Tribune publiée dans le JDD signée par de nombreux acteurs de l’enfance et de l’éducation, psychologues, éducateurs et professionnels de l’enfance, pour la liberté d’instruire son enfant, dans le cadre de l’instruction en famille.
« Alors qu’elle était jusque-là soumise à un régime déclaratif et, de l’avis même de l’ex-ministre de l’Éducation nationale, J.-M. Blanquer [1], à un encadrement juridique suffisant et équilibré, l’instruction en famille (IEF) est, depuis la rentrée 2022, accessible uniquement sur autorisation de l’administration académique. C’est sous couvert d’un amalgame dénué de fondement entre IEF et séparatisme religieux que le gouvernement a lancé sa première charge contre le principe de la liberté d’enseignement pourtant garanti par la Constitution. Puis il a brandi en épouvantail l’argument tout aussi peu probant du « séparatisme social ».
Malheureusement, toute lutte, tout contre-argumentaire était voué à l’échec face à l’opiniâtreté gouvernementale, sa mauvaise foi (il faut le dire) et son désir d’autorité ; le sort des familles pratiquant l’IEF était joué d’avance et, un an plus tard, la liberté d’instruire soi-même ses enfants s’est retrouvée tributaire du bon vouloir administratif. En effet, pour obtenir le sésame, il faut dorénavant justifier d’un impératif de santé ou de handicap, d’une pratique artistique ou sportive intensive, d’une itinérance des parents ou d’un éloignement géographique de tout établissement scolaire public ou encore de l’existence d’une « situation propre à l’enfant » (sans qu’on s’embarrasse d’expliciter ce que l’on entend précisément par « situation propre à l’enfant »).
Il est à noter que le projet éducatif familial, celui des parents et de l’enfant lui-même (les parents qui choisissent l’IEF impliquant souvent leurs enfants dans les décisions qui les concernent au premier chef), n’a pas été explicitement retenu comme motif pertinent pour justifier son choix de satisfaire par ses propres moyens au droit de l’enfant à une instruction. En lieu et place d’accepter une telle prérogative des parents ou, pire semble-t-il, d’accorder un tel droit aux enfants eux-mêmes qui ne sauraient, en tant que « sujets mineurs » dans une société adultiste [2], décider pour eux-mêmes, le législateur a produit un cas de « situation propre à l’enfant » susceptible de toutes les interprétations et, ainsi, soumis à tous les arbitraires mais, surtout, qui lui a permis de contourner effrontément le garde-fou constitutionnel.
Et c’est ce dernier motif qu’un nombre non négligeable de familles, pour qui l’IEF est un véritable mode de vie, ont avancé pour justifier leur demande d’autorisation, projet pédagogique détaillé à l’appui. Malheureusement, près de la moitié de ces familles ont dû essuyer un refus [3].
En l’état actuel des choses, l’Éducation nationale faillit à sa vocation et à ses engagement
Les associations dénoncent dès lors une volonté gouvernementale de mettre peu à peu fin à ce choix éducatif [4], d’empêcher les divers modes de vie qui l’accompagnent et, partant, de limiter la diversité éducative et culturelle de notre société, en imposant un modèle éducatif unique, celui de l’école, privée et élitiste pour les plus riches ou pour les enfants de membres du gouvernement tel l’actuel ministre de l’Éducation Pap Ndiaye, publique et déclinante pour la majorité des Français.
Harcèlements et violences entre élèves ou entre personnel et élèves, phobie, échec et décrochage scolaires, troubles anxieux et dépressions, suicides, violences éducatives ordinaires (VEO), manque d’effectifs et, par conséquent, d’accompagnement, classes surchargées… En l’état actuel des choses, l’Éducation nationale faillit à sa vocation et à ses engagements, et « force est de constater que tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes » d’après le président Emmanuel Macron lui-même qui, le 25 août 2022, détaille ainsi ce constat : « beaucoup trop d’élèves malheureux, trop de parents d’élèves anxieux […], de professeurs désabusés ou qui ont le sentiment d’avoir perdu le sens de la mission ».
Alors que les dysfonctionnements de l’École de la République sont de plus en plus évidents, documentés par les chercheurs, reconnus par l’institution elle-même, dénoncés par ses usagers et ses observateurs, même les plus complaisants, que son niveau de dégradation est tel qu’on peut légitimement douter de sa capacité à offrir à chaque enfant la meilleure instruction possible dans les meilleures des conditions, on interdit au même moment aux parents, qui en ont la volonté et la possibilité, d’y remédier par eux-mêmes afin d’offrir à leurs enfants des conditions de vie et d’apprentissages meilleures. Pourtant, l’IEF, désirée, réfléchie, assumée, ne peut être que préférable à ce que propose l’Éducation nationale actuellement [5].
En effet, la grande majorité des parents qui choisissent l’IEF ne lésinent pas sur les moyens (qu’ils soient matériels ou organisationnels, mais surtout d’investissement humain) pour offrir à leur enfant les conditions les plus adaptées et les plus favorables à son développement selon ses besoins et sa sensibilité.
Dans la patrie des Droits de l’Homme où « les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants » (Déclaration universelle des Droits de l’Homme, 1948, article 26-3) et où « l’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales», parents et enfants, ensemble, devraient pouvoir mettre en place librement, en fonction de leurs sensibilités et de leurs projets de vie, les conditions de leur développement et de leur bien-être. Car les enfants et leurs parents forment un écosystème et il est absurde de penser leurs développements respectifs de manière séparée. C’est ce co-développement harmonieux qu’un État authentiquement au service, comme il se doit, de ses citoyens devrait garantir, au lieu de, comme il le fait actuellement, déchirer des projets familiaux émancipateurs, en invoquant « l’intérêt supérieur de l’enfant » de façon presqu’incantatoire mais souvent creuse et manipulatoire, afin de parer les critiques de ceux qui, à juste titre, verraient dans cette volonté d’absolu contrôle sur le corps et l’esprit des enfants plus qu’une dérive autoritaire, une tentation totalitaire.
Voient-ils vraiment les enfants d’abord comme des personnes qui ont une conscience, une sensibilité, une volonté, une dignité ?
Car si les préférences et les projets des parents sont ici méprisés (et leur compétence(s) parentale(s), notamment celle des mères, programmatiquement disqualifiée [6]), ceux des enfants, nous préférons dire « les jeunes personnes », tout aussi légitimes, sont tout simplement ignorés. L’enfant, cet être qui « ne parle pas », n’a jamais voix au chapitre. Qui parmi les décideurs a réellement entendu et tenu compte de ces points de vue de centaines d’enfants qui leur ont été adressés par courrier pendant toute la durée des débats parlementaires ? Ont-ils réellement en vue l’intérêt supérieur de l’enfant ceux qui ne sont pas même capables de l’impliquer dans les décisions qui le concernent et les projets qu’ils conçoivent pour lui, sans lui et à sa place ? Voient-ils vraiment les enfants d’abord comme des personnes qui ont une conscience, une sensibilité, une volonté, une dignité ? En leur refusant d’être d’authentiques acteurs de leur éducation, ne les traitent-ils pas plutôt comme des « sujets mineurs », aux droits tronqués ou émoussés ? Or si les enfants peuvent avoir plus de droits que les « sujets majeurs », ils ne peuvent certainement pas en avoir moins ! Et un droit à l’instruction ne peut en aucun cas être contorsionné, perverti en refus d’autorisation à s’instruire de la façon qu’on a choisie, en accord avec ses parents ; il s’agirait là, en réalité, d’un retrait de droit. Quant à l’obligation d’instruction, elle s’impose à l’État et aux responsables légaux qui ont une obligation de mise en œuvre des moyens du développement des jeunes. C’est justement de cette obligation que les parents qui choisissent l’IEF prennent la pleine responsabilité. Ils le font en étendant le champ des droits des enfants, non en le réduisant.
Car chaque enfant a le droit d’étendre le champ de son expérience, de diversifier son environnement, au-delà des murs de l’école, et ses rencontres, au-delà des enfants de son âge.
Chaque enfant a le droit d’apprendre dans la joie et non sous la contrainte, de développer sa curiosité et son sens critique [7].
Chaque enfant a le droit au respect de son individualité, de ses envies et de ses élans, de son corps et de ses besoins.
Chaque enfant a le droit de vivre selon ses rythmes biologiques et d’apprentissage, et de bénéficier de relations humaines variées et de qualité, au lieu de subir une collectivisation forcée et artificielle, considérée à tort comme de la socialisation.
Aucune raison d’État, aucune raison d’adulte ne devrait avoir la précédence sur les droits de l’enfant
Chaque enfant a le droit à une attention et un soin particuliers portés à ses émotions, ce qui permettra le développement d’une bonne conscience de soi, racine d’une suffisante confiance en soi et en les autres qui peinerait à se déployer dans un univers hostile, nécrosé par l’évaluation et la compétition.
Chaque enfant a le droit de ne pas endurer le stress généré par des systèmes de notations et de sanction dont la nocivité est aujourd’hui démontrée.
Et nous, adultes, que nous soyons parents ou éducateurs, nous avons le devoir de leur permettre d’exercer ces droits humains les plus élémentaires. Aucune raison d’État, aucune raison d’adulte ne devrait avoir la précédence sur ces droits.
Ainsi, les droits des enfants, et notamment celui de bénéficier d’une instruction adaptée et personnalisée, notamment si l’offre de l’État en matière de diversité pédagogique est limitée ou inadaptée (ce dont seules les familles devraient être juges !), ne peuvent et ne doivent pas être subordonnés à une décision administrative, de toute façon illégitime à accorder ou refuser un droit humain fondamental.
Pour toutes ces raisons, nous réclamons que le régime déclaratif soit réintroduit, comme seul compatible avec les droits humains et à même de garantir le respect et la dignité des jeunes personnes et de leurs parents. Nous demandons que l’IEF soit réellement reconnue par les pouvoirs publics comme une option éducative libre, un mode d’instruction à part entière, dont la force est de respecter les besoins réels de l’enfant (plutôt que ceux, extrinsèques, des adultes, d’une institution ou d’un gouvernement) et de favoriser ses apprentissages, son autonomie, sa motivation, sa joie, son bien-être au quotidien.
La diversité éducative relève de la diversité culturelle ; elle est indispensable à la bonne santé et à la résilience des écosystèmes que sont les sociétés humaines ; elle constitue un garde-fou contre les totalitarismes. En tant que telle, elle est un enjeu civilisationnel. »
La liste des signataires :
Daliborka Milovanovic Rignault Éditrice, philosophe
Chloé Oudin-Gasquet Psychologue-psychothérapeute
Isabelle Adjani Actrice
Isabelle Filliozat Psychothérapeute
François Bégaudeau Écrivain
Audrey Vernon Comédienne
Matthieu Bellard Journaliste
Olivier Maurel Professeur retraité Éducation nationale
Clara Bellar Réalisatrice
Catherine Dumonteil Kremer Autrice, conférencière, formatrice
Fanny Vella Autrice, Illustratrice
Yazid Arifi Fondateur de l’École démocratique de Paris
Thierry Pardo Docteur en éducation
Ramin Farhangi Association Enfance Libre
Sophie Rabhi-Bouquet Éducatrice
Bernard Collot, Pédagogue
Dr Ian Cunningham, Chair of Governors Self Managed Learning College
Naomi Fisher, autrice et psychologue clinicienne
Gabriel Groiss, Directeur pédagogique PlayaEscuela El Médano
Brigitte Oriol, Psychothérapeute
Je’anna Clements, Young people’s rights advocate, South Africa
Richard Fransham, Young people’s rights advocate, Canada
Bertrand Stern, Philosophe
Clémentine Hegele, Doula
Florie Berrehar, Réalisatrice
Virginie Maillard, Illustratrice pédagogique
Natacha Butzbach, Psychologue
Marc-André Cotton, Professeur d’histoire
Prune Helfter-Noah, Conseillère métropolitaine (Aix-Marseille-Provence)
Virginie Amen, Psychologue
Laure Lesourd, Professeure des écoles
Agnès Vigouroux, Psychologue
Yoanna Micoud, Psychologue
Gwenaelle Persiaux, Psychologue
Anna Nano, Psychologue
Hélène Dumont, Professeure des écoles
Séverine Peigneguy, Ergothérapeute
Céline Christol, Enseignante
Adina Leroy, Psychologue
Delphine Baron, Orthophoniste
Sophie Baron, Orthophoniste
Matilde Menival, Enseignante agrégée
Cécile Cuir, Professeur des écoles
Marie Gonnot, Psychologue
Jessica Agard, Infirmière
Véronique Froquet, Professeur des écoles
Laure Mollet, Psychothérapeute
Magdalena Monier, Professeure agrégée, docteure en sciences
Anne-Sophie Cuq, Psychologue
Laura Cerrère, Psychologue du développement, professeure des écoles
Amélie Villain, Psychologue
Ondine Bigot, Infirmière
Inès Odry, Psychologue
Annabelle Loquen, Médiatrice culturelle, chargée de patrimoine
Catherine Silvestre, Chargée de recherche au CNRS
Emmanuel Chantréau
Karine Bricout, Éducatrice de jeunes enfants
Célia Grincourt, Comédienne et animatrice radio
Catherine Malherbe, Infirmière Éducation nationale
Gabriel Allegret, Étudiant
Eliosée Benoist, Psychologue
Aubrée David, Enseignante-chercheuse en histoire
Claudia Renau, Éditrice, directrice de l’École démocratique de Paris
Victorine Meyers, Éditrice, directrice financière et RH
Mélissa Plavis, Autrice, philosophe
Cécile Kovacshazy, Maîtresse de conférence habilitée
Janis, Éducatrice de jeunes enfants
Valérie Josse, Direction de Choeur CRR VGP UVSQY Sorbonne Université
Alexia Arifi, Neuropsychologue
Caroline Terrenoir, Médecin
Aurélie Pitrel, Psychomotricienne
Coline Gineste, Philosophe
Lissel Quirroz, Professeure à l’université
Emmanuelle Araujo Calçada, Docteur en biologie-écologie, psychopraticienne, enfantiste
Sophie Baudry, Psychologue et militante pour les droits des enfants
Flore Louis, Psychomotricienne
Arnaud Deroo, Psychothérapeute
Manuèle Lang, Journaliste
Sophie Blum, Graphiste
Association Les Enfants d’abord
Katy Zago, Fondatrice de Full Human Rights Education
Marine Cordier, Infirmière puéricultrice
Jean-Paul Boulet, Association Laia
Ana De la Vega, Psychologue
Dr Pauline Mercier, Médecin
Bartoli, Professeur des écoles, formatrice pédagogique
Domitille Dumortier-Servent Orthophoniste
Noélie Simon Infirmière
Katia Marlot, Danseuse
Sabine Menaoum, Professeure d’anglais
Josué Rauscher, Enseignant et artiste
Sandy Riva-Pommarede, Médecin
Blandine Berthet-Dellac, Psychologue
Solène Janton, Orthophoniste
Emilie Kaufmann-Quéméneur, Éducatrice spécialisée
Stéphanie Hecklen, Psychologue
Elise Terazza, Infirmière
Amandine Thomasset, Psychiatre
Charlotte Clément, Orthophoniste
Nolwenn Gauriaud, Psychologue
Murielle Giraud, Éducatrice spécialisée
Catherine Mémin, Infirmière
Angélique Le Moal, Infirmière en psychiatrie
Bertrand Le Moal, Médecin praticien hospitalier
Anne-Lise Pellat, Enseignante dans le second degré
Laurence Imbert Germain Formatrice parentalité, arts et petite enfance
Elfi Reboulleau, Autrice
Association Instruire en Famille Pays de Loire
Martine Canat Dhuicq, Médecin retraité
Marie Rocher, Orthophoniste
Clémence Beirnaert, Orthophoniste
Mickaël Decottignies, Enseignant mathématiques et sciences
1 – Selon Jean-Michel Blanquer, auditionné le 18 juin 2020 au Sénat , cet arsenal législatif, encore renforcé par la « loi sur l’école de la confiance » et ses contrôles inopinés, permet d’atteindre un « bon équilibre juridique » : « On ne peut pas être dans une liberté absolue, sans cadre. Cette liberté d’instruction à domicile a un fondement constitutionnel puissant mais qui doit s’équilibrer avec d’autres principes, notamment les droits de l’enfant. C’est pourquoi j’ai pu dire à l’Assemblée nationale et au Sénat qu’il fallait encadrer davantage, et c’est ce que nous avons fait. À l’heure actuelle, je pense qu’il faut appliquer les règles que nous avons établies dans la loi de 2019. La mise en œuvre débute ; nous sommes en phase ascendante, mais l’objectif de 100 % de contrôles réalisés n’a pas été atteint ni cette coopération bien comprise avec les familles ; il y a donc encore des progrès concrets à faire. Mais sur le plan juridique, je crois que nous sommes parvenus à un bon équilibre. »
2 – L’adultisme est un système de valeurs dans lequel les enfants occupent une place inférieure à celle des adultes dans la hiérarchie ontologique et juridique qui structure la société. Dans une société adultiste, l’état adulte (entre 25 et 65 ans environ) est érigé en état de perfection, de complétude, d’achèvement et d’autonomie de l’être humain, ontologiquement supérieur à l’état d’enfant caractérisé par son insuffisance et par la nécessité ontologique de son hétéronomie. Les sociétés adultistes distinguent ainsi un statut mineur (l’enfant) et un statut majeur (l’adulte) plutôt que d’admettre le principe égalitaire du statut unique de la personne qui met tout être humain, quelle que soit sa condition d’âge, au même niveau de dignité et de droit.
3 – “Le scandale de l’instruction en famille sous autorisation”, Les Enfants d’abord . On note de grandes différences de traitement selon les académies (près de 100 % d’acceptations pour certaines et 100 % de refus pour d’autres).
4 – Ce qui est contraire aux déclarations, et aux promesses, de J.-M. Blanquer qui deux ans auparavant, annonçait que « l’instruction en famille bien faite pourra continuer ». Dans le même temps, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur en charge de la citoyenneté, Marlène Schiappa avouait dans les médias le projet gouvernemental d’en finir avec l’IEF, auquel cas ces nouvelles dispositions légales, tout à fait transitoires, ne seraient qu’un jalon d’une stratégie plus globale d’interdiction pure et simple, ce qui permet au pouvoir en place d’éviter l’affrontement brutal en rognant une liberté petit à petit, dans l’indifférence des non concernés.
5 – Nous insistons toutefois sur le fait que l’IEF ne doit, en aucun cas, être exclusivement comprise comme une « remédiation » aux insuffisances de l’école publique (ce qu’elle est parfois). Même dans le cas d’une école publique de qualité (ce que doivent viser avant tout les décideurs politiques), l’IEF doit rester un choix légitime.
6 – Il nous semble percevoir dans le programme éducatif gouvernemental, non seulement une attaque globale contre la liberté pédagogique et les pédagogies dites alternatives, mais également une restriction matérielle grandissante, adossée à une disqualification idéologique, des compétences parentales voire de la compétence parentale au sens juridique du terme (autorité parentale), en particulier quand celle-ci rechigne à se faire le relais de l’autorité de l’État et de ses institutions auprès de l’enfant.
7 – Les recherches en neurosciences ont montré l’importance de l’enthousiasme dans les processus d’encodage des informations dans la mémoire.