La situation juridique des chrétiens au Soudan est inquiétante, comme en témoigne le cas de Meriam, qui est l'arbre qui cache la forêt, puisqu'elle est LE cas médiatisé, pour combien qui restent dans l'ombre?
Mgr Kussala, évêque de Tambura-Yambio, se confie à l'AED :
"Lorsque nous confrontons les responsables avec cet état de faits, ils soulignent que les chrétiens bénéficient des même droits que tous leurs compatriotes, mais rien ne change sur le plan juridique. Les évêques et les prêtres n’obtiennent pas de passeports et n’ont aucun statut légal. Certes, ils peuvent quitter le pays, mais il peut leur être refusé d’y retourner. Des prêtres ont déjà été expulsés et les évêques sont condamnés à se taire. "
"Les chrétiens du Soudan peuvent effectivement prendre part à des offices religieux sans être inquiétés, mais il n’existe pas de véritable liberté de religion et de conscience dans le pays. Le cas honteux de Mariam Yahia Ibrahim Ishaq qui, contrairement à de nombreux autres cas, est devenu public, le montre clairement. […] Dans son entourage, on la connaissait depuis longtemps comme étant chrétienne. Pour des motifs quelconques, elle a d’abord été victime de chantage puis accusée d’apostasie. Le gouvernement ne s’est pas exprimé sur ce cas et a tout simplement laissé main libre aux oulémas."
Les autorités soudanaises mettent la division du pays en deux parties, il y a trois ans, sur le compte de l'Eglise. Mgr Kussala estime que le Soudan compte plus de trois millions de chrétiens.