L’annonce par Emmanuel Macron du doublement de la durée du congé de paternité est une bonne nouvelle. Elle traduit la nécessité de renforcer la place du père auprès de son enfant, pour l’un comme pour l’autre. Pourtant, cette décision intervient alors même que le projet de loi dit de bioéthique prévoit encore d’autoriser la PMA sans père et sans motif médical, ce qui revient à priver volontairement et définitivement un enfant de son père. Entre reconnaître l’importance du père et autoriser sa disparition volontaire dès avant la conception de l’enfant, l’exécutif se retrouve ainsi en flagrant délit de « en même temps ». Heureusement, il est encore temps de rectifier la donne afin d’empêcher toute discrimination des enfants nés par PMA : quel que soit leur mode de conception, les enfants ont tous les mêmes besoins et les mêmes droits !
L’allongement du congé paternité entrera en vigueur en juillet 2021. Comme le congé maternité, il sera en partie obligatoire. Ainsi, près de 20 ans après sa mise en place, l’allongement de ce congé renforcera et favorisera la proximité père-enfant et l’implication des pères dans l’éducation des enfants. C’est une réponse concrète à ce besoin partagé par les pères et leurs enfants de passer du temps ensemble, à la place irremplaçable d’un père pour son enfant. Ce qui est valable dès le plus jeune âge se poursuit naturellement avec l’adolescence et la jeunesse. Cette mesure confirme le caractère précieux de la présence du père auprès de l’enfant. Elle est soutenue par les membres du Gouvernement, mais aussi par de nombreux Français : tous sont conscients de l’importance de la paternité.
Aussi, comment expliquer le grand écart du Président de la République et de son Gouvernement qui soutiennent la paternité d’un côté, mais explique « en même temps » qu’elle serait secondaire pour les enfants nés de PMA ? Auraient-ils des besoins et des droits différents de tous les autres enfants ?
Cette mesure figure toujours dans le projet de loi ni bio ni éthique après sa 2e lecture à l’Assemblée nationale en catimini au cœur de l’été. Ludovine de La Rochère, Présidente de La Manif Pour Tous, résume :
« Il faut être cohérent. L’allongement du congé paternité est une mesure de bon sens pour pour les parents et les enfants. Elle traduit la nécessité et la richesse du lien père-enfant, différent du lien mère-enfant, alors que certains veulent utiliser la PMA pour obtenir coûte que coûte un enfant quitte à le priver sciemment de père. C’est une discrimination terrible pour les enfants nés de PMA qui, du fait de leur mode de conception, pourrait être privés de père, et une contradiction majeure à laquelle les Français sont opposés. Plusieurs études récentes ont montré qu’une écrasante majorité de Français, plus de 8 sur 10, estiment que ‟les enfants nés par PMA ont le droit d’avoir un père et une mère‟ ».