Jean-Dominique Merchet s’est procuré un document interne à propos du rapport sur le moral dans lequel le général Elrick Irastorza, chef d'état major de l'armée de terre (Cemat) se livre à des commentaires pour le moins inquiétants :
"C'est incontestablement la mise en place des bases de défense qui soulèvent le plus d'interrogations, car beaucoup redoutent qu'elle ne conduise à une déstructuration des régiments, le cœur du système Terre, sans que l'efficacité de l'administration générale et du soutien commun en soit améliorée.(…) C'est bien la réforme en cours qui est au cœur de vos préoccupations. Vous en acceptez la finalité mais ne comprendriez pas qu'elle se traduise in fine par un manque de moyens, une détérioration du soutien courant, une perte d'identité culturelle et par une déstructuration des unités et des valeurs collectives (…)"
Le CEMAT évoque également :
"des inquiétudes profondes et générales qui portent à penser qu'un seuil d'alerte semble aujourd'hui atteint en matière de capacité d'absorption des réformes successives."
Pendant ce temps, on n’aperçoit toujours pas l’ombre d’une réelle réforme au sein de l’Education Nationale…
Chartreux
Je regrette de dire que, dans notre pays, depuis cinquante ans, aucune institution n’a subi autant de réformes que l’Education Nationale, et aucun corps de fonctionnaires n’a dû avaler autant de couleuvres que les professeurs, transformés en animateurs ou en assistantes soiales. C’est bien pour cette raison que nous en sommes là…
Soutenons le Pape
Le Ministère de la Défense prendrait-il enfin conscience de ce qu’est un régiment ?
Les bureaucrates parisiens ont-ils enfin compris que, sur le champ de bataille, les hommes ne se battent pas pour la France, cette idée lointaine et abstraite (fin du mythe…), mais pour leurs camarades et pour l’honneur de leur régiment ?
Ont-ils enfin compris que ce qui fait l’excellence de nos soldats, c’est la fierté d’appartenir à UNE compagnie, à UN régiment, à UNE arme… et de porter haut les couleurs de leurs camarades et de leurs anciens ?
Sachez, Messieurs, qu’une armée sans traditions n’a plus d’âme.
On ne risque pas sa vie pour le rayonnement culturel de la France. On ne la risque pas non plus pour défendre ses intérêts économiques. Les soldats ne sont pas des fonctionnaires.
On risque sa vie par idéal, pour ces idées désuètes que sont le courage, l’honneur, la cohésion, le dépassement de sa volonté, le panache, la compassion, l’abnégation… mais certainement pas pour un système déshumanisé et soumis au rendement.
On ne risque ça vie que pour ce qui en vaut la peine. Car on ne meurt qu’une fois.
Par conséquent, merci, Mon Général, d’avoir exprimé tout haut ce que tous pensaient tout bas.
Suggestion constructive : offrir à tous les nouveaux personnels administratifs du ministère une FMI gratuite (et obligatoire), histoire qu’ils sachent à quoi et à qui ils ont affaire, avant de chambouler des traditions régimentaires séculaires.
L. Chéron
C’est vrai, ça. Le premier régiment dissous, ç’a été celui des hussards noirs, dès 1968. Enfin, après le 1er REP, évidemment.
Olivier M
le CEMAT, qui se préoccupe beucoup du port ou non de la fourrure polaire réglementaire dans les unités, semble découvrir le moral des troupes…après un “rapport sur le moral” maintes fois filtré et aspetisé,comme de coutume.
Au lieu d’assumer les conneries des minsitres sarkozistes, dont l’inommable réforme en cours, supprimant 54 000 hommes d’un trait de plume pour de simples calculs financiers, reléguant la France au rang de supplétif et harki des USA dans l’OTAN, assassine toute véritable Défense Nationale (mais il est vrai que le ministère du même nom a abandonné le qualificatif “nationale”) mène l’armée à la ruine, ferait mieux de voir les vrais problèmes en face: plus d’argent pour les infrastructures militaires, plus d’hommes pour remplir les mêmes missions, plus de motivation à force de servir de plus en plus l’ONU et l’OTAN mais de moins en moins la France…
Rien que l’idée des Bases de défense, copiée des USA, est une abérration tecnocratique totale qui ne pourra rencontrer qu’hostilité et incompréhension ches les militaires, même les plus serviles du système.
Gabarel
La situation de l’Armée aujourd’hui est-elle plus ou moins identique à celle des années 1934-1939 ?
trahoir
@ Gabarel,
Et à celle de 1945 – 1950, quand l’Armée et la police comprenait des dizaines de FTP communistes “régularisés” et qui restaient dans les forces de défense à la demande du parti. Aujourd’hui ça s’appele la discrimination positive….
cosaque
Pour rebondir sur Gabarel et Trahoir,
Notre armée ressemble surtout à celle de 1914 où le fort de Douaumont était désarmé qqs semaines avant les combats.
Douaumont fut un point stratégique pdt la bataille de Verdun avec les morts que l’on connait…
Qui se souvient ?
Comme trop souvent, nos gouvernants sont fous.