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France : Société

Affaire Kerviel : à quand le procès de la cupidité ?

Yves Defourviere, directeur d’une société de gestion, est interrogé dans Monde & Vie sur le procès Kerviel. Extraits :

S "Je pense que ce procès devrait être celui des « banques d’Etat », dirigées par des personnes issues de l’« énarchie » et le plus souvent irresponsables. La vraie question qui se pose est celle du fonctionnement de ces banques. L’expression « Privatisation des gains et nationalisation des pertes » est très adéquate. Quand il y a des pertes, l’Etat éponge, et quand il y a des bénéfices, ils vont dans la poche de ces individus. Sans le déresponsabiliser, il semble que Jérôme Kerviel soit une sorte de fusible dans toute cette histoire. […]

Il est symptomatique que la Société générale ait licencié tous les responsables hiérarchiques jusqu’au sixième niveau. C’est un aveu flagrant de dysfonctionnement. Cela explique aussi l’étrange impression de vide créé autour de l’accusé et de la haute direction. Comme si l’on voulait faire oublier qui sont les principaux bénéficiaires des opérations financières. A partir du moment où les opérations sur « comptes propres » représentent une partie très significative des bénéfices de la banque, c’est bien la haute direction et une caste de « protégés » qui en sont les principaux bénéficiaires, notamment par le biais des stock-options et autres primes de résultats.

[…] Dans cette affaire, c’est le procès de la cupidité qu’il faut faire. On assiste aujourd’hui à une dérive du métier bancaire : en raison du faible coût du crédit, les banques ne gagnent plus assez d’argent par ce biais et se sont donc jetées avec le succès que l’on sait dans des opérations plus risquées : le trading, (mais aussi les CDS, les CDO, la dette Grecque…)."

Dans Caritas in Veritate, Benoît XVI écrit :

"l’économie et la finance, en tant qu’instruments, peuvent être mal utilisées quand celui qui les gère n’a comme point de référence que des intérêts égoïstes. Ainsi peut-on arriver à transformer des instruments bons en eux mêmes en instruments nuisibles. Mais c’est la raison obscurcie de l’homme qui produit ces conséquences, non l’instrument lui-même. C’est pourquoi, ce n’est pas l’instrument qui doit être mis en cause mais l’homme, sa conscience morale et sa responsabilité personnelle et sociale. […] Le grand défi qui se présente à nous, qui ressort des problématiques du développement en cette période de mondialisation et qui est rendu encore plus pressant par la crise économique et financière, est celui de montrer, au niveau de la pensée comme des comportements, que non seulement les principes traditionnels de l’éthique sociale, tels que la transparence, l’honnêteté et la responsabilité ne peuvent être négligées ou sous-évaluées, mais aussi que dans les relations marchandes le principe de gratuité et la logique du don, comme expression de la fraternité, peuvent et doivent trouver leur place à l’intérieur de l’activité économique normale."

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8 commentaires

  1. Mais , n’est-il-pas interdit , dans la bible de prendre des intérêts à autrui?

  2. Mr Kerviel aurait fait perdre 4,9 milliards d’euros(32 milliards de francs);depuis le début,je me pose la question:où est passé cette somme et qui sont les bénéficiaires?

  3. Cela dit, les banques versent d’énormes sommes à l’état chaque année sous forme d’impôts…
    Et la Barings n’a pas été coulée par des énarques
    Kerviel, c’est juste l’histoire d’un tricheur comme il y en a partout, et comme il y en aura toujours, qui s’assurait un bonus confortable à la fin de chaque mois, ayant donc quand même un intérêt financier dans ce qu’il faisait contrairement à ce que l’on nous explique.
    Petite différence : dans son domaine, le tricheur pouvait engager 50 milliards d’euro (350 milliards de francs pour les anciens)…

  4. cela dit, les contrôles internes de la société générale étaient vraiment déficients !

  5. Bravo pour cette note; encore un petit effort et vous arriver à faire le procès du libéralisme dont les ressorts sont les mêmes (l’avidité, l’avoir, le pouvoir financier, la réussite humaine…) à la lumière de la doctrine catholique. Pour ce faire je vous conseille un livre de François HUGUENIN: “Résister au libéralisme”.

  6. A sdv:
    Personne n’a profité de cet argent, il est parti en fumée. Je ne connais rien aux “produits” financiers compliqués je me bornerai donc à l’exemple simple : Kerviel a acheté des actions et il a été obligé de les revendre à perte. Cette argent est perdu pour tout le monde.
    Qu passa, puisqu’au salon Beige on s’autoriser à se corriger – gentiment – je vous signale que chez nous on e écrit M. Kerviel. Me c’est pour les Anglais.

  7. Mais , n’est-il-pas interdit , dans la bible de prendre des intérêts à autrui?
    Géraldine non la bible n’interdit pas de prendre des intérêts à autrui, car l’intérêt n’est que le prix du temps que doit payer un emprunteur à un créancier pour que celui-ci accepte pendant un temps de donné de se séparer du fruit de son travail.
    Deutéronome 23:19
    Tu n`exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour argent, ni pour vivres, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt.
    Deutéronome 23:20
    Tu pourras tirer un intérêt de l`étranger, mais tu n`en tireras point de ton frère, afin que l`Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu entreprendras au pays dont tu vas entrer en possession.

  8. @ kelkin, désolé monsieur pour les fautes,je suis un manuel et discerne mal les lettres sur l’écran,mais l’essentiel est la recherche de la vérité.Je m’informe sur SB(en autre) et souvent censuré lorsque je souhaite apporter un commentaire.Non cet argent n’est pas parti en fumée:une parti de la reponse à ma question se trouve dans l’article de M. Defourvière.Bien sincèrement.

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