Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a déclaré que le Saint-Siège était prêt à conclure un accord avec Pékin au sujet de la nomination des évêques en Chine continentale.
Selon Eglises d'Asie, les négociations auraient abouti à l’accord suivant : pour chaque siège épiscopal vacant, l’Administration d’Etat des Affaires religieuses – l’administration qui chapeaute les organisations religieuses en Chine – remettrait à Rome une liste de trois noms (au départ Pékin souhaitait une liste réduite à deux noms seulement), à charge pour le pape d’en accepter un ou de les récuser tous les trois ; en cas d’acceptation, le candidat à l’épiscopat serait nommé par le Saint-Père, la nomination étant reconnue par les autorités chinoises, avant la cérémonie d’ordination proprement dite.
Selon Joseph Cheng Yu-shek, catholique et professeur de sciences politiques à la City University of Hong Kong, Pékinn’est pas prêt à abandonner le contrôle qu’il exerce sur la nomination des évêques.
« D’un côté, vous pouvez simplement considérer que les dirigeants chinois ne sont prêts à aucune concession. D’un autre côté, c’est là une tactique de négociation typique de la Chine : elle pose le cadre, c’est elle qui impose ses principes, à charge pour l’autre partie d’accepter de discuter dans le cadre ainsi posé. De ce point de vue, Pékin serait prêt à aller au-delà d’un simple refus opposé aux demandes de Rome. »
Les questions qui se posent sont nombreuses : quid des évêques emprisonnés ou empêchés d’exercer leur ministère ? Quelle situation pour les évêques de la partie « clandestine » de l’Eglise ? Quel avenir pour les évêques ordonnés de manière illégitime ou qui sont excommuniés ? De quel(s) moyen(s) disposera le Saint-Siège pour se renseigner sur le profil des candidats à l’épiscopat qui lui seront présentés par la Chine ?
Le 11 mars, le cardinal Zen Ze-kiun, évêque émérite de Hongkong, a déclaré :
« Pékin ne veut pas le dialogue. Leurs négociateurs mettent un document sur la table pour qu’il soit signé et, de notre côté, nous n’avons pas la capacité ou la force d’apporter des propositions différentes. Voulons-nous sacrifier la nomination et la consécration des évêques sur l’autel d’un dialogue creux ? »