Samir Kassir, 45 ans, membre de la Gauche démocratique, éditorialiste au grand journal libanais anti-syrien An Nahar, a été tué sur le coup jeudi par l’explosion de son Alfa Romeo, alors qu’il quittait son domicile dans le quartier chrétien de Beyrouth. Cet attentat à la bombe a provoqué la stupeur au Liban, où des élections législatives sont en cours depuis dimanche.
L’opposition y voit la main de la Syrie, dont l’armée a pourtant quitté le Liban. "On ne devrait pas permettre à Bachar al Assad (le président syrien) d’avoir un seul agent de renseignement encore au Liban", a déclaré le directeur d’An Nahar, qui milite depuis des années pour une émancipation de la tutelle politique et militaire syriennes sur le Liban. "Le régime syrien est responsable de A à Z de cet horrible crime terroriste", a-t-il estimé, en invitant l’opposition a serrer les rangs pour "écraser sans pitié jusqu’à la dernière cellule de renseignement syrienne subsistant au Liban."
Le chef druze Walid Djoumblatt, l’une des figures de proue de l’opposition, a mis en cause pour sa part le président Emile Lahoud, pion de Damas. "Tant que la pointe de la lance, la tête du serpent se trouveront à Baabda, les assassinats se poursuivront", a-t-il déclaré à la chaîne Al Arabia, faisant référence au siège de la présidence.
Cinq autres attentats à la bombe ont été recensés depuis mars dans les zones chrétiennes à Beyrouth ou dans ses environs, faisant trois morts et une cinquantaine de blessés.