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France : Société

La réalité des entreprises françaises, ce n’est pas le CAC40, mais les PME

De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

4"Les syndicats patronaux appellent, cette semaine, à une grande mobilisation pour libérer l’entreprise. Cela suscite, pour l’heure, une indifférence goguenarde des médias, quand ce n’est pas un cri d’indignation devant « ces patrons qui en veulent toujours plus ». Il est certain que les patrons ont, en France, l’image de nantis qui ne cessent de demander des baisses de charges, se gavent de dividendes et refusent toute hausse de pouvoir d’achat à leurs salariés. Cette image est principalement due au quasi monopole de l’extrême gauche au sein des « grands » médias. Toutes les enquêtes montrent que les journalistes votent massivement à gauche ou à l’extrême gauche. L’une des dernières enquêtes, réalisée par Robert Ménard en 2012, avait montré que 74 % des journalistes interrogés avaient voté Hollande au deuxième tour de la présidentielle. Ils avaient même été 19 % à voter Mélenchon au premier tour, plus que pour Sarkozy (18 %).

Mais l’imprégnation des idées marxistes n’est pas seule en cause. Il faut aussi dire et redire que la réalité des entreprises françaises, ce n’est pas le CAC40, mais les PME : 99 % des entreprises françaises sont des PME (moins de 250 salariés) et 92 % des TPE (moins de 10 salariés). Il existe bien des différences entre les multinationales et les TPE. La principale, c’est que presque toutes les multinationales sont gérées par des salariés qui ne sont pas responsables de leurs échecs, contrairement aux « vrais » patrons. En la matière, rappelons l’exemple caricatural de Jean-Marie Messier, pur produit de l’oligarchie technocratique qui s’était retrouvé à la tête d’un immense groupe privé, Vivendi, sans avoir jamais montré la moindre aptitude à diriger une entreprise et avait entraîné son groupe dans une course folle au gigantisme, avant de l’abandonner criblé de dettes.

Autre différence de taille, les multinationales ont toutes sortes de collaborateurs aptes à saisir les aubaines réglementaires ou fiscales. En conséquence, les innombrables « aides aux entreprises » servent principalement à de grosses sociétés qui emploient de moins en moins de personnes en France et y paient fort peu d’impôt puisque leurs bénéfices sont majoritairement à l’étranger. Tout alourdissement des charges nous approche ainsi un peu plus d’une situation où les petites entreprises auront disparu. Cette situation serait catastrophique pour l’emploi et la cohésion sociale. Elle serait même sans doute insurrectionnelle. Ce qui explique la convergence d’intérêts entre les grands groupes et l’extrême-gauche (je rappelle que les mouvements révolutionnaires du XXe siècle, qu’ils soient national-socialistes ou marxistes-léninistes, et maintenant islamistes radicaux, ont tous été largement financés par des magnats de Wall Street ou de la City).

Pour ma part, je suis un anti-communiste résolu. Je suis donc favorable à la diffusion le plus large possible de la propriété. Y compris la propriété des entreprises. Plus il y aura de petites entreprises, mieux notre pays se portera. Il faut donc faciliter la vie des petites entreprises. Ce qui implique effectivement de les « libérer ». En matière de charges fiscales et sociales, je serais très favorable à ce que l’État reprenne ses quelque 140 milliards d’euros annuels d’aides aux entreprises et les remplace, à l’euro près, par des baisses de charges. Cessez donc de nous aider et fichez-nous la paix : c’est comme cela que nous créerons des emplois et non avec des usines à gaz comme le CICE !

Le problème, c’est que les petites entreprises sont très mal représentées. Le Medef est très largement sous l’influence des grands groupes et la CGPME, plus proche des patrons de petites sociétés, est trop soumise à l’influence du Medef. Il faut donc que la CGPME soit nettement plus indépendante du Medef. Ou que les PME créent un autre syndicat indépendant. Ce qui implique de cesser de faire liste commune pour toutes les élections. Or, ces listes communes n’ont qu’un seul objectif : obtenir des places dans les organismes paritaires ou les chambres de commerce. Ces places étant pratiquement réservées aux syndicats dits « représentatifs », mécaniquement, l’alliance électorale s’impose. Mais comment voulez-vous que, comme patron de TPE, je me sente représenté par ceux qui sont censés siéger en mon nom à l’UNEDIC ou à la Sécu et qui s’accordent si facilement avec la CGT ? Encore une fois, cessez de nous aider, libérez nos entreprises, diffusez la propriété et l’esprit d’entreprise et vous verrez, comme par miracle, l’emploi refleurir !"

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6 commentaires

  1. L’autre différence c’est que la plupart de grandes entreprises sont maintenant sous fonds étrangers, et non plus français.

  2. “Cette situation serait catastrophique pour l’emploi et la cohésion sociale. Elle serait même sans doute insurrectionnelle. Ce qui explique la convergence d’intérêts entre les grands groupes et l’extrême-gauche (je rappelle que les mouvements révolutionnaires du XXe siècle, qu’ils soient national-socialistes ou marxistes-léninistes, et maintenant islamistes radicaux, ont tous été largement financés par des magnats de Wall Street ou de la City).” Un excellent rappel.

  3. Bravo

  4. Le MEDEF et Gattaz comme le CNPF avec son père jadis, ne représente que le CAC 40 : les autres entreprises sont sacrifiées aux objectifs de celles du CAC.
    Seules la CGPME représente les entreprises, celles qui ne vivent pas au rythme de la finance et de cours boursiers : ses propositions constituent un véritable programme économique de droite.

  5. C’est très juste car les entreprises du Cac 40 ne sont pas françaises mais multinationales.
    Ces entreprises n’ont pas de patrie et n’ont rien à voir avec la France sauf quelques implantations mineures.

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