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Pays : Etats-Unis

Affaire Kavanaugh : le retour des procès staliniens

Affaire Kavanaugh : le retour des procès staliniens

Dans une tribune publiée par Le Figaro, Nicolas Lecaussin s’inquiète de la façon dont le nouveau juge de la Cour Suprême des Etats-Unis a été trainé dans la boue :

Un incroyable feuilleton s’est déroulé aux Etats-Unis ces derniers jours. Digne des séries les plus palpitantes. D’un côté, le juge Brett Kavanaugh, proposé par le président Trump pour la Cour suprême, de l’autre, les sénateurs démocrates de la gauche «progressiste» opposés à cette nomination. L’opposition s’est transformée en une ignoble attaque contre l’homme Kavanaugh basée sur des accusations d’agression sexuelle qui aurait eu lieu il y a 36 ans. Malgré cette terrible cabale contre lui et l’absence de preuves, Kavanaugh a été finalement confirmé à la Cour suprême. Mais le scénario mis en place pour le faire tomber devrait beaucoup nous inquiéter.

Il rappelle «l’atmosphère sombre des années 1930 en Europe», pour reprendre une phrase souvent utilisée par certains opposants à l’administration Trump. Pas de slogans nazis ni de bruits de bottes sur les avenues de Washington, mais des effluves totalitaires qui rappellent l’autre volet sombre des débuts du XXe siècle. Et plus particulièrement les fameux procès de Moscou des années 1930 dont les méthodes ont été utilisées par la suite dans toutes les dictatures communistes. De quoi s’agit-il? De procès spectacles qui mettent en scène des hommes désignés coupables par avance. Ils ne sont pas jugés pour ce qu’ils ont fait mais pour ce qu’ils sont: des «ennemis du peuple», selon leurs accusateurs. Cela a été le cas aussi dans mon pays d’origine, la Roumanie, qui a connu le même type d’«épuration» durant la période communiste. Les paysans «riches», les «bourgeois», les enfants de popes (prêtres), ceux qui faisaient partie des élites intellectuelles ou politiques ont été arrêtés et jugés pour «délit de classe ou d’origine». Mon grand-père enseignait le latin et le grec ancien à l’Université lorsque les communistes sont arrivés au pouvoir, fin des années 1940. Il a été mis à la porte de l’Université car il n’avait pas des origines «saines»: il était fils d’intellectuels! Il a pris un travail aux chemins de fer…

Le procès intenté par la gauche américaine au juge Kavanaugh reprend plusieurs de ces ingrédients des procès communistes. Sur le plan professionnel, on ne peut rien lui reprocher. Il a plus de 26 ans d’expérience, il a rendu environ 300 avis jamais contestés, une dizaine ont été même confirmés par la Cour suprême des Etats-Unis. Il a enseigné à la Harvard Law School et a travaillé à la Maison Blanche pendant la présidence de George W. Bush. Un parcours sans faute qui le désignait tout naturellement comme candidat pour un poste de juge à la Cour suprême.

Sauf que M. Kavanaugh cumule plusieurs défauts qui ne sauraient convenir à l’intelligentsia progressiste. Il est conservateur, catholique et il a été nommé par le président Trump. Ses qualités professionnelles étant inattaquables, il fallait passer son comportement à la loupe ; le mettre en cause en tant qu’homme. Et le voilà épinglé comme «ennemi des femmes», une accusation très porteuse, un an après l’affaire Weinstein.

[… ] Le sinistre Vychinski, le procureur des procès de Moscou, éructait contre les accusés, «les plus dépravés de toutes les créatures dépravées». […]

Cette instrumentalisation largement médiatisée par la gauche américaine n’aide sûrement pas les vraies victimes des agressions. En attendant, un homme, arbitrairement désigné comme «ennemi», a été traîné dans la boue selon des méthodes qu’on croyait oubliées dans les poubelles de l’Histoire.

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4 commentaires

  1. Le procès qui vient d’être intenté à M. Le Juge Kavanaugh me fait irrésistiblement penser au film “L’aveu”. Ce film est d’autant plus intéressant que les deux acteurs principaux, Yves Montand et Simone Signoret, époux à la ville et dans le film, ont été très longtemps des compagnons de route du PC”F, à l’époque où celui-ci prenait ses ordres à Moscou et les exécutait au pied de la lettre.
    Dans le dossier Kavanaugh, de nombreux acteurs (dans tous les sens du terme) ont suivi les ordres de personnages abjects, le pire d’entre eux étant Georges Soros qui consacre son immense fortune à la destruction de notre civilisation occidentale, voulant imposer d’une part l’assassinat de toujours plus d’enfants à naître, et d’autre part la submersion de nos pays chrétiens par des tsunamis musulmans.

  2. « Tombé dans les poubelles de l’histoire «  ?
    Quelle naïveté feinte !
    On sait que l’intelligentsia gauchiste n’a pas fait son autocritique

  3. L’immense majorité des médias américains, essentiellement contrôlés par les démocrates, sont vent-debout contre Trump depuis son élection. Cette machine de propagande a bien entendu été mise au service de leur lutte contre Brett Kavanaugh.

    A la pointe de ces libéraux sans foi ni loi, il y a Steven Colbert, malheureusement très talentueux dans la dérision… et la calomnie, lequel a transformé son émission de divertissement en véritable tribune de propagande pour la gauche américaine.

    Depuis la désignation de Kavanaugh par Trump cet été, son émission, le Late Show, sur CBS, comet chaque jour des chroniques atroces et calomnieuses contre Brett Kavanaugh.

    Or, à la nouvelle de de l’élection définitive du juge à la Cour suprême, l’un des auteurs Ariel Dumas, a twitté : “Je suis tout simplement heureuse que nous ayons ruiné la vide Kavanaugh.” Bien entendu, face au scandale soulevé par ses propos, elle répond maintenant qu’elle était ironique.

    https://www.foxnews.com/entertainment/stephen-colbert-late-show-writer-im-just-glad-we-ruined-brett-kavanaughs-life

    Pour ce qui est de l’oeuvre de Colbert, en voici un échantillon représentatif :

    https://www.youtube.com/watch?v=x6Ng298HXcM

  4. déjà Malraux, l’avait noté en 1948, dans la postface des “conquérants”
    les techniques discursives du stalinisme, c’est d’abord de déshonorer l’adversaire, rendre impossible la discussion, attaquer surtout sur le plan moral, il faut que l’adversaire soit un scélérat.
    le son unique de cette propagande c’est l’indignation, la fin qui justifie les moyens…

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