En Chine, le schisme s'aggrave :
"Le 6 juillet, à Harbin, ville de près de 10 millions d’habitants et chef-lieu de la province septentrionale du Heilongjiang, un évêque n’ayant pas obtenu l’approbation du pape a été ordonné de manière illicite. Les cinq évêques qui l’ont ordonné étaient jusqu’à présent en communion avec Rome, mais, du fait de cette ordination, ils ont encouru eux aussi l’excommunication, venant ainsi s’ajouter au grand nombre d’évêques chinois en état de schisme.
L'ordination illicite qui a eu lieu à Harbin était annoncée depuis plusieurs mois. Au cours des deux dernières années, trois autres ordinations épiscopales illicites ont eu lieu, à Chengde, à Leshan (photo) et à Shantou. Elles ont été imposées par l'Association patriotique des catholiques chinois, organisme créé et étroitement contrôlé par le parti communiste, ayant pour but de constituer une Église nationale indépendante de Rome.
Pour y parvenir, les autorités communistes obligent non seulement les évêques qui sont déjà en état de schisme avec Rome mais également des évêques légitimes à participer aux ordinations illicites, contraignant ces derniers à rompre eux aussi avec le pape. S’ils se repentent ou s’ils démontrent qu’ils ont cédé parce qu’ils y étaient contraints, Rome lève l’excommunication. Mais la position de chacun d’eux n’est pas toujours claire. Et cela augmente la confusion et les conflits entre le clergé, les fidèles et les évêques eux-mêmes.
Le 15 juin dernier, alors que l'ordination illicite de Harbin était sur le point d’avoir lieu, le secrétaire de la congrégation vaticane pour l'évangélisation des peuples, l'archevêque chinois Savio Hon Taifai a tenté de convaincre les autorités chinoises de renoncer à ce projet, dans une interview qu’il a accordée à l’agence "Asia News" de l’Institut Pontifical pour les Missions Étrangères. […]
Initialement programmée pour le 29 juin, fête des saints Pierre et Paul, patrons de l’Église de Rome, l'ordination illicite de Harbin a été ensuite retardée de quelques jours. Et, le 3 juillet, le Saint-Siège a fait une dernière tentative pour la faire annuler, par une note de la congrégation pour l'évangélisation des peuples qui mettait en garde aussi bien les évêques impliqués que les autorités chinoises contre les effets négatifs que ce geste comporterait.
[…] Mais même cette ultime pression est restée sans effet. Bien au contraire, depuis Pékin l'administration d’état chargée des affaires religieuses a répondu, le lendemain, à la note du Vatican par une déclaration qui liquidait comme "barbare et irrationnelle" la prise de position du Saint-Siège et qui accusait celui-ci de créer, par ses interférences, "des restrictions à la liberté et de l’intolérance, ce qui empêche un développement sain de l’Église catholique en Chine et n’apporte aucun bienfait à l’Église universelle". […]
Il y a déjà, à Harbin, un administrateur apostolique reconnu par le Saint-Siège, Zhao Hongchun. Mais, en raison de son opposition à l'ordination du nouvel évêque, les autorités chinoises l’ont arrêté le 4 juillet et ne l’ont relâché qu’une fois cette ordination accomplie. […]
Les ordinations illicites de ces deux dernières années ont sérieusement compromis les efforts de l’Église de Rome pour amener la totalité des évêques chinois à la communion avec le pape. Alors que, il y a trois ans, les évêques qui n’avaient pas obtenu l’approbation du pape se comptaient sur les doigts d’une seule main et semblaient en voie d’extinction, aujourd’hui leur nombre a fortement augmenté. […]"
chouan 12
une fois de plus la révolution française est en marche voulant mettre au pas l’Eglise, que c’est beau le communisme, mais de quoi je me mêle?
blh
@chouan 12,
vous ne connaissez pas grand chose de la Chine, qui pourrait très bien vous rétorquer: 1 300 000 000 de boudhistes – donc plus tournés vers la philo – et quelques milliers de chrétiens, de quoi se mèlent-ils ? Il y a plus à faire au sein de notre propre Eglise qu’aller chercher des poux chez les chinois.
yg
Il n’est pas besoin de connaître intimement la Chine pour comprendre qu’ avoir 1 300 000 000 boudhistes n’a rien à voir avec le faît que le gouvernement chinois veut régenter la religion catholique.
Bien sûr que le communisme y est pour quelque chose car il est contre toute idéologie autre que le matérialisme.
Ne pouvant contrôler les esprits (des chrétiens) le gouvernenment pense qu’en créant une religion d’état il pourra les orienter et les manipuler.
Prions pour nos frères chrétiens de Chine afin que l’Evangile y soit annoncé selon le souhait du St Père, vrai vicaire du Christ qui a reçu le dépôt de la Vraie Foi.
Jean Theis
Ces évêques illicites ne sont peut-être pas libres de leurs paroles. Qui sait s’ils n’ont pas une baîonnette dans le dos ? Ou emprisonnés et menacés de tortures ?
Se rappeler de ce qu’ont subi les catholiques sous l’Union Soviétique, où des espions faisaient leur séminaire afin de devenir prêtres et de casser l’Eglise – et ce qu’on faisait dire aux captifs chrétiens.
Ne pas jeter la pierre à des chrétiens sous des régimes communistes. On n’a pas tous l’étoffe de martyrs.
Arretons le doudouk
Le schisme s’aggravera en Chine aussi longtemps que la pression des politiques étrangères s’aggravera autour de la Chine.
La “politique de l’Eglise”, car hélas, il y a lieu de parler de “politique de l’Eglise” même s’il ne s’agit pas de toute l’Eglise, n’est pas exempte de responsabilité.
Prions le chapelet de la Miséricorde Divine, c’est très rapide, et c’est très urgent. Pour nous, et pour le monde entier, comme on dit en récitant le chapelet.
Arthur
les Catholiques chinois sont tout de même près de 14 millions de pratiquants !
blh
Sincèrement, à tous, vous ne croyez pas que s’inquiéter des soucis de la chrétienté en Chine est quelque peu désuet et d’un anachronisme patent ? Combien de croyant enfermés, bastonnés, décapités dans ce pays ?
Alors qu’ailleurs, c’est monnaie courante et personne ne dit pas grand chose, même en France où les cimetières et églises sont saccagées, quand ce n’est pas vendues par les deux derniers gouvernements.
Et de grâce, decillez-vous les yeux plus énergiquement que vous ne le faites: Mao est mort depuis longtemps et le “communisme” (je guillemétise volontairement)n’a absolument rien à voir avec celui de l’ex-Urss et ses pays satellites.
Le saint Siège devrait aller faire un tour en Tunisie, au Mali, au Soudan, Pakistan… partout où les printemps arabes font la joie de tous… les chrétiens, pas trop, d’après ce qu’on en dit.
chouan 12
@blh, je pense que vous n’avez pas compris ce que je voulais dire: je parle des dirigeants communistes et non des chinois car ils sont comme nous: obligés de suivre les âneries de leurs dirigeants, voilà ce que je voulais dire. ET le parti communiste n’a-t-il pas d’autres chats à fouetter que de s’occuper des choses de l’Eglise?