Le délégué des Nations unies sur le problème du sida, Stephen Lewis, s’en est pris aux Etats-Unis qui favorisent, avec succès, l’abstinence en Ouganda. Or, ce pays a justement le plus faible taux d’infection d’Afrique, contrairement au Botswana, qui a le plus mauvais taux du monde et où l’usage du préservatif est abondamment favorisé…
Contrairement aux pays voisins, l’Ouganda a réussi à faire reculer l’épidémie du sida ces quinze dernières années, grâce à des campagnes d’information nationales. Depuis le second mandat de George Bush, les Américains (dans le cadre du PEPFAR) ont changé leur politique à l’égard du sida et ne financent plus les ONG prônant l’utilisation du préservatif. Il s’avère que l’Ouganda souffre, selon Mister Lewis, d’une pénurie de préservatifs.
La première dame de l’Ouganda, Janet Museveni, a encouragé l’année dernière les jeunes à l’abstinence. Parlant lors d’une conférence à Kampala, elle a dit plus de 2000 jeunes, "vous n’avez pas besoin de sexe à votre âge. Attendez jusqu’à ce que vous soyez mariés. Vous pouvez choisir de combattre le SIDA en disant non et de pouvoir rester vivant." Dans ce combat, l’Eglise n’est plus seule.
Refusant la réalité des faits (au début des années 90, le sida touchait près de 20 % de la population ougandaise, aujourd’hui, son taux est de 5 %) et s’accrochant au dogme du sacro-saint préservatif tout-puissant devenu une véritable idole, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a suspendu ses versements à l’Ouganda.