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Bioéthique

Aspects éthique, politique, économique, social et environnemental du projet de loi bioéthique

Aspects éthique, politique, économique, social et environnemental du projet de loi bioéthique

Un syndicaliste CFTC invite ses collègues à considérer l’actuel débat parlementaire au travers des prismes économique, écologique et humain :

  • Aspect éthique : qui est l’Homme ? Qu’implique l’effacement de la frontière ontologique entre la nature humaine (faite de liberté et de responsabilité) et les autres animaux qui suivent essentiellement leurs instincts ? L’une des caractéristiques de l’espèce humaine est de pouvoir être responsable de ses actes et de limiter volontairement sa liberté pour la recherche du bien commun. Comment cette faculté est-elle mise en jeu dans les divers articles de ce projet de loi?
  • Aspect politique (passage en plein été, assemblée vide, pas de débat de fond, poids des lobbies) : compte tenu de la portée de ce projet de loi, la méthode est indigne de la République, elle manifeste des peurs de la part de ses promoteurs . Quelles sont-elles ? Quelle adrénaline les meut? Quelle est la portée de la crédibilité du législateur, le même législateur qui a laissé se détricoter le droit du travail?
  • Aspect économique : le coût de l’Assurance Maladie a un impact sur les déficits sociaux et, par conséquent, sur le coût du travail. Le financement des espaces de recherches nouveaux créés par la boite ouverte de Pandore se fera par les Hôpitaux, qui, ayant une contrainte d’équilibre financier, se paieront sur les actes médicaux banals, aux frais des coptes sociaux et des mutuelles, ce qui se traduira mécaniquement par un surenchérissement du coût du travail. Les conséquences systémiques, de ce point de vue, ont-elles été analysées? Comment? Devra t’on renégocier les cotisations des mutuelles sur nos fiches de paie?
  • Aspects sociaux :
    • l’approche sous-jacente dans l’intrusion de la technique dans la procréation traduit une vision des corps dissociée des personnes. Quelle conséquence peut-on craindre d’une telle approche? La disponibilité des corps (ouverture d’un marché), Homme-ressource dans le travail (cf. l’affreuse expression « marché du travail », qui entérine une approche indigne du travail humain); Femmes et Hommes ressources de gamètes, de grossesse, enfant objet de marché, objet de droit de la part des adultes.
    • Recherche de la perfection (la généralisation du DPI, diagnostic pré-implantatoire) , qui entérine une anthropologie dangereuse et conforte les sources de pathologies en entreprise : élimination des maillons faibles (Koh Lanta) : drames professionnels, sociaux et familiaux en perspective. L’histoire nous a donné des leçons sur ces « civilisations » rêvant de l’Homme Parfait : le Communisme soviétique, le nazisme, et tant d’autres avatars et précurseurs.
    • Priver d’emblée un enfant de père (ou de mère éducative, avec la GPA) est un crime contre son humanité à lui, en plus d’être la source d’une anthropologie qui élimine la nécessité paternelle. Gros marché pour les pédo-psychiatres dans moins de 10 ans, mais nous pouvons déjà prévoir des répliques sismiques dans la fonction même de la hiérarchie professionnelle. Répliques déjà visibles, puisque tant de fracturations familiales ont déjà disloqué la structure familiale.
    • Toute infertilité n’est pas une maladie éligible à la sécurité sociale : le remboursement de l’AMP pour toutes n’est-il pas un détournement de fonds sociaux, destinés à préserver les personnes des imprévus de la vie?
    • Toute AMP (couples stériles, adulte seul, couples de femmes puis d’hommes) est la réponse technique à l’expression implicite d’un droit à l’enfant, lequel droit et lequel enfant deviennent objets de marchés. Qu’y a-t-il en germe derrière le droit à l’enfant? N’y a-t-il pas un droit des forts sur les vulnérables? Est-ce cela le monde que nous, syndicalistes CFTC, voulons bâtir dans les entreprises?
    • Pas d’AMP pour toutes sans GPA pour les hommes, égalité de droits oblige. Et donc examinons le contrat de travail de la mère porteuse :  9 mois 7/7, 24/24 , sans répit, puis fin de contrat, risque de refus pour non conformité (abandon par les clients ou par la génitrice) du produit final. La transposition dans nos entreprises fait frémir.
  • Aspect environnemental : les déchets médicaux, les effluents hormonaux consécutifs à ces opérations iront augmenter le tonnage invraisemblable de déchets hospitaliers non recyclés, notamment les déchets en plastique, mais aussi les effluents contenant des molécules dont l’action ne se termine pas dans les égouts. Est-ce cette société irrespectueuse des personnes et de l’environnement que nous laisserions s’instaurer?

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