Prêtre de l’Institut du Bon Pasteur, docteur en philosophie et fondateur du Centre Saint-Paul à Paris, l’abbé Guillaume de Tanoüarn vient de publier quelques Méditations sur le Credo. Il ne s’agit pas d’un précis de théologie ni d’un catéchisme, mais bien de méditations sur les articles du Symbole des apôtres, qui nous enseigne la vérité qui libère sur Dieu, l’Eglise, la Foi catholique. Ainsi le Credo nous fait dire que Jésus-Christ “est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant” :
“Etre assis” renvoie dans l’Antiquité à une manière d’exercer le pouvoir, et l’on peut dire que ces termes sont expressifs jusqu’à nos jours, dans le mot “siéger” par exemple, où l’on voit bien l’autorité qui siège. Voici quelques années maintenant, l’érudit Jacques Charles-Gaffiot avait organisé une exposition au Palais de Versailles sur les trônes dans l’histoire. Son intuition de départ était que tout pouvoir qui a pour lui une vraie légitimité s’exerce en position assise. L’iconographie est très abondante sur ce point. Dans le vocabulaire courant, “siéger” signifie à la fois commander et être assis. Charles-Gaffiot voulait montrer que le vrai pouvoir, le pouvoir légitime, celui qui s’impose naturellement s’exerce en position assise et que le conquérant qui a renversé l’autorité légitime, le gouvernant républicain, l’empereur napoléonien, mais aussi le fasciste, la nazi, le communiste exercent leur pouvoir debout, parce que ce pouvoir, arraché aux circonstances, on ne l’exerce pas paisiblement, dans une tranquille possession, mais l’on est sans cesse en train de le revendiquer aux évènements et de l’imposer aux populations que l’on domine. […]
Mais avant même les premières rédactions d’un Credo catholique, on trouve cette affirmation sur le Christ assis à la droite de Dieu, non seulement dans la finale de l’Evangile de Marc, mais dans l’épître aux Ephésiens de saint Paul : “Telle est, envers nous qui croyons, la suréminente grandeur de sa puissance, attestée par l’efficacité de sa force victorieuse. Cette force, il l’a déployée dans le Christ, lorsqu’il l’a ressuscité des morts et l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux, au-dessus de toute principauté, de toute autorité, de toute puissance, de toute domination et de tout ce qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous ses pieds et il l’a donné pour chef suprême à l’Eglise, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous.” (Eph 1, 19-23). Quelle éloquence pour parler de la royauté du Christ !