C'est LE point sur lequel se déchirent opposants et défenseurs du programme gouvernemental de rééducation actuellement expérimenté dans 10 académies. Un décryptage clair du philosophe Thibaud Collin, qui commence par distinguer les trois sens pris successivement par le terme "genre". Extraits :
- Le sens psychiatrique :
"La distinction entre sex et gender est faite par des psychiatres californiens à partir des années 1950 pour rendre compte d'un décalage chez certains patients soit entre différents niveaux de sexuation, [hermaphrodisme], soit entre le donné biologique et le vécu psychique, [transsexualisme]. (…) En voulant penser la pathologie, la psychiatrie introduit donc une différence conceptuelle ne correspondant pas au vécu du plus grand nombre."
- Le sens féministe :
"Cette distinction conceptuelle va être utilisée à partir des années 70 dans la sociologie féministe pour critiquer la répartition des rôles sociaux attribués aux hommes et aux femmes. Dans cette perspective de lutte pour de nouveaux droits, gender désigne ce par quoi un homme et une femme sont comme prédeterminés par les usages sociaux à effectuer telle ou telle tâche ou métier en fonction de leur corps sexué."
- Le sens homosexualiste :
"La troisième étape de cette mutation du terme gender est le fruit d'une critique interne du féminisme, notamment par des penseurs gays et lesbiens, la plus connue étant Judith Butler. L'ennemi n'est plus ici le sexisme mais bien l'hétérosexisme. Le sexisme continuait à présupposer qu'il y avait une différence entre les hommes et les femmes. Or Butler considère que cette différence est construite par la société pour légitimer une sexualité normative. Il s'agit donc pour elle de «défaire le genre», c'est-à-dire de manifester pleinement le caractère fictif de l'identité sexuelle."
Et l'ABCD de l'égalité dans tout ça ?
- Lutte contre les stéréotypes
"Son point d'ancrage est clairement la lutte contre le sexisme. Son présupposé est que les différences homme-femme ne doivent plus être que le fruit des libertés individuelles. Il s'agit donc de reconditionner les enfants pour que tout traitement social différencié soit neutralisé. Cela implique qu'il y ait donc des conditionnements sociaux positifs et d'autres négatifs. Quel est le critère les distinguant? La liberté individuelle, seule réalité apparaissant dès lors comme «naturelle». Mais cette liberté devient alors synonyme du refus de toute médiation culturelle accusée d'inculquer toute sorte de stéréotypes, c'est une liberté de suivre ses désirs et pulsions immédiats. L'horizon de cette «éducation» est donc de supprimer toute éducation digne de ce nom."
- Théorie du genre
"Est-ce à dire que l'ABCD de l'égalité n'ait aucun lien avec le troisième moment de notre itinéraire ? Pour être moins visible, il est bien en filigrane. Ce parcours contient en effet un volet de sensibilisation aux discriminations sexuelles. Pour rééduquer le regard et le rendre tolérant, il est nécessaire de casser les stéréotypes notamment en privilégiant des ouvrages réécrivant de manière parodique les contes traditionnels. Il s'agit donc de traduire sur le terrain pédagogique la légalisation de l'homosexualité. Une telle légalisation interdit de facto tout discours cherchant à aider l'enfant à discerner le sens de son corps sexué en le saisissant comme capable de transmettre la vie en s'unissant à une personne du sexe opposé. D'où la survalorisation du plaisir dans la présentation scolaire de la sexualité humaine."
A.F
Dixit: “En voulant penser la pathologie, la psychiatrie introduit donc une différence conceptuelle ne correspondant pas au vécu du plus grand nombre.”
***
lumineux.
[En clair : “pour décrire une pathologie, la psychiatrie a différencié sexe et genre, concept qui ne s’applique pas au plus grand nombre.”
La formulation paraît compliquée, mais elle fait ressortir en creux qu’un concept destiné à décrire une pathologie de quelques-uns contraire à la norme, est détourné aujourd’hui pour créer une nouvelle norme imposée à tous, dans le but de nier qu’il s’agit d’une pathologie. Une inversion.
L.T.]
estebe
merci de cette belle étude.
ils deviennent de plus en plus tarés de vouloir imposer cela aux enfants.
tiber
Alors que notre nation périclite; notre culture n’existe plus (l’americain devient avec la loi Fioraso la langue de l’enseignement), notre armée tiendra bientot dans le stade de France, notre industrie craque.
Et bien pendant ce temps, “On” nous force à discuter du sexe de nos anges, nos enfants…..
C.B.
Et si ces braves gens voulaient bien se rendre compte que l’Église a, depuis des siècles, ouvert la voie de l’égale dignité entre femme et homme. Misogyne, l’Église? à d’autres!
D’une obscure jeune fille de Galilée elle fait une sainte et la Reine des puissances célestes.
D’une Italienne illettrée née dans une famille nombreuse (fratrie de 25!), mais femme de caractère donnant des ordres à des chefs d’état au point d’en amener un à changer de capitale, elle fait une sainte et un docteur de l’Église.
D’une petite paysanne lorraine, devenue chef de guerre, elle fait une sainte et la patronne secondaire de la France.
Qu’on laisse à chaque individu son génie propre sans le formater d’aucune manière, mais en lui donnant des modèles variés (les vies des Saints, quelle bibliothèque passionnante)! Au fait, madame le ministre des droits de la femme: à quand la possibilité pour une femme d’être CRS ou légionnaire? Ce n’est pas encore fait? Qu’attendez-vous!
Il est cocasse de voir des auteurs de livres pour enfants se focaliser sur l’importance qu’un garçon puisse porte une jupe ou une robe, alors qu’on a contraint la quasi-totalité des jeunes filles et des femmes à revêtir un uniforme unisexe dont la pièce maîtresse est le pantalon bleu de vacher.
Gisèle
Le coup de griffe de l’ONU après la Manif Pour Tous
http://www.leparisien.fr/societe/l-onu-demande-au-vatican-de-deferer-tous-les-religieux-pedophiles-05-02-2014-3562701.php
Fallait s’y attendre !
ON NE LÂCHERA RIEN !
Jean Theis
Franchement on en a ras la terrine de ne parler que de sexe ceci ou sexe cela.
Le gouvernement ne pourrait-il pas changer de scie ?
Gisèle
Mais Jean , vous savez bien que seriner un mot plusieurs fois aux oreilles humaines , le scelle pour toujours dans son cerveau au point qu’il ne pense qu’à ça !
saintplaix
“Son présupposé est que les différences homme-femme ne doivent plus être que le fruit des libertés individuelles. Il s’agit donc de reconditionner les enfants pour que tout traitement social différencié soit neutralisé.”
Au moins c’est clair!
certains en ont déjà tiré des conclusions:
http://vudefrance.fr/articles/theorie-du-genre-une-deviance-orchestree-2
creoff
Le plus étonnant dans cette affaire du “genre” c’est l’embarras des associations féministes. Aucune voix ne crie son soutien plein et entier, aucune voix ne hurle à la perte du droit d’être femme et différente!
Prenons le site de la marche mondiale des femmes: curieusement les pages correspondant aux principales revendications suivantes ont disparu:
– Document d’information sur les droits des lesbiennes
-Soutien aux Revendications V-10 et V-11 concernant l’Orientation sexuelle
Quant au collectif national pour le droit des femmes, elle propose une pétition contre la gestation pour autrui “Féministes pour l’égalité et contre la Gestation pour Autrui”http://collectifdroitsdesfemmes.org/spip.php?article377
Elles avancent donc dans le désordre, largement investies par la mouvance lesbiennes, qui tend à faire des revendications lesbiennes le fer de lance de la fin des discriminations et violences faites aux femmes.
Dans la triste réalité, toutes ces associations étant subventionnées par le Ministère “du droit des femmes” sont complètement muselées ou détournées.
Avons nous assez bien regardé ce dernier article dit “nouveau” de la loi sur “l’égalité réelle entre les femmes et les hommes”
“10° (nouveau) Des actions visant à porter à la connaissance du public les recherches françaises et internationales sur la construction sociale des rôles sexués.”
Si encore ces recherches avaient quelque chose de scientifique, on saluerait…Retour aux théories du genre et à leurs auteurs contestés…
Pour ma part, je crains hélas que cette fameuse égalité , imposant aux femmes le standard masculin, ne soit un piège fatal pour les femmes, et l’investissement des hommes dans les métiers “féminins” moins exigeant physiquement, une source de chômage supplémentaire…
Nier les différences c’est aussi nier le droit à la différence… Penser que nos jeunes enfants seront plus heureux s’ils sont en phase avec la ligne AZUR c’est généraliser à tous le problème de quelques uns, et perturber les autres.
Je n’ai pas noté que la société Suédoise asexuée fasse des femmes heureuses et des hommes épanouis sexuellement, si j’en juge par les murs de revues pornos qui prolifèrent dans les rues.