Communiqué du Collectif pour le Respect de la Médecine :
Le Collectif pour le Respect de la Médecine a été auditionné la semaine dernière à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen de la proposition de loi sur les soins palliatifs ; il a pu rappeler, à la veille de l’ouverture des débats parlementaires sur les deux textes relatifs à la fin de vie, ses inquiétudes face à l’évolution de la loi vers une aide à mourir et alerter les parlementaires sur les conséquences de cette réforme.
La coexistence des deux propositions de loi – n°1102 sur les soins palliatifs et n°1100 sur la fin de vie – révèle une contradiction majeure : deux visions irréconciliables de la fin de vie s’affrontent. L’une repose sur le soin, l’accompagnement et la solidarité médicale jusqu’au bout ; l’autre propose, sous couvert de liberté, une issue létale qui rompt le pacte de confiance entre patient et soignant.
Le Collectif pour le Respect de la Médecine soutient le renforcement des soins palliatifs prévu par la proposition de loi n°1102 mais, en l’état, le texte ne comporte pas plus de garantie d’application que les lois de 2005 et 2016, ni aucun engagement budgétaire contraignant, ce qui fragilise considérablement sa portée réelle. Le Collectif appelle donc à l’adoption d’amendements ambitieux, à la hauteur des besoins criants : financement, formation, reconnaissance de la spécialité, développement des unités dédiées, notamment en établissements médico-sociaux.
Plus encore, le Collectif s’oppose fermement à la proposition de loi n°1100, qui ouvre une autoroute pour l’euthanasie et le suicide assisté, en les dissimulant derrière le terme équivoque d’« aide à mourir ». Ce texte, largement inspiré du projet du précédent gouvernement, prévoit qu’un médecin puisse administrer ou prescrire une substance létale à un patient, sous certaines conditions. Or ces conditions, loin d’être protectrices, sont floues, extensibles et vulnérables à toutes les dérives. La clause de conscience est insuffisamment garantie et elle n’inclue pas les infirmiers, les pharmaciens hospitaliers, les étudiants en médecine ; les structures spécialisées sont facultatives, et aucun séjour préalable par des soins palliatifs n’est exigé.
Nous tenons à rappeler qu’aucun pays n’a démontré qu’il était possible de concilier durablement la généralisation des soins palliatifs et la légalisation de l’euthanasie, sans affaiblissement de l’un au profit de l’autre. Dans les pays où l’euthanasie est légale – comme les Pays-Bas, la Belgique ou le Canada –, le développement des soins palliatifs a été freiné, partiellement concurrencé par la logique de la mort provoquée. Cette tendance est d’autant plus inquiétante que le texte actuel ne comporte aucune garantie de financement ni aucune hiérarchie claire entre les deux dispositifs.
Médecins, soignants et citoyens, nous appelons les parlementaires à choisir clairement : ou bien la voie du soin, ou bien celle de la mort provoquée. La médecine ne peut pas servir deux maîtres à la fois. La France a les moyens de devenir exemplaire dans l’accompagnement de la fin de vie, à condition de renoncer à donner la mort et d’investir résolument dans les soins palliatifs pour tous.
lavergne21
Très bien
Janot
La France “exemplaire” ? J’ai comme un doute après la honteuse et ignoble constitutionnalisation de l’avortement.
weglitterplum
Une personne est coincée dans un tapis roulant cassé, se déplaçant lentement vers un concasseur à lame. Le sauvetage est impossible, et dans une main vous tenez un médicament mortel qui vous tuera instantanément et sans douleur avant d’atteindre le broyeur, et dans l’autre vous tenez un analgésique narcotique qui ne vous fera ressentir aucune douleur pendant que votre corps est écrasé. Que voudrais-tu me donner ?