Avant de quitter ses fonctions, Audrey Azoulay a décidé d'assouplir le régime de classification des films en signant d'ici début février un décret relatif aux critères d'interdiction aux mineurs.
Jusqu'à présent s'applique un décret datant de 2003, qui stipule que doivent être interdits aux moins de 18 ans les films "comportant des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence". Le nouveau décret va mettre fin à cette automaticité.
"L’interdiction aux moins de 18 ans ne sera plus appliquée automatiquement aux œuvres comportant des scènes de sexe non simulé, mais réservée aux œuvres comportant des scènes de sexe ou de violence de nature à heurter gravement la sensibilité des mineurs".
Au-delà de l'incitation à la débauche, chronique dans ce gouvernement, c'est aussi une affaire d'argent : la classification du film est très importante pour sa vie économique, soulignait Audrey Azoulay, à toutes les étapes de cette vie. En salles, une interdiction aux moins de 18 ans réduit le nombre de spectateurs potentiels, puis cela ferme aussi les portes des grands circuits comme UGC ou Pathé, dont la politique est de ne pas projeter de films interdits aux mineurs. Ensuite, certaines plateformes de vidéo-à-la-demande comme iTunes refusent les films interdits aux moins de 18 ans. Enfin, à la télévision, un film interdit aux moins de 18 ans ne peut être diffusé que sur une chaîne payante entre minuit et 5 heures du matin. Et les chaînes gratuites n'ont pas le droit de diffuser avant 22h00 un film interdit aux moins de 12 ans, et avant 22h30 un film interdit aux moins de 16 ans.