Partager cet article

France : Politique en France

Assurance maladie : différences entre les réformes en France et en Hollande

Alors que, pour tenter de sauver la Sécu, le gouvernement prévoit de dérembourser d'autres médicaments, les Pays-Bas ont fait le choix de moins d'étatisation, appliquant ainsi dans le domaine le principe de subsidiarité. Au-delà des économies, les Français ont surtout besoin d'être responsabilisés. Nous ne sommes plus en effet en 1945, lorsque l'Etat, dans le contexte de l'immédiat après-guerre, a monopolisé le système de santé :

S "Alors que les pouvoirs publics français s’en vont vers plus de maîtrise comptable des coûts, les Hollandais ont osé faire machine arrière. Pragmatiques face à l’allongement des listes d’attente (Environ 244 000 malades attendaient des soins en 2001), ils ont choisi d’ouvrir un pilier entier du système de santé à la concurrence en 2006. Trois ans plus tard, les listes d’attente ne semblent plus poser problème et si la réforme aurait méritée d’être plus aboutie, il n’en demeure pas mois que l’expérience hollandaise illustre que l’étatisation de la santé ne permet pas de satisfaire les besoins des patients et qu’il est possible de faire des réformes de fond sans mettre en péril les finances publiques.

[…] depuis 1996, les réformes de la santé en France ont systématiquement consisté à réglementer davantage le système en imposant notamment un objectif national des dépenses d’assurance maladie (ONDAM). Les outils de maîtrise des dépenses sapent inlassablement les bases libérales du système (contrôles de plus en plus drastiques sur les infirmières, les médecins, les prescriptions, etc.). […] Or, ces mesures risquent de compromettre l’accès des patients aux soins. En effet, on constate dans tous les pays qui étatisent et bureaucratisent leur système de santé que les listes d’attente s’allongent. […]

Plutôt que de poursuivre une maîtrise aveugle des coûts, les pouvoirs publics hollandais ont osé mettre les caisses d’assurance maladie en concurrence, si bien que les patients ont non seulement le choix de leur caisse mais les prestataires de soins ne sont plus à la merci d’un monopole et peuvent faire jouer la concurrence. Le système est progressivement devenu moins rigide et on y voit fleurir des innovations très intéressantes comme l’apparition de filières verticalement intégrées organisées par les assureurs privés !"

Et il y a urgence à ne pas s'enferrer : Selon le Fonds monétaire international, la valeur actuelle nette des retraites et des soins de santé à l'horizon 2050 dépasse largement et partout les coûts de la crise financière. Sur la base des engagements politiques pris à la mi-2009, elle est entre 200 et 300% en France.

Partager cet article

9 commentaires

  1. Question naïve :
    N’y a t-il pas un lien entre le libéralisme des hollandais en matière économique décrit ici et leur libéralisme en matière de mœurs (je pense par exemple à l’institutionnalisation de l’homosexualité, à la légalisation de la prostitution et de la consommation de drogue) ???

  2. La droite nationale doit s’interroger sur ces réalités chiffrées. Or elle semble actuellement ne proposer que le maintien du système actuel, en le pérennisant par des ”’économies” qui n’équilibreront les comptes qu’à court terme.
    De plus la politique n’est pas que de l’équilibrage des comptes : il faut regarder le niveau du coût collectif et l’aspect qualitatif sur le plan de la société. Or le système actuel est extraordinairement coûteux et surenchérit le coût du travail puisqu’il passe par l’entreprise et de plus il déresponsabilise chaque assuré.
    Deux éléments qui contredisent frontalement 2 grands principes de la pensée de droite : la liberté et la responsabilité, qui dépendent l’une de l’autre.
    Le débat sur la succession du FN devra aussi porter sur ces sujets.

  3. Manu : je ne pense pas. En France, les moins libéraux en économie (PCF, Verts, PS) sont aussi les plus libertaires au niveau des moeurs. Ce “libertarisme” a certes tendance à gagner tous les camps politiques, mais il a bien commencé à gauche.

  4. Les Pays-Bas ont du écouter Claude Reichman !
    En France, un tel changement semble impossible.
    Serions nous victimes d’une propagande (au sens laïque du mot depuis la fin du XVIII ème siècle)?
    “La propagande est une tentative d’influencer l’opinion et la conduite de la société de telle sorte que les personnes adoptent une opinion et une conduite déterminée” BARTLETT Political Propaganda

  5. Pas si simple.
    L’assurance maladie était naguère assez libre des contraintes étatiques. Sous la pression des coûts d’assurances pour les démunis (les visuels de la campagne insistaient sur les minorités ethniques) les Néerlandais ont été contraints de changer d’assurance pour prendre des “packages” agréés par l’Etat et pour renforcer la partie socialisée de l’affaire.
    Les Néerlandais établis à l’étranger se sont vus contraints de quitter les assureurs privés où ils avaient depuis des années le bénéfice de contrats collectifs pour intégrer les systèmes obligatoires de leur pays de résidence (en France, la sécu) avec une forte augmentation des primes prélevées aux Pays-Bas (au prix de compensations d’Etat à Etat chaque année); et la couverture étatique étant beaucoup moins bonne, dans l’obligation d’entrer (même à 70 voire à 85 ans passés) comme des “bleus” dans un système de mutuelle complémentaire sur place, avec les difficultés et les augmentations de coûts que vous pouvez là encore imaginer.
    Amitiés
    Jeanne Smits

  6. “Les cotisations des mutuelles vont augmenter de 8 à 10 % en 2011
    Les Français vont devoir débourser encore plus pour se soigner. Les complémentaires santé vont vous côuter sensiblement plus cher l’année prochaine.
    Alors qu’on apprenait hier jeudi, dans Les Echos, les principales mesures du plan de rigueur pour endiguer le déficit de l’assurance-maladie, le président de la Mutualité française, Jean-Pierre Davant, a confirmé vendredi l’augmentation de 8% à 10% des cotisations des mutuelles en 2011.
    Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2011 prévoit notamment des médicaments moins remboursés, un ticket modérateur rehaussé et des actes hospitaliers ainsi que des frais de transports en ambulance également moins remboursés. Autant de mesures qui vont immanquablement se répercuter sur les assurés. Or, ces derniers comptaient sur l’effort que consentiraient les mutuelles pour limiter le surcoût. (…)”
    http://www.leparisien.fr/economie/votre-argent/les-cotisations-des-mutuelles-vont-augmenter-de-8-a-10-en-2011-17-09-2010-1072088.php

  7. il n’y a qu’une solution: sortir de ce système bolchevik: cad payer toujours plus pour ceux qui se gavent et qui ne travaillent pas: politiques, fonctionnaires bruxellois, de haut niveau et tous les feignants de base qui ne veulent surtout pas trouver de travail et enfin arrêter l’hémorragie de l’immigration où l’on se fait soigner gratis sans débourser un kopek.

  8. @ Jeanne SMITS
    Les nationaux expatriés paient souvent leur protection sociale plus cher que sur leur territoire national, sauf s’ils quittent leur système social national pour un autre, public ou totalement privé. Une des raisons du succès de Fortuyn et de Wilders semble être le coût de la protection sociale des immigrés en Hollande, qui a nécessité ces réformes forcément nuisibles à beaucoup pour combler le déficit.
    @ Chouan 12
    Plus que les abus, avoir prétendu et fait passer dans la mentalité commune, que ”puisqu’on cotise, on a des droits illimités dans le temps et sur le montant”, est la cause de la perversité du système. La gauche dit : faisons payer les gros revenus et les entreprises, la droite dit : déremboursons et faisons des économies, la droite nationale elle : sans les immigrés cela irait mieux.
    Mais c’est le monopole étatique même qui est un principe socialiste et nuisible : en introduisant de la concurrence, à prix égal, on baisse les coûts et on augmente la qualité du service. CF le téléphone, le courrier, les ordures ménagères, le transport, et même, les mutuelles de santé par rapport à la SS, etc….

  9. @ pg
    En effet, les Néerlandais paient plus cher en raison du coût de l’immigration.
    Pour ce qui est des expatriés néerlandais que j’évoque, ils avaient en général une assurance privée qu’ils ont été contraints de quitter pour entrer dans un dispositif obligatoire beaucoup plus onéreux.
    Dans le cas particulier que je connais, il s’agit d’ailleurs d’anciens diplomates qui étaient nettement mieux couverts par leur assurance privée moins chère, qu’ils n’avaient aucun désir de quitter, et qui remboursait d’ailleurs d’autant mieux que les soins en France sont moins chers qu’aux Pays-Bas. Leur addition (prélèvement obligatoire + mutuelle) leur coûte 3 fois plus cher maintenant.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services