De l'Institut Renaissance :
"Mardi 17 juin 2014, surfant sur l’actualité, le député Olivier Falorni a, lors d’une question au gouvernement, profité maladroitement du procès de Nicolas Bonnemaison et de la polémique autour de l’état de Vincent Lambert, pour demander l’étude de la loi sur l’euthanasie. Si la ministre de la santé, Marisol Touraine a dénoncé deux situations incomparables, elle s’est prononcée pour l’étude d’une nouvelle loi.
Olivier Falorni s’appuie sur la proposition 21 du programme de campagne du candidat Hollande, promettant « l’assistance médicalisée au décès pour terminer sa vie dans la dignité », déclarant que « tout renoncement serait un reniement », oubliant combien de propositions bien plus cruciales ont été abandonnées dès le début de son mandat par le Président Hollande.
La dénomination même de cette proposition montre l’ambiguïté et la malhonnêteté introduite dans l’énonciation même du débat. Elle cherche à démontrer que la seule solution pour préserver la dignité du malade serait « l’assistance médicalisée au décès », insinuant donc une présupposée indignité systématique du malade. Le seul recours à la souffrance proposé est l’euthanasie, alors que le recours aux soins palliatifs permet d’atténuer considérablement la douleur.
Ce député, comme beaucoup d’autres souhaite introduire une loi biaisée, en s’appuyant sur le procès d’un médecin urgentiste accusé d’avoir empoisonné sept patients. Loin de s’indigner contre ces assassinats présumés (euthanasie de malades qui ne l’ont pas demandé), c’est la loi Leonetti qui est pointée du doigt, coupable de ne pas avoir préalablement encadré ces actes illégaux. Mieux il nous est expliqué qu’avec l’autorisation de l’euthanasie, les euthanasies non désirées vont diminuer. Au contraire la récente étude parue dans le New England Journal of Medecine déclare qu’il y aurait 0,6% d'euthanasies (illégales) non demandées par le patient en France, contre 1,8% en Belgique où l’euthanasie est pourtant légale depuis 2002.
Plus inquiétant encore, la ministre de la Santé, Marisol Touraine était présente ce 17 juin au diner de l’Association pour le Droit de mourir dans la dignité (ADMD) de Jean-Luc Romero, frange la plus radicale des promoteurs de la culture de mort."