D'un lecteur :
"J'étais à l'Hôtel de ville avec un ami mercredi après-midi, quand des
policiers sont venus nous dire de nous mettre sur le côté. Quand nous
leur avons demandé pourquoi ils se sont contentés de dire : "on va vous
expliquer". Nous étions dix ou onze entourés par dix gendarmes. Les
touristes nous regardaient l'air ébahis et s'écartaient de notre petit
troupeau pensant que nous devions être de dangereux criminels. Nous
avons demandé à maintes reprises pourquoi nous étions ainsi immobilisés
en pleine rue, quel en était le motif et alors pourquoi est-ce qu'ils ne
faisaient pas un contrôle d'identité puisque qu'il semblait y avoir une
raison, connue uniquement de Monsieur le commissaire.Le
commissaire qui était à 5m de nous, n'a pas daigné nous approcher. Les
gendarmes semblaient assez gênés, ils ne savaient plus quoi dire, tous
savaient que cette situation était illégale. Certains se sont permis de
nous demander : "vous êtes pour le mariage homo ? Vos parents sont-ils
engagés en politique ? Quel est votre bord politique ?".Au bout
d'une vingtaine de minutes, une dame s'approche et nous demande :
"pourquoi êtes vous là ? Vous êtes contre le mariage homo ? " nous lui
répondons que ce n'est pas la question et que nous avons été arrêtés
sans aucun motif." Elle ajoute alors : "si vous êtes contre le mariage
homo, je vous soutiens " ce à quoi nous répondons "merci". Là, le
gendarme à côté de moi me dit "vous vous êtes grillés". "Ah parce que
parce que nous sommes contre la loi, nous devons être arrêtés ? Nous
n'avions pas de pulls, de polo, de banderoles ou drapeaux à l'effigie de
LMPT." " Oui mais vous avez été repérés par nos collègues en civils" "
ah oui ? Et repérés en train de faire quoi ?" " Vous marchiez autour de
l'Hotel de ville. Et puis il y a un ministre pas loin" " Donc maintenant
nous n'avons plus le droit de marcher quand un ministre est dans le
coin ? Vous savez, j'habite près d'un ministère, vos pouvez venir
m'arrêter chez moi si vous voulez"."Mais vous êtes contre le
mariage homo, c'est pour ça que vous êtes là" " mais nous avons rien
fait ! Et je suis sûre que la plupart d'entre vous êtes d'accord avec
nous, seulement je sais que vous ne direz rien".Nous sommes restés
ainsi plus de 3/4 d'heure sans que personne ne nous dise le motif de
cette immobilisation ni ne prenne nos papiers. Le commissaire a du
trouver le temps long puisqu'il est parti au bout d'une trentaine de
minutes sans nous avoir adressé la parole. Certains en ont profité pour
appeler des avocats de leur entourage. Nous avons décidé ensemble de
porter plainte. Apres 45 minutes, les gendarmes se sont regardés et l'un
d'entre eux a dit : "bon on fait quoi ?". Le commissaire avait du
partir sans leur dire quoi que se soit, ils ont finalement décidé de
nous laisser partir, non sans nous avoir raccompagnés jusqu'au métro."