Dans Festivus Festivus, son livre d’entretiens avec Elisabeth Lévy, le philosophe Philippe Muray dit que, pour comprendre notre époque, on a davantage besoin de démonologie que de sociologie. Qu’on en juge :
Un avorteur du Kansas conservait des cadavres de foetus dans son réfrigérateur. Une de ses employées témoigne l’avoir vu "passer un des foetus avortés au micro-ondes, et le mélanger au reste de sa nourriture." (Source, en anglais.)
Pour la presse (et sans doute la presse française n’en fera-t-elle pas mention) ce ne sera sans doute qu’un "fait divers" : un regrettable incident, une bavure marginale (comme celle-ci) qui n’entache en rien le caractère éminemment respectable de la majorité des avortoirs. Si je mentionne cette histoire cauchemardesque, c’est parce que je pense au contraire qu’elle révèle une vérité profonde sur ce que notre société fait des plus faibles de ses membres.