Est-ce une légalisation du crime ? La mère indique :
"C’est une reconnaissance des souffrances et de ce qui a provoqué mon geste. J’espérais cet acquittement mais je ne m’y attendais pas […] Je ne regrette pas mon geste mais ma fille me manque".
Après ce jugement, combien vont pouvoir assassiner leur enfant handicapé en toute impunité ?
Xtophe
Il y a vraiment de quoi être scandalisé. Mais :
– A partir du moment où on compte chaque année 1 avortement pour 4 naissances…
– A partir du moment où on souhaite la légalisation de l’euthanasie pour les vieillards, les malades et les handicapés (c’est-à-dire les êtres les plus faibles)…
– A partir du moment où on divorce à tour de bras en ignorant le traumatisme qu’une telle séparation engendre auprès des enfants…
… On se dit que le comportement de cette femme est la suite logique de toute une série de déviances. Et nous ne sommes pas encore arrivés au bout de l’horreur !
– D’ici à ce qu’on nous dise que tel père de famille entretenait des relations incestueuses avec ses enfants par amour pour eux…
– D’ici à ce qu’on nous dise que tel enfant a fait passé mémé de vie à trépas parce qu’elle lui faisait trop de peine (avec son limbago, ses rhumatismes et sa surdité)…
– D’ici à ce qu’on nous dise que tels parents ont vendu leurs enfants aux enchères pour leur unique bonheur…
Il y a de quoi désespérer de la race humaine !
Franchement, entre les mères de famille qui avortent, les médecins qui tuent les patients qu’ils sont infoutus de soigner, les mères de famille qui étranglent leur bébé et le placent au congélateur, les scientifiques qui utilisent des embryons humains comme de la pâte à modeler…
Jusqu’où descendra-t-on dans l’horreur et dans la justification de l’horreur ?
Barbara
C’est évidemment épouvantable. Mais on ne doit pas non plus oublier que cette femme était seule pour faire face à tous les problèmes générés par l’état de santé de sa fille. L’accumulation de fatigue physique, une certaine forme de dépression… Maintenant, il faut qu’elle tente de se persuader d’avoir pris la bonne décision car sinon le remords serait trop lourd à porter.
Il faut de toute urgence que les proches de malades et handicapés puissent obtenir l’aide qu’ils sont légitimement en droit d’attendre. Les personnels médicaux ne travaillent qu’un certain nombre d’heures par jour, ils ont des vacances. Les proches ayant à leur charge une personne handicapée ou gravement malade sont pris 24h sur 24, 7 jours sur 7. Comment voulez-vous qu’ils ne finissent pas un jour par craquer ?
[Tuer n’est pas une bonne décision. Plutôt que de se persuader du contraire, il est encore mieux de faire un mea culpa : cela libère mieux du remord. MJ]
Exupéry
Le remord est un détecteur d’écart de conduite. Si on le supprime, très vite on rationalise nos déviances, et on finit par appeler bien le mal. C’est très confortable les morales “portatives” que l’on ajuste à nos actes, mais ça mène au pire.
Si le remord est trop lourd à porter la confession est le seul remède souverain.
(N.B. j’ai un enfant arriéré mental, je ne parle donc pas “du point de vue de Sirius”)
Barbara
@ MJ
Vous avez raison, mais tuer son propre enfant étant le crime le plus horrible qui soit, pensez-vous qu’elle puisse faire toute seule ce cheminement ? Nous ne pouvons que lui souhaiter de rencontrer de véritables chrétiens, à même de lui faire comprendre qu’il y a pour elle un pardon possible.
Alex
J’ai été moi aussi scandalisé par cette nouvelle mais malheureusement, comme l’indique Christophe, elle n’est que la suite logique de toute une série de déviances.
Je constate, à mon plus grand regret que le Décalogue, qui a été depuis des siècles le fondement de nombreuses civilisations (et pas seulement chrétiennes), n’est plus beaucoup respecté: reprenons quelques articles
Premier commandement: Je suis le Seigneur ton Dieu. : Cela fait belle lurette qu’on oublie Dieu dans nos sociétés
Troisième commandement : Se souvenir de sanctifier les jours festifs : On s’apprête à travailler le dimanche
Quatrième commandement : Honore ton père et ta mère : oui, sauf s’ils deviennent trop vieux et malades, dans ce cas, on a le droit de les tuer
Cinquième commandement : Tu ne tueras point: avortement, euthanasie, assassinats d’handicapés
Sixième commandement : Tu ne commettras pas d’adultère: au contraire, on nous vante les joies des familles re(dé)composées
Septième commandement : Tu ne voleras pas: “Tiens, celui la est encore respecté semble-t-il, un atavisme judéo chrétien? ”
Neuvième commandement : Tu ne désireras pas la femme de ton prochain : “mais si, c’est moderne! regardez notre Président!”
Il est vrai qu’il devait être difficile pour cette mère de s’occuper de cet enfant, et il est normal d’avoir des coups de pompe. Néanmoins, le meurtre n’est jamais la solution. Je trouve terrible que la mère ne regrette rien, et que la salle a applaudi.
Par ailleurs, au nom de la sacro sainte volonté, que devra faire le Samu dans 5 ans lorsqu’il arrivera devant une personne ayant fait une tentative de suicide? Arriver avec un pistolet pour l’achever et respecter ainsi sa “volonté”? Ou bien comprendre que sa tentative n’était qu’un appel à l’aide, et le réanimer, au risque de se voir reprocher plus tard d’avoir dépensé des moyens inutiles, car le patient voulait mourir?
D
Ah… Et si on considère que Sarkozy est handicapé du cerveau, on a le droit de faire la même chose ? Bon, je plaisante… Je ne voudrais pas attirer des ennuis à votre blog… ;-)
Agnès
Malgré la compassion que j’éprouve pour les souffrances endurées par cette femme (voir mon post sur le précédent message), je suis choquée par l’acquittement. Une peine de principe aurait été plus appropriée car elle aurait signifiée :
– un assassinat doit être puni
– il y a des circonstances dramatiques que l’on essaie de prendre en compte.
xtof
Entendu ce matin sur France Intox : L’Europe prépare une directive pour punir les “châtiments corporel” aux enfants.
Donc, si vous donnez une fessée à votre enfant qui fait une bêtise, vous serez puni, en revanche, si vous tuez votre enfant qui a eu le malheur d’être handicapé, vous êtes acquité avec les applaudissements de la salle.
senex
Connaissez-vous Denise Legris?
Un exemple de “dignité humaine”au plein sens du terme.Née sans bras ni jambes,elle ne fut jamais une “diminuée”.Il faut écouter et faire écouter son témoignage à Radioscopie de J.Chancelle du 4-9-80 ARCHIVES INA :TAPER DENISE LEGRIS
Elle a écrit un livre”Née comme ça”disponible sur Amazon ou votre libraire préféré..Une vie de sainte…des temps modernes.
Barbara
Il est en effet révoltant qu’elle ait été acquittée. Il aurait été souhaitable qu’elle soit condamnée à de la prison avec sursis. On reconnaissait ainsi qu’elle avait perdu les pédales mais qu’elle n’avait pas bénéficié de soutien de la société dans ces circonstances difficiles. Il y a quelques années, des personnes aussi gravement atteintes que sa fille n’auraient pas survécu si longtemps. La médecine a prolongé leur vie mais la société doit aussi faire quelque chose pour que la tâche ne soit pas surhumaine pour leurs proches.
Un acquittement pur et simple, cela veut dire qu’il n’y a pas eu meurtre et donc que si on est gravement handicapé, on n’est pas (ou plus) une personne humaine. C’est extrêmement grave sur le plan éthique.