est que beaucoup de services ne sont plus dirigés, car personne ne veut assumer ses responsabilités !
    La réalité c’est que les cadres moyens, très moyens, non soutenus par les dirigeants, essaient de s’en sortir par la démagogie et le laissez aller.
    La réalité, c’est que quand une personne motivée et honnête essaie de faire bouger les choses, elle est virée très rapidement : le mot d’ordre, c’est : « pas de vagues » !
    Pour les employés qui voient ça, c’est terrible : ils savent que pour eux il n’y a aucun espoir que ça change. Enlevez l’espoir à n’importe qui, et c’est le suicide assuré à court terme !
    Pour ce qui est de France Télécom, je connais juste une personne qui y travaille. On peut dire de cette personne, qu’elle est catholique convertie, pratiquante, traditionaliste, très croyante !
    Dans son service elle reste la seule fonctionnaire (non syndiquée), et on lui a fait comprendre que cela ne devait pas durer. Elle subit des pressions très dures et en permanence, toutes les corvées sont pour elle. Sans sa Foi, sans sa conversion, on peut penser qu’à ce jour, elle serait sans doute suicidée !
    Alors les libéraux, de la pseudo droite friquée, laissez moi vous dire que prétendre combattre la gôôôche, c’est bien mais affirmer de telles âneries, c’est particulièrement stupide.
    Etre conservateur, ne se résume pas aux trois premières lettres du mot !
    P.S. Vous savez tous, que je ne suis pas socialiste n’est-ce-pas? ;=)

  9. @ HB
    Tout ceci est terrible, mais les médias mentent en ne parlant que des suicides dans des grandes entreprises privées.
    Ce que vous dites montre aussi que les grandes organisations cultivant l’irresponsabilité peuvent favoriser ces drames.
    Le suicide de notre proviser audjoint a été favorisés par les méthodes brutales de gestion du personnel dans l’Education Nationale.

  10. Certains commentaires sur le site du conservateur notamment d’un psychiatre sont très intéressants pour nuancer ce constat. Pourquoi une augmentation globale du suicide dans les pays occidentaux ? La question est de fond.
    A signaler un excellent numéro du Choc du Mois qui fait le point sur les syndicats incidemment à propos d’une synthèse sur les révoltes populaires. D’où il ressort que le peuple français (grâce à une modernité qui s’impose comme une évidence ) a perdu toute capacité à évaluer le contexte social et politique (au sens large) qui l’entoure : et si “conservateur” rimait avec conformisme ?

  11. Créer une ambiance travailleuse, où chacun va faire de la belle ouvrage et donner le meilleur de soi, où chacun reste à sa place et ne cherche pas à devenir le vizir du vizir par tous les moyens, où le “chef” est une personne travailleuse, droite et juste, là aussi chargée de conduire les âmes.
    Ah!le mot est lâché. Conduire les âmes!
    Gare à celui qui, patron ou chef, quelque soit la taille ou la culture de l’entreprise qu’il sert, se fera démolir littéralement pour avoir “conduit” les personnes sous sa responsabilité.
    Parce que le management est un outil au service d’une idéologie qui, elle aussi, ne sert pas l’homme, mais la machine.
    Et FT n’échappe naturellement pas à cette mode des managements révolutionnaires, de transversalité en mobilité, de nomadisme en mutations…
    Les pressions sur les salariés et sur le “patron” est immense dans et hors l’entreprise. …
    Et cette terrrrrible absence de sens qui finit tôt où tard par frapper les esprits.
    Le relai spirituel est trop rare dans la vie professionelle, voilà pourquoi sans doute, des gens osent cette folie de se donner la mort.
    RIP

  12. La pression sur les salariés et les patrons est immense.
    Désolé de n’avoir pas relu le texte coupé à temps.
    Ethos

  13. Le Conservateur illustre à merveille l’attitude de certains qui croient exprimer la vérité en prenant simplement le contrepied de ce qu’ils entendent sans avoir d’éléments objectifs pour juger. Connaissant personnellement 3 cadres de France Telecom harcelés et poussés à la démission, je puis assurer que ce qu’on lit dans la presse est en-deça de la réalité. Et ces 3 cadres ne sont pas des vieux fonctionnaires dépassés, ce sont des quadras diplômés d’écoles commerciales ayant un parcours brillant. En fait France Telecom cumule les pires méthodes du capitalisme libéral et les pratiques du bureaucratisme d’Etat.

  14. Merci à HB pour ses précisions intéressantes.

  15. Philippe Edmond et HB, vous êtes finalement sur la même longueur d’onde.
    Je n’ai pas la télé et ne sais dans quel sens abondent les gros médias mais il est clair que ce soit dans le privé ou dans le public certaines pressions deviennent insupportables.
    Pour faire court, le privé subit bcp de logiques de concurrence, d’impositions, d’irresponsabilités…
    Le public, cas perso dans l’Education Nationale, subit des pressions idéologiques. Mais c’est sûr que certains services du public sont bien à l’abri de ces pressions. Surtout ceux qui brassent la paperasse bureaucratique.
    La remarque de Denis Sureau est ainsi très concrète et éclairante. (Il va surement se faire reprendre sur le terme “capitalisme libéral” mais si on ne joue pas sur les mots, il a raison.)

  16. Le problème est plus profond : l’incompétence des managers.
    C’est à croire que plus une personne est incompétente à diriger des personnes et/ou un service, plus elle a de chance d’être choisie pour le faire.
    Dans mon entreprise privée, c’est exactement cela : jamais de réunion, pas de communication, missions données la veille pour le lendemain sans se préoccuper des compétences ni des déplacements (jusqu’à 3h de trajet aller, idem au retour) …
    Pas de prise en compte des compétences des personnes pour leur donner des tâches à leur mesure …
    Aucune connaissance des mécanismes humains (comme la différence homme/femme).
    Des promesses en l’air, voir des promesses de soutient face à l’adversité (soit des clients soit interne) mais aucun soutient en réalité …
    Aucun plan d’évolution de carrière …
    Des objectifs à atteindre sans en avoir les moyens (ex: réaliser un certain nombre de jours vendus aux clients mais aucun contrôle sur les ventes, donc si le nombre fixé n’est pas vendu par les commerciaux, il est irréalisable !)
    Des mécanismes de formations inutiles : les certifications professionnelles sanctionnent le bachotage et bourrage de crâne au lieu de sanctionner les compétences réelles. Or il y des pressions sur l’obtention de ces certifications (avec des formations en anglais).
    Il y a effectivement un énorme problème : il n’y a plus de gestion du personnel mais un service ressources humaines, à coté des ressources matérielles, avec un marché de l’emploi comme il y a un marché pour faire ses courses alimentaires ou comme il y a des contrats appelés marchés publiques par exemple.
    On peut très facilement relever toute la déshumanisation de la gestion des personnes dans les sociétés.
    Mais le publique n’est pas en reste.
    Regardez les hopitaux : les chefs sont le plus souvent choisis en fonction de leur ancienneté mais surtout pas en fonction des compétences humaines. De ce fait des personnes sont promues “chef”, avec une formation à l’appuie, mais son incapable de diriger des personnes et ne savent que créer une mauvaise ambiance ou au mieux une animosité collective contre elles-mêmes (ce qui soude l’équipe).
    Enfin, la réalité sur les Comités d’Entreprise (CE) et les Délégués du Personnel (DP), c’est que la loi ne lors donne aucun pouvoir contrairement à ce que dit Le Conservateur.
    Ils ont un rôle consultatif et sont le plus souvent muselés.
    Ainsi les DP ne peuvent remonter que des questions nominatives, donc laissant la porte ouverte au retour de bâton.
    Dans les négociations sociales, la loi prévoit que si aucun accord n’est trouvé, c’est le patron qui décide (souvenez-vous du Lundi de Pentecôtes !)
    Comment voulez-vous faire entendre la voix des employés dans une telle usine à gaz ?
    Il est impossible de se retourner contre son chef.
    C’est d’ailleurs ce qu’a expliqué le patron de Auchan, repris sur ce site : si les employés ont une épargne équivalente à 1 ou 2 ans de salaire, alors ils peuvent se retourner contre leur chef et supporter un licenciement.
    Dans la fonction publique et certaines entreprises aux conditions similaires (URSAF, …), les gens sont déboulonnables. S’ils ne font pas leur travail, personne ne peut les virer, sauf faute d’une gravité particulière.
    Si la personne en question est un chef ou un manager (question de sémantique), il est impossible à ses subalternes d’évoluer ni de travailler dans de bonnes conditions sinon de pouvoir changer de service (mais il faut l’accord du N+1, j’en ai eu un dans le privé qui m’a fait attendre 1 an pendant que l’entreprise fermait le poste convoité).
    Dans la société hyperproductiviste qu’est la nôtre, l’employé n’est qu’une ressource comme une autre, comme n’importe quel matériel. C’est de la viande.
    D’ailleurs, on retrouve là les mêmes idéologies qui sous-tendent la culture de mort, l’humanité d’un embryon, la notion “contractuelle” du lien parent-enfant appelé “projet parental” ou “faux-parents” (pour reprendre la sémantique du SB), la fausse notion de qualité de vie (au lieu d’environnement de vie) conduisant à l’euthanasie, …
    C’est un hypermatérialisme certainement digne du pire marxisme / communisme mais que l’on nomme capitalisme.
    Le livre de Marx ne s’appelait-il pas “Le Capital” ?

  17. Il y a un réel malaise de dégradation des conditions de travail à France Télécom comme le montre l’augmentation de l’absentéisme (un mois par an en moyenne pour les salariés du groupe) , ou de nombres de visites à la médecine du travail pour cause de conditions de travail.
    Seulement ces chiffres ne sont pas spectaculaires et pour frapper les médias , les syndicats ont choisi de communiquer sur le nombre de suicides , qui somme toute n’est pas vraiment éloigné de la moyenne nationale.De plus , il y a pas mal de professions où le taux de suicide est plus important comme cela a été plus haut.
    Vrai problème mais l’indicateur choisi ( suicides) n’est pas fiable et est facilement réfutable

  18. @ Sureau
    Le modèle français combine en effet la dureté concurrentielle des sociétés complexes et libres (et non capitalistes libérales, comme le disent les altermondialistes et autres socialisants) avec la rigidité hérité du modèle étatique administratif (FT en est un exemple emblématique, et les syndicats ne remettent d’ailleurs pas en cause cet héritage étatique).
    Les jeunes gens aujourd’hui rêvent souvent de carrières internationales pour échapper au système français et ”voir ailleurs”. Et le moyen qui semble plus facile : intégrer une école de commerce ou de management, car le modèle social absolu n’est plus l’intellectuel, l’enseignant, le chef d’entreprise indépendant, mais le manager, l’efficient, le proactif et autres expressions tendant à faire croire que seule la performance fait sens et que le déracinement est un plus.
    Et dès leur formation, ils acceptent ou subissent des théories, des jeux de rôles, des cas pratiques, etc….. dans lesquels la moralité et l’éthique ne sont le plus souvent mis en avant que pour communiquer et faire de l’image, mais jamais pour considérer le facteur humain autrement qu’en terme de production matérielle.
    Aussi, après la mise en pratique de ces méthodes, particulièrement dans le cadre français, où le marché du travail est figé et la mobilité professionnelle très difficile, ce sont maintenant les cadres quadras, voire même plus jeunes, qui en font les frais, alors qu’auparavant on trouvait normal que ce soient les cadres quinquas.
    La recherche du zéro conflit conduit souvent à la recherche première de l’impossibilité d’exprimer une opinion qui ne soit pas descendante du sommet. Il existe dans certaines entreprises une forme de religiosité collective entretenue et convenue, dont le matérialisme managérial le plus niais choquerait certainement bien les dirigeants des mêmes entreprises : le luxe tapageur de certains sièges sociaux exprime d’ailleurs bien cette sacralisation de l’entreprise au détriment des hommes.
    Mais est-ce le capitalisme libéral,comme le disent Besancenot et Sarkozy réunis, et vous-même par une facilité intellectuelle que je ne comprends pas, ou tout simplement le matérialisme : le capitalisme pas plus que le machinisme, ou l’informatique, ne sont à l’origine de la désacralisation des sociétés et la perte des repères qui fixent la valeur des êtres humains, familles, enfants, citoyens, foetus, et par conséquents travailleurs et salariés….

  19. Ce que dénonce Sureau existe bel et bien. C’est un fait : il y a des gens malhonnêtes, menteurs, incompétents. A tous les niveaux si j’ose dire. Mais le flic ou le représentant syndical que certains rêvent de placer derrière chaque cadre seront ils honnêtes et compétents ? Rien n’est moins sûr. Si je vois bien le problème, je ne vois aucune solution.

  20. Pascal G dit :
    “La recherche du zéro conflit conduit souvent à la recherche première de l’impossibilité d’exprimer une opinion qui ne soit pas descendante du sommet.”
    Je suis entièrement d’accord avec cette analyse, ou plutôt ce constat !
    Les gens manquent profondément de courage, de fermeté dans leurs opinions et sont incapables de protester !
    De fait, les rares qui le font sont marginaliser et/ou mis au placard.
    Personne ne les soutient alors que tous pourraient profiter de ces revendications.
    Mais cela ne se limite pas au monde professionnel : regardons également dans l’Eglise en France. Combien de prêtres, “orthodoxes”, n’osent pas enseigner la doctrine Catholique pour éviter de faire des vagues ni célébrer la Liturgie dignement ? (souvenons-nous du cas de ce prêtre qui fut obligé de chercher un recours à Rome contre son Evêque)
    Regardons dans notre assiette : il y a 1 an, on pouvait acheter des fruits pour moins de 2€ le kilo. Aujourd’hui, c’est mission impossible.

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